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L’Union Européenne menaçante… ou menacée ?
Albert Capino
Article mis en ligne le 19 mars 2009

L’Union Européenne adressait lundi 16 mars des menaces à peine voilées au gouvernement israélien nouvellement formé, par l’intermédiaire de Javier Solana, porte-parole de la diplomatie européenne. Il a notamment déclaré que “ les Vingt-Sept pourraient changer de politique si le prochain gouvernement israélien, que Netanyahu doit former avant le 3 avril, s’écartait du processus visant à une solution à deux Etats ”.

« Nous sommes disposés à traiter normalement avec un gouvernement israélien prêt à continuer à négocier et oeuvrer en faveur d’une solution à deux Etats », a-t-il dit. « Si ce n’est pas le cas, la situation sera différente », a-t-il averti.

Inquiet de la nomination d’Avigdor Liebermann aux Affaires étrangères, il a préféré rejoindre l’ensemble des « leaders d’opinion » qui on réagi à chaud dans les termes les plus vifs, sans distinguer dans la stratégie de Netanyahou la possibilité de convaincre ainsi les travaillistes de rallier un gouvernement d’Union nationale.

Les résultats ne se sont pas faits attendre : Ehud Barak demande déjà 15 jours pour considérer l’offre (5 portefeuilles dont la Défense), pour une participation de son parti à un gouvernement de coalition.

L’Europe est-elle démissionnaire, ou partisane ?

Les “ efforts occidentaux pour faire lever le blocus israélien de Gaza” reviennent comme un Leitmotiv, mais pas un mot sur la détention de Guilad Shalit, qui entre dans son 1.000 ème jour de captivité, sans qu’un représentant de l’Union européenne, ni de la Croix rouge ait pu lui rendre visite.

Pas plus de commentaire sur le Hamas qui fait grimper les enchères, portant à 500 le nombre de prisonniers supplémentaires à être échangés en plus de la liste de 450 comportant les auteurs d’attentats sanglants contre des civils : la pizzeria du Sbarro, le Park Hotel de Netanya, les participants à un mariage, des cafés à Tel Aviv, l’université hébraïque de Jérusalem, des autobus, des dancings et une école, pour n’en citer que quelques-uns.

En matière de criminalité, comment qualifie-t-on la complicité de meurtre ?

Des sondages nous révèlent :

  • qu’une écrasante majorité des « militants » libérés regagnent aussitôt les rangs de factions radicales pour perpétrer de nouveaux attentats, en contradiction flagrante avec leurs engagements.
  • que plus de 60% des Palestiniens de Gaza approuvent la lutte armée, y compris les attentats contre les civils ;

L’UE n’en a cure, elle se borne à réclamer « la réouverture inconditionnelle de tous les couloirs vers Gaza », alors même que 127 000 tonnes de nourriture et de médicaments et 12 millions de litres d’essence ont été acheminés dans le territoire palestinien depuis la fin de l’offensive contre le Hamas.

Même si elle a diminué sporadiquement, la pluie de roquettes, de missiles et d’obus de mortier sur les villes israéliennes n’a pas cessé pour autant. Qu’importe : l’Europe hausse le ton et menace à présent de poursuivre l’Etat d’Israël contre des « crimes de guerre ».

Mohamed Dahlan, chouchou de la Gauche israélienne, et jadis pressenti comme le successeur d’Arafat pour la zone de Gaza, assène à présent haut et fort que son parti, le Fatah, n’a jamais reconnu Israël et conseille au Hamas d’en faire autant.

Où sont les « Musulmans modérés » ?

On en entend beaucoup parler, mais on ne les voit pas… Pourtant, sur un milliard et demi d’individus, même une minorité devrait constituer une masse sacrément « visible »â€¦

Prenez les Saoudiens par exemple, considérés comme des « modérés » sur l’échiquier moyen-oriental. Ils viennent, selon des renseignements convergents, de recruter un millier de combattants dans le Sud de la bande de Gaza. Cette milice, composée de salafistes radicaux, issus des villages de Deir al Balakh, Khan Younes et Rafah, est destinée à contrebalancer l’influence iranienne au sein du Hamas et du Jihad islamique. Ils préparent un nouveau réseau terroriste destiné à mener des attaques avec des moyens accrus, selon le modèle d’Al-Qaïda. Un moyen efficace de se servir encore des Palestiniens pour évacuer leurs propres radicaux et dévier les problèmes de fondamentalisme vers l’extérieur, plutôt que d’avoir à les affronter à l’intérieur du royaume.

