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Des statistiques macabres peu fiables
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 14 mars 2009

En attendant de transmettre, dans quelques semaines, sa couronne de lauréat du prix Albert Londres au lauréat pour 2009 , l’ineffable Benjamin Barthe, n’hésite pas à cautionner, dans Le Monde , daté du 13 mars, une macabre fumisterie sous le titre « A Gaza, le porte-à-porte du comptable des morts ». Son reportage est, en effet, consacré à l’action entreprise, à Gaza, deux mois après la fin de la guerre, par les « ONG de défense des droits de l’homme » à compter les morts.

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Et le journaliste de décrire la méthode infaillible (c’est nous qui le disons) utilisée par Mohamed Ghanem, « l’un de ces petits comptables ».

Celui-ci va de quartier en quartier, « en s’aidant des posters placardés sur les murs et de son réseau d’informateurs ».

C’est ainsi qu’il « piste le domicile des chahid (martyrs) » tués durant de ce qu’il appelle « l’offensive israélienne », du 27 décembre au 18 janvier..

On ne saura, évidemment, jamais qui a pris l’initiative de déterminer qui est effectivement mort durant cette période et dans quelles conditions (on ne peut s’empêcher, en sens contraire, de faire un rapprochement avec les statistiques relatives aux « réfugiés palestiniens » inscrits auprès de l’UNRWA, qui enregistre effectivement les naissances, mais qui, souvent, n’est pas tenue informée des décès, délivrance de secours oblige……).

Certes, notre comptable interroge les proches du défunt et note sur un « formulaire » les circonstances de la mort et s’en repart avec le rapport médical qu’on lui tend…..

L’authenticité des faits rapportés ne peut, évidemment, être mise en doute.

Mais on est quelque peu surpris des résultats enregistrés par Mohamed et son « Ã©quipe », qui à eux seuls ont déjà décompté près de la moitié des morts allégués par les Palestiniens (623) sur les 1 300 mis en avant.

On s’attend au pire, lors du recensement final.

En effet, le 623ème tué est mort avec, effectivement, un certain nombre de jeunes recrues de la police, mais on est quelque peu surpris, non seulement par le nombre de ces victimes (une centaine) qui seraient ainsi mortes, mais surtout quand Benjamin Barthe indique que « le tapis de bombes déversé sur la bande de Gaza fit plus de 200 morts en l’espace de cinq minutes ».

Sans vouloir nous livrer à notre tour à une comptabilité macabre, il nous paraît surprenant qu’en cinq minutes il y ait eu 200 morts, alors qu’au terme des 22 jours de l’offensive israélienne, le chiffre de 1 300 morts avait été avancé.par les Palestiniens.

Par ailleurs, pour notre comptable palestinien auquel Benjamin Barthe sert de porte-voix, « au regard du droit international, les policiers sont des civils, tandis que, très vraisemblablement les habitants de Sderot, d’Ashkelon ou d’autres villes israéliennes sont des militaires…..

Pour le journaliste français, il s’agit, d’un « scrupuleux décompte » qui – attention – a conduit le Centre palestinien pour les droits de l’homme à « revoir à la baisse » (souligné par nous) certains des chiffres cités par les médias. C’est ainsi qu’on apprend que « sur le nombre total des morts estimé à environ 1 200, le nombre d’enfants est passé de 400 à 282 » (souligné par nous : il ne s’agit donc plus de 1 300, mais de 1 200, au bout de 22 jours, sachant qu’en 5 minutes il y aurait eu 200 morts….).

Apparemment, Benjamin Barthe n’a pas lu des reportages effectués par certains de ses confrères, car il considère que « ces enquêtes ont permis de confirmer ce que les observateurs postés dans les hôpitaux ont très vite compris. A savoir que les civils constituent non pas simplement la majorité, mais l’immense majorité des morts de l’offensive israélienne ».

Car, bien évidemment, chacun sait que les terroristes du Hamas portent toujours un uniforme, qui permet de les reconnaître même lorsqu’ils sont morts.

