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Pas de remise en question
Jonathan Tobin , THE JERUSALEM POST | Adaptation française de Sentinelle 5769
Article mis en ligne le 18 août 2009

Interrogé pour savoir si le président Barack Obama reconsidèrerait sa décision de remettre à Mary Robinson la plus haute récompense civile de sa nation, un porte-parole de la Maison Blanche a déclaré que le président « ne remettrait pas en question » l’attribution de la Médaille de la Liberté présidentielle à l’ancienne présidente irlandaise. De fait, la cérémonie se déroula sans problème et ne suscita pas un mot désapprobateur alors que Robinson et 15 autres récipiendaires moins controversés obtinrent leur médaille dans une tempête de compliments présidentiels.

Obama félicita Robinson, la femme qui présida le festival de haine antisémite des Nations Unies à la conférence de 2001 sur le racisme de Durban, « comme une avocate des affamés et des pourchassés, des oubliés et des ignorés », et ignora les vives critiques envers la médaillée, décernées par un grand nombre de groupes juifs ainsi que certains membres du congrès.

Robinson est une ennemie de longue date de l’Etat juif, et même aujourd’hui, elle occupe le poste de présidente honoraire d’Oxfam, une ONG qui a gagné en notoriété la semaine dernière en licenciant de son poste de porte-parole l’actrice Kirstin Davis, de la célèbre série « Sex & the City », parce qu’elle représente aussi ‘Ahava’, dont les cosmétiques de la Mer Morte sont considérés comme interdits par les bannisseurs Israël.

Bien que la dispute sur Robinson jette une ombre sur un évènement presque toujours consensuel (parce que la Maison Blanche élimine généralement les candidats douteux), la controverse n’a pas provoqué une grosse publicité. Robinson a eu la chance que la cérémonie se situe dans les semaines dominées par un débat national très polémique sur la réforme du système de santé.

Même les critiques les plus virulents d’Obama à Droite étaient trop préoccupés avec le débat sur l’expansion massive du pouvoir gouvernemental du président pour enregistrer un gros impact sur l’échelle de Richter de la politique nationale.

Mais les amis d’Israël, en particulier ces Juifs démocrates qui ont fait de leur mieux pour ignorer le ton de plus en plus hostile de la Maison Blanche envers l’Etat juif, feraient bien de noter ce qui advint avec Robinson. Obama a honoré une ennemie virulente d’Israël, quelqu’un qui porta une lourde responsabilité pour Durban, l’un des épisodes les plus scandaleux de l’histoire d’une institution – les Nations Unies – qui n’est pas étrangère au scandale. Et il s’en est sorti avec à peine une égratignure à sa réputation.

Bien que certains négligent cet incident comme une erreur vénielle qui sera bientôt oubliée, la principale leçon à retenir ici peut bien ne pas être que les nominations pour la récompense présidentielle devraient être mieux investiguées. Plutôt, il se pourrait qu’aussi bien cela a été une erreur voulue de la part de la Maison Blanche, ce qu’Obama et ses conseillers peuvent retirer de cet incident est avec quelle facilité ils ont pu éviter une consternation juive presque universelle.

Dans les semaines à venir, on attend le nouveau plan de paix au Moyen-Orient préparé par le président et son équipe de politique étrangère. Le résultat de cet exercice pourrait être quelque conférence de paix condamnée à un échec certain parce qu’aucune des deux factions palestiniennes dirigeantes – le Fatah prétendument plus modéré qui dirige l’Autorité Palestinienne, et les terroristes islamistes du Hamas – n’ont aucun intérêt à un accord de paix avec Israël.

Comme Robert Malley, ancien membre de l’équipe Clinton et critique très connu d’Israël l’a écrit dans le ‘New York Times’ la semaine dernière, pour les deux groupes « accepter Israël en tant qu’Etat juif donnerait sa légitimité à l’entreprise sioniste qui a provoqué leur tragédie. Ce rendrait la lutte nationale palestinienne au mieux dépourvue de sens, au pire criminelle ». Ainsi, le seul objectif possible de l’initiative d’Obama sera d’essayer encore de matraquer Israël pour l’amener à des concessions aux Palestiniens qui ne sont pas intéressés par la paix.

L’administration est aussi engagée dans des « pourparlers » avec le régime islamiste despotique de l’Iran, et continue de paraître ne prêter aucun intérêt à un effort sérieux pour empêcher Téhéran de parvenir à la maîtrise du nucléaire. En dépit des déclarations de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et du secrétaire à la défense Robert Gates, de laisser du temps aux Iraniens jusqu’après la réunion de l’Assemblée Générale de Nations Unies cet automne, avant de tenter de mettre en place des sanctions plus contraignantes, ce n’est pas là une position crédible puisque de tels efforts seront non seulement minés par un soutien européen bien terne, et une opposition ouverte de la Russie et de la Chine, ils seront certainement trop tardifs pour arrêter le calendrier nucléaire de l’Iran.

Sur ces deux questions, malgré leur espoir qu’Obama puisse finalement prendre du recul par rapport à une bataille à pleine vitesse, la communauté pro-Israël pourrait bien se trouver dans une sale affaire de machine de propagande de la Maison Blanche qui se croira en mesure d’écarter les questions sur la sécurité d’Israël de la même manière qu’ils ont descendu en flammes les opposants à leur réforme du système de soins.

Il y a ceux qui considèrent que la volonté des groupes de la majorité comme ADL* (Anti-Defamation League) et d’autres de faire toute la distinction entre eux et la Maison Blanche sur l’affaire Robinson est un signe que les nuques juives se raidissent en réponse à l’attitude d’Obama sur les questions de sécurité juive. Mais cela me semble au mieux bien trop optimiste puisque des groupes de Gauche disposant d’une influence grandissante dans les cercles de l’administration, comme ‘J Street’*, soutiennent consciencieusement le président sur cette question. Aussi longtemps que cet appui de Gauche se maintiendra, il est douteux que le président se soucie de soutenir les libéraux majoritaires qui détestent faire cause commune avec les critiques d’Obama.

Bien qu’ils aient pu être surpris que des groupes juifs importants aient pu avoir la chutzpah* de s’opposer au président y compris sur cette question, la nonchalance avec laquelle Obama et ses apologistes se sont totalement moqués de toute opposition à la médaille pourrait avoir appris à la Maison Blanche qu’ils peuvent s’en tirer avec tout.

Il peut y en avoir eu certains pour croire que la récompense de Robinson s’avèrerait être la faute de Bitburg d’Obama – l’épisode symbolique qui a terni pour toujours la réputation de Reagan même parmi ses plus ardents partisans juifs. Mais alors que Reagan a payé un lourd tribut pour avoir offensé les sensibilités juives en honorant des membres de la SS enterrés dans un cimetière allemand, Obama s’en est tiré de la récompense à Robinson à peu de frais ni l’attention des media à l’affaire.

Loin de servir d’avertissement à la Maison Blanche pour marcher délicatement à l’avenir quand il s’agit d’Israël ou des Juifs, la médaille de Mary Robinson pourrait s’avérer un galop d’essai pour des outrages bien plus graves à venir de la part du président.

L’auteur est rédacteur en chef du Magazine ‘Commentary’ où il contribue à son blog ‘Contention’ sur www.commentarymagazine.com

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http://www.jpost.com /servlet/Satellite ?cid-49418630016&pagename=JPArticle%2FShowFull <http://www.jpost.com>


Notes du traducteur

ADL : Anti Defamation League, principal groupe de pression des Juifs américains luttant contre l’antisémistisme.

J Street : fondée par des milliardaires ‘juifs’ des USA et du Canada, avec à leur tête le trop fameux George Soros, spéculateur philanthrope. J Street est association gauchiste qui se donne pour but de concurrencer ‘l’AIPAC’, en sapant les valeurs sionistes.

Chutzpah : Insolence, avec une note d’humour, en Yiddish



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