Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a présidé le jeudi 18 mars le troisième comité interministériel de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Il a tout d’abord souligné que la collectivité nationale devrait être particulièrement attentive, dans le climat actuel de tension, à éviter tout amalgame entre les auteurs criminels des attentats barbares de Madrid et les Français de confession musulmane.

Le comité interministériel a plus particulièrement examiné les moyens de lutte contre la diffusion des idées racistes et antisémites sur Internet.

Le ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères Pierre-André Wiltzer a décrit l’action internationale de la France à ce sujet et plus particulièrement l’initiative française d’organiser une conférence internationale à Paris les 16 et 17 juin prochain.

Le ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche Luc Ferry a présenté la démarche de sécurisation de l’accès à
Internet dans les écoles. Celle-ci repose sur la mise en place, dans chaque établissement, d’un logiciel de filtrage qui écarte automatiquement les sites figurant sur une liste nationale mise à jour quotidiennement. Afin de renforcer l’efficacité du repérage des sites présentant un caractère antisémite, le ministère et le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) échangeront systématiquement leurs informations.

Le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales a également présenté l’état des concertations menées entre le CRIF et les fournisseurs d’accès pour prévenir la diffusion de thèses racistes ou antisémites sur Internet. Une liaison Internet directe entre le CRIF, les fournisseurs d’accès et l’Office central de lutte contre la criminalité sur internet va être installée pour permettre le signalement immédiat des sites racistes et antisémites et le déclenchement des investigations policières.

La montée de l’antisémitisme en milieu scolaire est un phénomène particulièrement préoccupant, qui concerne les élèves de plus en plus précocement. Il est indispensable d’en connaître les racines et les ressorts pour apporter des réponses adaptées.

C’est pourquoi le ministre de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche et le ministre délégué à la ville et à la rénovation urbaine Jean-Louis Borloo ont décidé de confier à M. Pierre-André TAGUIEFF, directeur de recherche au Centre d’études de la vie politique française, une étude permettant de déterminer les formes que peut prendre l’antisémitisme chez les jeunes enfants aussi bien en milieu scolaire qu’en dehors de l’école.

Cette étude portera également sur les facteurs et circonstances qui favorisent l’émergence de sentiments et comportements antisémites. Elle comportera des recommandations visant à prévenir l’apparition de tels comportements chez les enfants dès les premières années de l’école.