Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Guilad, Guilad, Guilad !
Par Guy Senbel pour Guysen International News
Article mis en ligne le 20 février 2009

Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur Guilad Shalit, enlevé par le Hamas le 25 juin 2006. Depuis 970 jours, les nouvelles de Guilad Shalit sont rares, voir inexistantes. D’aucuns avaient espéré que la guerre contre le Hamas, menée au nom du droit légitime des Israéliens à assurer leur sécurité, aurait permis le « retour du jeune caporal de Tsahal ». Il n’en fut rien.

C’est un mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 18 janvier, que le gouvernement israélien a décidé de conditionner tout accord sur une trêve avec le Hamas à la libération préalable de Guilad Shalit. La décision a été prise par Ehud Olmert et approuvée à l’unanimité par le cabinet de sécurité.

Alors que les consultations entre les partis se poursuivent pour la formation du prochain gouvernement et que les spéculations politiques battent leur plein, les responsables israéliens font monter les enchères. Ces négociations, pour la libération du caporal franco-israélien, étaient jusqu’à présent conditionnées par la libération de

prisonniers palestiniens parmi lesquels certains avaient été condamnés pour des actes de terrorisme.

Les intermédiaires égyptiens, qui étaient sur le point de négocier une trêve durable entre Israël et le Hamas, devraient revoir leur copie. Ehud Olmert, le Premier ministre le plus impopulaire de l’histoire d’Israël, a déclaré qu’il souhaitait achever son mandat par la libération de Guilad Shalit.

Faisant allusion à une certaine dégradation des relations entre Israël et d’autres pays modérés du Moyen-Orient comme la Jordanie et la Turquie, Amos Gilad, responsable du bureau politique au ministère de la Défense et chargé de faire la liaison avec le Caire, s’inquiétait, mercredi 18 février, du changement d’attitude du gouvernement israélien. Le Président Moubarak s’est même irrité par ce qu’il considère être un durcissement de la position israélienne, « une marche arrière ». Il est vrai que le rôle de l’Egypte n’est pas simple car le Hamas soupçonne Israël de vouloir rompre les négociations sur la levée du blocus, dés que Shalit aura été libéré.

Guilad Shalit ultime moyen de chantage pour un mouvement terroriste qui exige tout à la fois la levée du siège, la libération de 1400 prisonniers et l’oubli de ses actes criminels perpétrés depuis huit ans sur le sud d’Israël.

Il semble qu’Ehud Olmert fasse désormais de Guilad Shalit une histoire personnelle. Celui auquel on reproche presque tout, tiendrait à terminer son mandat sur une note juste. Soudain, les arguments invoqués sur la « nécessaire prudence » au titre du maintien de la sécurité nationale, au cours de ces trente derniers mois, n’auraient plus de sens.

Ni prise de conscience soudaine, ni stratégie politique, la libération de Guilad Shalit devient une affaire d’honneur. Sans doute cette fermeté, que les parents de Guilad Shalit attendent depuis si longtemps, restera incomprise par de nombreux commentateurs. Déjà, on lit que la décision d’Israël de rendre « primordial » la libération de Guilad Shalit ne serait rien d’autre qu’une tentative pour torpiller la trêve. Noam Shalit a pour la première fois déclaré sa satisfaction de la décision de faire primer sur tout la libération de son fils. Après 8000 missiles tirés depuis Gaza sur le Néguev Occidental, une guerre de 22 jours condamnés par tous, qui peut dire que les Israéliens ne seraient pas intéressés par la trêve ? Le libération d’un soldat pris en otage ne relève pas nécessairement d’un processus long et complexe, Ron Arad, pilote israélien, laisse à Jérusalem un souvenir amère et triste. Sa disparition n’est plus un acte politique.

En Israël, les otages sont des symboles. Symboles politiques, icônes patriotiques, ils sont le signe que l’injustice règne. Si Guilad et Ron avaient été Bulgares ou Colombiens, c’est le monde démocratique, d’une voix lourde, qui aurait manifesté son impatience. Force est de constater que c’est dans la quasi indifférence internationale que le supplice du soldat franco-israélien de Tsahal continue. S’il n’est pas libéré avant l’arrivée du prochain Premier ministre israélien, Guilad Shalit sera à tout jamais le symbole de l’échec d’une certaine politique, la politique de la nonchalance, de l’indécision permanente.

Depuis 970 jours, la rédaction de Guysen multiplie les alertes, les appels, relaye les bonnes volontés, celle de Claude Goasguen à Paris, celle de la ville de Marseille, destinées à sensibiliser les défenseurs des droits de l’homme à l’horreur. Rappelons le avec espoir qu’il s’agit là d’un dernier appelle. Au-delà de toutes les considérations politiques, diplomatiques, stratégiques, la prise d’otage est une horreur, une barbarie sans visage, un tunnel d’angoisse, un acte qui devrait conduire les hommes et les femmes épris de liberté à sortir dans les rues pour crier : « liberté pour Guilad Shalit ».

Depuis 970 jours nous pensons aux parents de Guilad Shalit et à tous les soldats du monde qui auront donné leur vie pour la liberté.



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH