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Le gouvernement égyptien démolit des habitations sur la rive Ouest (du Nil)
MEMRI
Article mis en ligne le 20 mars 2004

L’hebdomadaire égyptien gouvernemental Al-Ahram a dernièrement publié un article sur la démolition d’habitations à Boairat, sur la rive Ouest du Nil à Luxor, en Egypte.

Les forces de démolition gouvernementales détruisent des habitations sans prévenir

" Quelques jours après que les forces de démolition eurent détruit un certain nombre d’habitations dans la région d’Al-Boairat sur la rive Ouest de Luxor, George Abadir s’est assis au milieu de barrières défoncées, inquiet du sort de sa propre maison de deux étages. Abadir fait partie des personnes dont la demeure sera peut-être bientôt démolie, bien qu’il y vive depuis des années (…)

(…) Abadir présente les documents obtenus après les audiences [au tribunal]. Ses documents ne semblent toutefois pas avoir aidé à sa défense. ’Je n’étais pas à la maison quand les forces de démolition sont arrivées ; je me suis dit qu’il valait mieux que je reste chez moi jusqu’à savoir s’il existe des plans visant à détruire ma maison également’, confie Abadir à l’hebdomadaire Al-Ahram.

Il assure avoir payé ses notes d’électricité l’an dernier, ce qui selon lui devrait inciter le gouvernement à reconnaître qu’il est propriétaire de la demeure.

Une petite manifestation a été organisée dimanche dernier par les résidents locaux et étrangers qui partagent la terre et les affaires de la rive Ouest. Ces protestations ont pu, même si ce n’est que momentanément, stopper la destruction d’habitations par des bulldozers, selon Jim Scout, citoyen britannique qui habite dans une maison de Boairat, dont il est propriétaire. Il a déclaré à l’hebdomadaire que ’tous ceux qui ont acheté de la terre et des demeures ici savent bien qu’il s’agit de terres gouvernementales. Mais c’est devenu un village, avec ses maisons, ses supermarchés, sa mosquée, ses deux hôtels et quelques restaurants. J’ai acheté la maison il y a un an, alors qu’elle ne comportait qu’un étage, et j’y ai ensuite construit deux étages supplémentaires.’

Scout affirme que le gouvernement a implicitement donné son accord à la construction des immeubles. ’On a laissé faire pendant des années, depuis les années 1980.’, remarque-t-il. ’En outre, cela a incité de nombreux étrangers à investir leur argent et à venir vivre ici, au bord du Nil.’ «  » Cette maison et cette terre sont un legs de nos ancêtres ; maintenant je n’ai plus où vivre. «  » Plus loin sur la rive Ouest se trouvent les ruines de l’une des maisons démolies la semaine dernière. Les habitants se sont, depuis, installés face à leur maison détruite. ’Elle était faite de briques de terre ; nous avons ensuite entrepris de la reconstruire avec de [véritables] briques’, relate Hussein Tayie. ’Nous avons hérité de cette maison et de cette terre de nos ancêtres, et maintenant je n’ai plus où aller.’

Plusieurs autres résidents de la rive Ouest craignent de connaître le même sort que Tayie. ’S’ils avaient voulu interdire ces constructions, pourquoi ne sont-ils pas intervenus dès le début ? Ils nous ont en plus approvisionnés en eau et en électricité, que nous payons tous les ans’, raconte le résident du village Abd El-Hagag Omar (…)

