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Honte sur l’ONU
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 21 avril 2009

Le jour même où, dans le monde, les Juifs commémoraient le Yom Hashoah, Mahmoud Ahmadinejad, parfaite illustration contemporaine du personnage de Haman de l’antique Perse, s’exprimait, en majesté, dans une enceinte de l’ONU à Genève, pour renouveler ses imprécations contre Israël et par delà à l’égard des Juifs.

S’il y avait un doute sur les vues antisémites de ce président en exercice d’un Etat membre de l’ONU, qui a eu droit à des applaudissements – non seulement de la part de ses partisans disséminés dans les tribunes –, il suffit de relever qu’il a bien, cette fois, établi un lien entre « le prétexte de la souffrance juive » et l’établissement d’un « gouvernement totalement raciste » en « Palestine occupée ».

Les médias n’ont pas manqué de relever que seuls des naïfs ont pu être surpris, même si cette fois, il ne s’est pas agi de la reprise de l’idée d’ « Ã©radiquer » Israël de la carte.

Les « nègres » du dictateur iranien ont su adapter le verbe au cadre de la conférence de l’ONU, consacrée à la lutte contre le racisme, mais l’idée reste la même.

N’oublions pas que c’est l’Assemblée générale de l’ONU, qui, en 1975, alors qu’Ahmadinejad n’était pas encore au pouvoir, a posé l’équation « sionisme=racisme » et, seize ans plus tard, cette infamie n’était qu’abrogée et non annulée, c’est à dire sans effet rétroactif….d’où sa résurgence au cours de la conférence tenue à Durban, en 2001.

La faute impardonnable de l’ONU c’est d’avoir – même si les Etats membres sont libres de se faire représenter à leur guise – permis au président iranien de « cracher », une fois de plus, son venin antisémite.

Et il faut reconnaître qu’Ehoud Barak semble plus à l’aise dans sa vision des choses au plan international, qu’au plan interne israélien, lorsque, dimanche dernier, à l’occasion de la réunion du cabinet israélien, il a déclaré, avant même de connaître les dernières élucubrations d’Ahmadinejad, que cette intervention était une illustration du « monde à l’envers ».

Entendre un raciste traité l’Autre de raciste, il n’y a guère qu’à l’ONU qu’on peut entendre cela.

Mais, l’ « auto-élection » est courante à l’ONU : ainsi en est-il de la notion d’ « Etat en voie de développement » (expression politiquement correcte de l’ancienne appellation d’ « Etat sous-développé »).

Ainsi, les pays du Golfe, grands producteurs de pétrole, font-ils toujours partie de cette catégorie d’Etats, permettant de bénéficier de certains avantages, sur le plan économique et financier.

Certes, au vu de ses précédentes déclarations, y compris lors de l’Assemblée générale de septembre dernier, personne n’a pu véritablement être surpris par les paroles présentées en ouverture de la Conférence dite de suivi de Durban

Il n’y a, apparemment, que le Vatican, passé virtuose dans l’art de tenter de justifier l’injustifiable qui a tenu – tout en déplorant des expressions extrémistes et inacceptables – à relever qu’il n’y avait pas eu de négation de l’Holocauste ou du droit d’Israël à l’existence.

Mais on ne peut s’empêcher d’être troublé par le fait qu’Ahmadinejad s’est exprimé le jour même où dans la plupart des synagogues on a lu cet extrait du Psaume LXXXIII, dans lequel il est fait état d’ « un ennemi cruel et implacable (qui) s’est levé contre nous pour nous anéantir….proclamant : Allons éradiquons-les du nombre des nations, que le nom d’Israël soit effacé des mémoires ».

Certes le « pauvre » Ban-Ki-moon n’a pas dû être à l’aise en assistant, juste derrière lui, à la diatribe d’Ahmadinejad, lui qui, paraît-il l’avait mis en garde, lors d’un entretien privé préalable contre tout amalgame, et qui venait de le répéter dans son discours d’ouverture.

Il est vrai que le Secrétaire général n’en était pas à une couleuvre près lui qui, fin mars, avait assisté à Doha, lors du Sommet de la Ligue arabe, au soutien apporté par ses pairs au président soudanais Béchir.

Celui-ci faisait, pourtant, l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, à la suite d’une démarche du Conseil de sécurité auprès du Procureur auprès de la Cour.

Ceci en dit long sur la crédibilité de l’ONU pour la solution des crises en général et, en particulier, sur sa capacité à influer sur le règlement du conflit du Moyen-Orient.

Or, l’ONU est un des quatre membres du Quatuor, officiellement, associé à cette recherche.

Il est vrai que l’Union européenne, autre partenaire du Quatuor, n’a guère brillé, non plus, jusqu’à présent, par son unité de vues à propos de Durban II.

Seuls 3 Etats (Allemagne, Italie, Pays-Bas) ont eu le courage de renoncer à participer, eu égard aux risques avérés de dérapage. Et, hier, au moment où le président iranien allait s’exprimer, seuls 23 délégués se sont retirés, cependant que la Norvège, qui avait entendu se faire représenter par son ministre des affaires étrangères a tenu à rester présente. Par la suite, tout le monde a regagné sa place, à l’exception du représentant de la République tchèque, qui préside (sans aucun pouvoir) l’Union européenne, jusqu’à fin juin 2009.

Restent les deux autres piliers du Quatuor.

La Russie a, pour l’instant, une attitude ambiguë tant à l’égard de l’Iran qui menace, expressément, Israël (sans parler de ses fournitures d’armes au Hezbollah et au Hamas) et constitue, par ailleurs, un danger potentiel pour le monde du fait de ses recherches dans le domaine nucléaire qu’à l’égard de la Syrie, autre soutien des mouvements terroristes.

Et donc, une fois de plus, ce sont les Etats-Unis, qui seront amenés à jouer un rôle déterminant, que les dirigeants israéliens actuels (et/ou futurs) le veuillent ou non, car Israël a besoin de l’aide financière et militaire américaine.



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