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Les occasions manquées d’éliminations ciblées de Ben Laden, le 11 Septembre et ses 3000 morts auraient peut-être pu être évités...
Article mis en ligne le 24 mars 2004

Défendant le bilan de l’administration Bush devant une commission d’enquête sur les décisions prises en matière de sécurité avant ces attentats qui ont fait près de 3.000 morts, le secrétaire d’État a expliqué en outre que les dirigeants américains pensaient, à tort, que seules des cibles à l’étranger étaient menacées.

Selon Powell, l’administration Bush avait décidé assez tôt de détruire le réseau Al Qaïda, mais n’a mis au point une stratégie que quelques jours avant les attentats.

« La plupart d’entre nous pensaient encore que la principale menace se trouvait hors du pays », a déclaré Powell aux membres de la commission siégeant dans une salle du Congrès américain.

« Tout ce que nous aurions pu faire à ce moment-là contre Al Qaïda ou contre (son chef) Oussama ben Laden aurait pu tout autant avoir que ne pas avoir d’influence sur ces gens qui se trouvaient déjà dans le pays, avaient déjà reçu leurs instructions, étaient déjà infiltrés et prêts à commettre les crimes du 11 septembre (2001) », a ajouté Powell.

Le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, défend actuellement sa position devant la commission.

Dans un rapport, cette dernière a révélé que l’administration du démocrate Bill Clinton avait eu quatre occasions, à la fin des années 1990, d’éliminer Ben Laden, mais s’était abstenue de le faire parce qu’elle craignait des pertes civiles ou n’accordait pas un crédit suffisant aux renseignements fournis.

Un responsable de la CIA a déclaré à la commission que Ben Laden avait été repéré en février 1999 et que l’absence de toute action contre lui à ce moment là avait constitué une « occasion manquée de (le) tuer avant le 11 septembre ».

Ce témoignage intervient au lendemain de la publication d’un ouvrage qui fait sensation aux États-Unis.

Richard Clarke, ancien expert des questions terroristes à la Maison-Blanche, y accuse l’administration Bush d’avoir négligé la menace des activistes islamistes avant le 11 septembre 2001 et d’avoir privilégié l’Irak comme « cible » — non le réseau Al Qaïda — au lendemain de ces sanglantes attaques qu’elle a voulu à tout prix lier au régime de Bagdad.

Ce lien n’a cependant jamais été vérifié, et de nombreux experts doutent que l’ancien président irakien Saddam Hussein — un laïc — et les activistes islamistes du réseau Al Qaïda aient jamais uni leurs forces.

Clarke, qui a servi sous quatre administrations successives, a quitté son emploi à la Maison-Blanche il y a un an, en février 2003, au moment du transfert de ses services au ministère de la Sécurité intérieure nouvellement créé.

Le prédécesseur de Powell au département d’État, Madeleine Albright, en poste sous l’administration démocrate de Bill Clinton, a fait savoir qu’elle-même, ainsi que d’autres responsables de l’administration Clinton, s’étaient préparés à donner le feu vert à une opération contre Ben Laden entre les attentats à la bombe contre les ambassades des États-Unis à Nairobi et Dar es Salaam (1998) et le départ de Clinton de la Maison-Blanche.

William Cohen, secrétaire à la Défense de janvier 1997 à janvier 2001, sous Clinton, a indiqué pour sa part à la commission que Ben Laden avait émis une « fatwa », ou décret coranique, préconisant son assassinat.

« J’étais donc tout à fait conscient du fait qu’une guerre avait été déclarée aux États-Unis, ainsi qu’à certains membres du gouvernement », a-t-il déclaré.

La commission d’enquête a indiqué dans son rapport préliminaire que l’administration Bush n’avait défini un plan d’action contre Al Qaïda qu’à la veille des attentats suicide contre New York et Washington.

Une réunion le 10 septembre 2001 des responsables de l’administration Bush accoucha en effet d’un plan prévoyant de dépêcher dans un premier temps un émissaire à Kaboul pour donner la possibilité aux taliban — qui protégeaient Ben Laden — d’expulser le chef et les membres d’Al Qaïda de l’Afghanistan.

En cas d’échec de cette approche, des pressions devaient être exercées sur les taliban par les canaux diplomatiques, et un soutien devait être fourni en sous-main aux factions afghanes opposées aux taliban, indique le rapport. En dernier recours, Washington comptait chercher à renverser le régime des taliban « au moyen d’une action plus directe ».

À moins de huit mois de l’élection présidentielle, le dossier de la sécurité nationale s’est imposé comme l’une des questions centrales de la campagne.

La Maison-Blanche a rapidement contre-attaqué après la parution de l’ouvrage de Clarke, « Against All Enemies » (Contre tous les ennemis), qui s’est d’emblée installé en haut du classement des meilleures ventes de livres.

Selon elle, l’administration Bush a dès le début pris au sérieux la menace que représentait Al Qaïda et commencé presque immédiatement à travailler sur une stratégie pour éliminer le réseau de Ben Laden.

La Commission nationale sur les attentats terroristes contre les États-Unis doit rendre son rapport le 26 juillet, qui est également la date du début de la convention démocrate lors de laquelle John Kerry sera officiellement investi candidat à la présidentielle.



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