Shahenaz, citoyenne britannique mariée à un Egyptien, qui habite dans une grande maison au bord du Nil, a exprimé son inquiétude et sa volonté de résister : ’J’ai tous les papiers officiels qui prouvent que je suis propriétaire de la maison, et je ne les laisserai pas la démolir. J’ai beaucoup investi dans ma maison’, confie-t-elle au journal (…)’ « Le gouvernement a ordonné la destruction de toutes les maisons (construites illégalement) sur la rive Ouest. » ’Alors que de nombreux habitants s’inquiètent du sort de leurs immeubles, les autorités ont apparemment la loi de leur côté. Comme le président des Antiquités égyptiennes au Conseil suprême des Antiquités’, M. Sabry Abd El-Aziz, l’a déclaré à l’hebdomadaire, le décret présidentiel n° 267 de 1981 déclare la région de la rive Ouest de Luxor protectorat archéologique (…) ’Il existe de nombreuses violations dans la région de la rive Ouest du Nil, et en raison de la complexité de la situation, le ministre de la Culture Farouk Hosni a demandé au chef du conseil municipal de Luxor de rapidement en finir avec toutes ces infractions’, a-t-il dit (…) « Les étrangers : » Nous avons le droit d’être mis au courant des intentions du gouvernement «  » La perte d’investissements dans la région n’est pas le seul problème de ses habitants ; ces pertes touchent aussi les étrangers. Frederiek Wendsefelder, qui a investi dans un petit hôtel, estime qu’elle ne pourra pas être dédommagée. ’J’ai investi tout mon argent dans la région, et quand nous avons construit l’hôtel, nul ne s’est plaint ; nous avons donc continué’, raconte-t-elle au journal. En colère, elle demande à ce que le conseil municipal l’informe des habitations devant être démolies. ’Nous avons le droit d’être mis au courant des intentions du gouvernement’, estime-t-elle.

De même, Joanna Tidy, citoyenne britannique mariée à un Egyptien, est venue s’installer à Luxor, où elle a investi, avec son mari, dans un immeuble de deux étages situé sur un chemin de traverse de la rive Ouest. ’Quand je suis arrivée, tous les avocats que nous avons consultés nous ont assuré de l’existence d’un accord tacite autorisant de construire dans la région, et vu que la ville nous approvisionnait en eau et en électricité, nous nous sommes dits qu’il n’y avait pas de problème,’ explique Tidy (…)

Pour Arnfinn Sorensen, venu de Norvège s’installer à Luxor, quitter la rive Ouest n’est plus possible : ’Je suis diabétique et j’ai un problème au cœur ; le climat de Luxor est le mieux adapté à mon état de santé’, affirme Sorensen. Les mains tremblantes, il désigne les habitations environnantes : ’On aurait du tous nous avertir (…)’ « Réponse du gouvernement : » Ils savent tous que leurs habitations (…) sont illégales "

" Farag, membre du Conseil local de Luxor, a suggéré de faire payer aux habitants une amende pour l’infraction afin d’éviter de détruire leurs demeures. Il a en outre soumis des requêtes au conseil municipal pour exiger la cessation des démolitions et de toute nouvelle confiscation dans la région. En réponse à ces requêtes, El-Banna a toutefois répondu que ’la loi doit être appliquée’. En outre, bien que de nombreux résidents aient fait valoir leur droit de savoir si leurs maisons seraient détruites, El-Banna a rétorqué que toutes ces maisons avaient été illégalement construites et qu’il n’était pas nécessaire d’informer les propriétaires de celles qui seraient démolies. ’Ils n’ont aucun droit de ce type, vu qu’ils savent tous, pour commencer, que le fait de résider sur la rive Ouest est illégal (…)’

El-Bana a cependant admis qu’il était incohérent de faire payer aux résidents des frais administratifs, les constructions étant illégales.’ ’L’Agence centrale des audits nous contredit en exigeant que soient payés des frais administratifs par tous ceux qui utilisent les biens publics, que ce soit légalement ou illégalement (…)’, a-t-il précisé. "

(1) Al-Ahram, 26 février - 3 mars 2004

L’Institut de Recherche Médiatique du Moyen-Orient (MEMRI) est une organisation indépendante à but non lucratif qui traduit et analyse les médias du Moyen-Orient. Des copies des articles et autres documents cités, ainsi que toute information d’ordre général, sont disponibles sur simple demande.

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