Le rendez-vous de Durban II

L’ONU, pas plus que l’UE ne pipe mot. Sans doute trop occupée à préparer le prochain sommet à Genève, la conférence de Durban II. Présentée comme un sommet de « l’anti-racisme », elle se profile comme la grand-messe de l’anti-sionisme. La Libye, l’un des organisateurs avec la Syrie et l’Iran, a déjà déclaré par la voix de Kadhafi qu’elle ne défendrait pas les valeurs anti-racistes à Genève, mais veillerait à promouvoir celles de l’Islam.

Ceux qui placent sur un pied d’égalité l’anti-sionisme et l’islmaophobie commettent une grave erreur. Les tenants de l’Islam conquérant abusent du terme « islamophobe » pour neutraliser les velléités de ceux qui voudraient s’opposer à une domination islamiste, à l’établissement de la charia, à la polygamie et l’asservissement des femmes.

Personne ne s’en prend aux Musulmans, en aucun cas la religion de Mahomet est-elle prise à parti en tant que telle et aucun amalgame n’est fait entre islamistes et musulmans.

Ce que contestent les voix qui s’élèvent contre les « charia boards » dans les banques occidentales, ou celles qui s’insurgent contre l’application de la charia dans certains tribunaux, ou encore critiquent la tolérance de la polygamie, est l’instrumentalisation politique qui est faite de l’Islam, qui se sert des faiblesses des démocraties pour mieux les combattre.

En revanche, l’anti-sionisme est un crime au regard des lois internationales, car il dénie à une nation souveraine et à son peuple le droit à l’existence.

Le secrétaire général de l’Assemblée générale de l’ONU, Miguel d’Escoto Brockmann, ancien prêtre catholique sandiniste*, a déjà pris parti pour les diatribes anti-sionistes d’Ahmadinejad en déclarant notamment que « s’il avait appelé à l’éradication d’Israël, [ si ? ndlr] c’était très regrettable » mais que « les mots ne tuent pas ».

De même, il s’est déclaré opposé aux poursuites contre le président soudanais Bachir et les qualifie de « lamentables ». Selon lui, elles renforceraient le sentiment raciste à l’égard de l’Afrique, dont l’un des leaders se retrouverait pour la troisième fois face à une cour internationale de justice… Le Darfour : encore un « détail » de l’Histoire ?

Malgré des liftings cosmétiques de dernière minute, sous l’égide du Russe Youri Boychenko, dans le but de convaincre les pays occidentaux de participer à « Durban II », la messe est dite.

Demandez, exigez, calomniez, il en restera toujours quelque chose

Dans la foulée, on demande toujours plus à Israël, y compris la fourniture ininterrompue des services comme le courant électrique, l’eau, les services postaux, le carburant et les communications, à une population qui soutient majoritairement un pouvoir qui a pour but avoué l’éradication de son voisin.

Une situation inédite dans le temps et dans l’espace : aucun pays dans le monde n’a jamais été confronté à de telles exigences.

Ah oui, mais ce seraient celles de la « feuille de route », document de base mis au point par le « quartette ». Parlons-en ! Pendant qu’il coupe les cheveux en quatre pour trouver le moyen de dénier à « l’entité sioniste » le droit d’utiliser la force pour se défendre :

la Russie s’apprête à livrer des S-300 aux Iraniens et verrouillerait ainsi son espace aérien, empêchant toute velléité de contrarier ses projets nucléaires ;

la Grande-Bretagne veut à présent élever le Hezbollah au rang « d’interlocuteur valable », s’apprête à revoir sa politique de coopération à l’égard d’Israël et encourage les autres membres à la suivre ;

la nouvelle administration américaine émet des réserves sur des points-clé liés à la survie de l’Etat hébreu, donne la main à l’Europe pour presser Israël de rouvrir tous les points de passage vers Gaza sans contre-partie, tend l’autre main à l’Iran et veut engager une nouvelle ère de coopération avec la Russie, laquelle a aussitôt durci sa position militaire…

Mais surtout, plus grave encore, une nouvelle passée relativement inaperçue la semaine dernière fait état de l’ouverture du capital d’AREVA, le consortium nucléaire français, détenu à 90% par l’Etat, aux « capitaux moyen-orientaux ».

En clair, cela veut dire qu’une participation minoritaire de la Libye, de l’Arabie saoudite et de quelques Emirats se transformera progressivement en minorité de blocage.