En gardant tout naturellement son sérieux, Benjamin Barthe rend compte de cette comptabilité car lui a-t-on indiqué – d’où les guillemets (que nous reprenons) – ces données « collectées de façon indépendante » n’ont pas tenu compte des chiffres du ministère de la santé et ont permis d’établir que « 82% des tués n’étaient pas des combattants ».

On est atterré à l’idée de connaître le pourcentage que les services officiels ont pu, eux, établir……

Un responsable du Centre palestinien en question a d’ailleurs expliqué au journaliste français que « faire la distinction entre civils et combattants n’est pas difficile », car « l’emplacement des corps, la présence ou non d’armes, les habits et notamment les chaussures, fournissent des premiers indices » qui sont complétés « en croisant les témoignages ».

Compte tenu des conditions dans lesquelles ces constatations ont été faites par des personnes dignes de confiance et au vu de témoignages tout aussi fiables, on ne peut qu’être convaincus de la véracité des chiffres et des pourcentages.

Apparemment, les corps étaient tous en bon état, aucun corps n’a été transporté dans les hôpitaux…..

Maniant l’humour, Benjamin Barthe reconnaît que « sans surprise, le bilan dressé par l’armée israélienne est rigoureusement inverse ». Et, toujours bien informé, même du côté israélien, le lauréat du prix Albert Londres nous indique que sur les 1 134 morts recensés dans un rapport des renseignements militaires, seulement 288 sont considérés comme des civils ».

Quelle précision…..

Et pourtant pour un responsable d’une autre ONG palestinienne : « c’est une pure falsification ». On se serait attendu qu’on puisse légitimement douter de la façon dont les Israéliens ont pu établir ces chiffres avec autant de précision.

Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

L’essentiel pour les Palestiniens c’est qu’il sont en mesure de tenir à la disposition de l’armée (israélienne) « l’âge, le nom et les circonstances de la mort de chacune des victimes ».

« Avec ça, on ne peut pas tricher ».

Le tout c’est de savoir comment « Ã§a » a été recueilli…..

On est sidéré par la complaisance dont fait preuve, une fois, de plus Benjamin Barthe pour servir de faire valoir aux accusations les plus fantaisistes dirigées contre Israël.

On ne saura, certainement, jamais le nombre total des morts du côté palestinien et surtout le pourcentage exact des « victimes collatérales », mais l’absence de contrôle sur le sérieux dont les chiffres ont été recueillis par ces comptables, on est sûr que le résultat n’est pas fiable.

Mais ce n’est pas le problème du journal Le Monde, qui, ayant dû réduire sa pagination, pour des raisons budgétaires, trouve encore, par ailleurs, de la place pour livrer à l’ensemble de ses lecteurs des suggestions fort opportunes de certains d’entre eux.

Ainsi, dans le « courrier des lecteurs » du numéro daté du 14 mars, l’un d’entre eux suggère qu’à l’exemple de l’Allemagne, au lendemain de la première guerre mondiale, Israël soit contraint de payer des « dommages de guerre ».

Ben voyons…..

Tout cela c’est la faute à qui ?

A Israël bien sûr…

Il faut « dissuader ce pays de recommencer périodiquement ses destructions, au motif de riposter à des tirs de roquettes ». Ceux-ci sont « certes inacceptables, mais (ils) ne font que très peu de dégâts au regard de ceux qu’ils causent en réponse ».

Pas question pour ce grand stratège de s’interroger sur les raisons de l’ampleur de ces dégâts, à savoir le fait que le Hamas se sert de la population civile comme boucliers humains en y cachant ses hommes, ses armes et ses munitions.

Non, comme ces petits comptables, dont Benjamin Barthe retraçait le « travail de fourmis », faussement scientifique, certains lecteurs du Monde se contentent – on fait ce que l’on peut – de comparer l’ampleur des dégâts : celui qui détruit le plus est le méchant et il faut le punir……

C’est simple, il suffisait d’y penser.



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