iran-resist.org publie un article qui conteste toute authenticité aux documents révélés par le Times britannique. Lui-même se garde bien d’apporter la moindre contre-preuve dans son exposé ironique.

Il s’agit donc, sans vérification, d’apporter un démenti, une dénégation au récent article du Times, qui ne peut être qu’une succursale du MI 6 complotant contre les intérêts pétroliers conjoints américano-iraniens, lorsque les Molahs se seraient montrés plus conciliants.

A l’appui de sa thèse, Iran-Resist.org énumère un certain nombre de contre-vérités flagrantes qui finissent par faire douter de sa propre authenticité.

A parcourir ses articles, on relève qu’il observe une ligne de minimisation systématique, dès qu’il s’agirait de balistique (comme à propos du Sejjil II testé « avec succès », d’après les agences iraniennes ce matin. Attendons-nous à un article de « démenti » dès demain), de composants nucléaires d’origine pakistanaise, tels que l’utilisation du Deuteride révélé par le Times, ou encore du nombre de centrifugeuses en état de marche dans l’Empire mollachique.

Il prétend que Washington ignore superbement ces informations. Qu’il s’agit de « guerre interne » entre Américains et Britanniques, à propos de l’obtention du pétrole des Mollahs. On se posera la question de savoir à qui profite cet acharnement à réduire à néant ces informations, ou à diviser pour mieux régner, sinon au seul profit des Mollahs, en leur permettant de gagner du temps.

Voici quelques éléments qui replacent le débat entre le Times et iran-resist.org (si débat contradictoire il devait y avoir) sur le chemin de la description factuelle de l’article mis en cause :

1) L’interview de Catherine Philip présentée en vidéo sur le Time (http://www.timesonline.co.uk/tol/ne... ), si elle est réalisée sur une chaine anglaise, Sky News, se déroule à Washington où l’on y parle de fortes présomptions (évidemment, tout reste à vérifier, mais c’est en cours)

2) Les interviews mentionnées dans l’article, sont celles d’experts anglais (Mark Fitzpatrick) mais aussi américains à Washington, tels que David Albright, Président de l’Institute for Science and International Security in Washington (biographie : http://isis-online.org/about/staff/...)

3) Le même jour, hasard du calendrier, Washington annonce le lancement de grande envergure d’un exercice anti-missiles sur tout le territoire des Etats-Unis, pour janvier 2010, en affirmant que c’est le premier du genre. Jusqu’à présent, on s’est préoccupé du danger nord-coréen, alors que le danger iranien est bien plus proche et réel. : http://fr.jpost.com/servlet/Satelli... . Si on voulait inquiéter la ménagère de moins de 50 ans aux USA, on ne s’y prendrait pas autrement, tout en nommant précisément l’agresseur potentiel.

4) Le lendemain de cette annonce, les Mollahs surenchérissent en annonçant leur essai réussi du missile Sejill II, afin de montrer qu’ils ne se laissent pas intimider, ni par les sanctions, ni par les exercices américains.

5) Le Washington Post qui n’est pas, précisément, une émanation du 10 Downing Street, fait également écho aux « preuves » rassemblées par diverses agences : http://www.washingtonpost.com/wp-dy...

6) Des appareils de détection sismique installés en Azerbaïdjan ont récemment décelé des simulations d’explosion nucléaire en Iran... Les révélations se succèdent à propos du site de Qom, etc.

7) Or, Clinton en a appelé à de nouvelles sanctions urgentes et le Trésor Américain a déjà pris ce genre de mesures contre les Entreprises contrôlées par les Pasdaran, sans attendre le club des 5+1 (
http://www.newsweek.com/id/226495 )

8) Le Congrès américain vote presque comme un seul homme, un nouveau train de sanctions visant à pénaliser les entreprises impliquées dans le raffinement de pétrole à destination de l’Iran, sachant qu’une telle sanction aurait des répercussions immédiates sur l’économie interne de l’Iran ,puisqu’elle dépend du raffinement externe.

On se demande bien pourquoi, si les centrifugeuses tournent à plein régime, si l’Iran dispose des moyens balistiques pour envoyer ses têtes nucléaires sur Israël et le Sud de l’Europe, la République islamique ne réaliserait-elle pas des tests, depuis un certain temps, visant à « allumer la mèche » à l’aide de composants, alors même qu’elle doit une part non négligeable aux transferts de compétence au père de la bombe pakistanaise Abdul Kader Kahn.

Même, donc, s’il existe des dissensions, divergences, entre agences, intérêts nationaux, Iran-resist.org tend à créer l’image fausse d’empires pétroliers travaillant chacun pour son club (c’est sans doute en partie vrai), mais totalement ignorants des risques de prolifération nucléaire.
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Je me contenterai d’en rester aux erreurs volontaires factuelles, sans poser plus d’hypothèses sur les raisons qui amènent ce site « d’opposants » à soutenir inconditionnellement le programme nucléaire des Mollahs, en jouant le rôle d’une agence de désinformation :

Exemples :

« Téhéran nous donne un bon exemple de ce changement en nuances avec ce papier libre dont il n’a pas démenti l’authenticité. » : faux, il a démenti dès le lendemain (voir info sur Guysen)

« le Times qui ne pouvait pas ignorer l’absence de l’authenticité du papier » : faux, plusieurs experts travaillent à l’authentification et à l’exploitation du document, dont le très sérieux Président de l’ ISIS à Washington, travaillant directement avec l’AIEA.

« Une preuve supplémentaire de cette hypothèse est que Washington a superbement ignoré les « informations du Times » comme il ignore depuis toujours toutes les publications britanniques relatives au nucléaire iranien entreprises par les quotidiens ou encore les instances officielles britanniques. » :

faux : voir indices de prise au sérieux supra, même si, pour partie Obama temporise, en espérant rallier Russes et Chinois à sa cause des sanctions.

Très récemment, les carnets secrets d’Abdul Kader Kahn ont été dévoilés (nouvelobs, 29 novembre 2009 : http://globe.blogs.nouvelobs.com/ar...), expliquant comment la Chine lui avait elle-même fourni les ingrédients de la bombe pakistanaise pour contrer leur ennemi commun : l’Inde. On peut parier sur le fait que ces révélations sont opportunes, mettant en garde la Chine contre le fait qu’elle pourrait bien être assimilée aux pays qui violent les règles de non-prolifération, si elle n’adoptait pas les « bonnes résolutions » concernant l’Iran...

Toujours est-il que les articles d’Iran-resist.org nous annonçant que « tout va très bien, Madame la Marquise » sonnent comme les tentatives de mettre un grain de sable dans le régime des mesures prises à l’encontre du régime mollachique et de ses tentatives d’obtention de la Bombe. Et que les informations qu’il fournit en contrepartie sont loin, très loin d’être concluantes.