Cela signifie que ceux qui nous ont rendus dépendants du pétrole, prendront également progressivement le contrôle de l’un des fleurons de l’industrie mondiale en matière nucléaire et de son traitement, de A à Z.

Les hordes de chômeurs touchés par la crise en Europe ont ainsi toutes chances de venir grossir à l’avenir les rangs des nouveaux esclaves, otages d’un Islamisme conquérant.

J’exagère ? À peine.

La contagion guette

Jusqu’à quand l’Europe, l’ONU et la nouvelle administration américaine, pourront-elles soutenir que des mesures de rétorsion envers des preneurs d’otages et ceux qui les appuient sont des « punitions collectives » ?

Faudra-t-il attendre qu’elles soient dans la même situation ? Que les banlieues s’enflamment, à l’image des « Intifadas » que les jeunes désoeuvrés prennent pour modèle, n’hésitant plus à tirer, comme en France à présent, sur la police ?

J’exagère toujours ?

Rien ne m’étonne plus, depuis qu’un prix Nobel a été discerné à un personnage comme Arafat. Oslo a été une monstrueuse imposture. Ceux qui en Israël ont naïvement cru avoir à faire à une volonté sincère de paix de la part des ennemis d’hier en sont pour leurs frais.

L’Histoire montre que des accords de paix ont toujours été obtenus par des gouvernements forts, qui n’acceptaient pas de faire des concessions aux preneurs d’otages. Ces derniers doivent comprendre qu’en commettant des kidnappings, des attentats sur les civils, en se servant de leur population et de leurs enfants pour couvrir leurs postes de tir, ils contreviennent à toutes les lois, y compris celles de la guerre. Ce sont ces agissements qui constituent des crimes de guerre. Ces derniers ne se jugent pas par la proportionnalité, mais par leur nature et la volonté de nuire. Si les missiles du Hamas ne font pas plus de victimes, ce n’est pas faute d’essayer. Le mérite en revient à la défense passive israélienne.

Tuer le mal avant que le mal ne nous tue

S’il veut aboutir à un accord permettant de vivre à terme aux côtés d’un Etat palestinien, le successeur d’Olmert doit se donner comme priorités que l’otage Shalit soit libéré, qu’Israël soit reconnu par ses voisins, que les tirs sur ses villes cessent totalement et que les accords passés soient respectés.

L’Europe, le « quartette », ne peuvent qu’appuyer une telle politique. Mais ils doivent aussi admettre que des sacrifices ne peuvent continuellement être réclamés à Israël, lequel a légitimement le droit de se défendre, quitte à exercer des pressions sur ceux qui se sont emparés de leur population comme otages. Pour que cette situation cesse, il faudra un consensus international afin que les groupes qui utilisent la violence et le chantage n’en obtiennent pas des avantages, mais subissent des sanctions.

De Kaboul à Mumbai, d’Islamabad à Bagdad, de Londres à Paris, si l’on veut un jour être débarrassés de ce fléau qu’est le terrorisme, c’est par un durcissement envers le radicalisme qu’il faudra agir et non par une capitulation.

Samir Kuntar, assassin d’enfant décoré à Damas, embrassé à Beyrouth et loué à Téhéran et Tripoli est la preuve vivante de la forfaiture qu’a constitué son échange contre la dépouille de soldats enlevés par le Hezbollah. Il n’a comme rêve que de « retourner en Palestine » afin d’y « poursuivre la lutte se jusqu’à la disparition de l’entité sioniste ».

Seule la pression d’une volonté politique internationale parviendra à délivrer Guilad Shalit. Élargir 950 « militants » contre le jeune caporal n’est pas seulement un prix à payer : c’est contribuer à creuser notre propre tombe. Celle du monde libre. À l’heure où Auschwitz va bientôt disparaître, faute de moyens, l’Europe s’apprête à reconstruire un nouveau temple de haine sur les cendres de ce qu’a été le plus grand cimetière du monde.

2009 est une année charnière, celle qui décidera du passage dans la nouvelle décennie sous le signe de l’espoir, ou celui du chaos.

Les prochaines échéances seront cruciales : le G20 à Londres le 2 avril, Durban II du 20 au 24 avril à Genève, ainsi que l’attitude des Russes, des Américains et de l’Union Européenne face à ce qui se profile comme la plus grande menace contre notre civilisation depuis le seconde guerre mondiale.

A.C.



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