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La Catalogne annule une cérémonie commémorative de la Shoah à cause de l’opération israélienne à Gaza
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Article mis en ligne le 23 janvier 2009

Le gouvernement de Catalogne a annulé la cérémonie de commémoration de la journée internationale de l’holocauste, qui devait avoir lieu le 27 janvier, donnant l’offensive israélienne à Gaza comme raison de l’annulation. La campagne de Gaza a enflammé l’opinion publique déjà pro-palestinienne dans la région du nord-est espagnol, et les médias locaux n’ont cessé de publier des articles comparant la position israélienne sur la situation dans la Bande [de Gaza] aux atrocités nazies.

Plus de 30 000 personnes ont défilé dans les rues de la Catalogne pour soutenir le Hamas, pendant les trois semaines de campagne, brûlant des drapeaux israéliens et distribuant des flyers menaçant les journalistes pro-israéliens locaux.

Le soutien public écrasant aux Palestiniens a poussé le gouvernement à annuler la cérémonie de la journée de commémoration de l’Holocauste. Ce devait être le seul événement public marquant la journée, et il devait avoir lieu sur la place centrale de Barcelone.

«  Commémorer l’holocauste juif pendant qu’un holocauste palestinien a lieu n’est pas juste  », a déclaré un responsable de la mairie au quotidien de Barcelone La Vanguardia .

Rafael Shutz, l’ambassadeur israélien à Madrid, a écirt une lettre à José Montilla Aguilera, président du Gouvernement de Catalogne, pour exprimer son inquiétude sur les sentiments anti-israéliens et antisémites qui se répandent dans sa région.

Entre temps, d’autres pays européens ont aussi comparé les actions d’Israël dans l’Opération Plomb Durci à celles de l’Allemagne nazie : un diplomate norvégien en poste en Arabie Saoudite a envoyé massivement un e-mail disant que «  les petits-enfants des survivants de l’holocauste faisaient aux Palestiniens ce que les nazis avaient fait à leurs grands-parents  » en utilisant l’adresse e-mail du Ministère des Affaires étrangères norvégien.

En Allemagne, le Parti National Démocratique néo-nazi (NPD - Nationaldemokratische Partei Deutschlands) a annoncé qu’il organisait une marche de protestation à Berlin, le 27 janvier, sous la bannière : « Arrêtez l’holocauste israélien dans la Bande de Gaza. »

Avner Shalev, directeur du musée de l’holocauste Yad Vashem, a dénoncé tant la comparaison que l’utilisation des symboles nazis dans beaucoup des protestations contre l’opération anti-Gaza partout dans le monde.

« Ces comparaisons sont une distorsion de l’histoire et une manipulation », a-t-il dit, ajoutant qu’il vaudrait mieux laisser l’Holocauste en dehors du discours politique contemporain.


Sources :

  • texte original : Maya Mahler, ynetnews.com - jeudi 22 janvier 2009
  • traduction : International Solidarity Movement - vendredi 23 janvier 2009

Un article de Terre d’Israël :

En Espagne aussi le foulard palestinien est à la mode

Par Albert Bensoussan

Quand j’étais encore professeur d’université, à Rennes, il n’était pas rare, voilà deux décennies, de voir quelque étudiant se présenter à l’oral avec un foulard palestinien entortillé autour du cou. C’était la plupart du temps un Sud-américain, en mal du Che, révolutionnaires dans le confort de l’exil breton, et levant volontiers le poing en guise de salut. Était-ce par défi ? Savait-il que le professeur était juif et souffrait de cette confrontation moyen-orientale, celle de la première Intifada ? Ou bien, plutôt, me prenait-il pour un Arabe, comme cela m’est arrivé souvent dans ce pays en raison de mon nom ? Au milieu de la nuit, déjà lointaine, quelque crapule lepéniste m’avait réveillé en hurlant au téléphone que, puisque j’étais Ben, la benne allait passer me prendre, la benne des ordures, et il m’avait lancé : Fais ta valise, sale bougnoule ! Passons… Donc cet étudiant sud-américain qui venait passer son oral dans mon bureau tenait, peut-être, à se gagner mon indulgence en arborant ce signe extérieur de sympathie palestinienne. Quoi qu’il en soit, jamais cela n’a joué, ni en faveur ni en défaveur de quelque candidat que ce soit.

Et voilà que je lis sur Internet, dans le quotidien espagnol ABC en date du 18 janvier, la saine réaction du journaliste Antonio Burgos, chroniqueur habituel des quotidiens ABC et El Mundo. Moi qui, habitué de la Télé espagnole, ne voulais plus, ces derniers jours, voir ces images de foule hystérique, à Barcelone et à Madrid, vomissant ses injures antijuives – car elle ne faisait aucune différence entre les Juifs d’ici et ceux de là –, j’avoue avoir été réconforté. Les intellectuels espagnols ne sont pas tous des veaux qu’on mène à l’abattoir, ou ces moutons de Panurge obéissant aveuglément à la propagande ; ils savent bien distinguer le bon grain de l’ivraie, comme ils l’apprennent dans leur éducation chrétienne. Surtout s’ils ont (comme beaucoup de ceux qui portent des noms de ville, signant par là une lointaine ascendance juive) un héritage marrane. Et voici, pour l’essentiel, les paroles de bon sens d’Antonio Burgos (que je traduis à vue de nez) :
« Est-ce qu’on les vend chez Zara ou figurent-ils parmi les promotions du Corte Inglés ? Est-ce qu’on les solde à la sauvette aux coins de rues ? On doit bien les vendre quelque part. À moins qu’on en fasse cadeau. Je veux parler des foulards palestiniens. De cette mode ridicule de porter au cou un foulard palestinien, pour être plus « progressiste » et plus antisémite que celle qui a nourri de son lait Yasser Arafat.

« Il y a beaucoup de liberté en Espagne… Tu vas dans la rue avec ton foulard palestinien, à la façon d’une écharpe du Real Madrid, et personne ne te dit tien. Tu passes pour très progressiste. Il y a tant de liberté en Espagne et nous sommes tous si progressistes que les villes se remplissent de gens avec le foulard palestinien, et à Malaga on en porte même à un match de basket pour protester contre le Maccabi de Tel Aviv, qui jouait contre l’Unicaja. Mais si vous voulez mesurer la liberté qu’il y a vraiment, sortez dans la rue en portant sur le crâne une kipa. Si vous l’osez. Ou sortez avec cette sorte de châle blanc que l’on voir dans les mariages juifs des films américains. Vous imaginez le scandale pour ces amoureux de la liberté qui pullulent par ici avec leur kufiya, déguisés en Palestiniens ? S’ils vous voient avec un symbole juif, ils vont vous traiter d’assassin et parler de génocide. Mais est-ce que le génocide n’est pas ce que Hitler avait perpétré contre le peuple juif ? Non, ça c’était avant, vous regardez peu le journal télévisé. Maintenant il n’est d’autre génocide officiel que celui de la bande de Gaza.

« Que penserait-on si les gens, pour se donner l’air progressiste, sortaient dans la rue en arborant un béret basque par-dessus le passe-montagne des terroristes encapuchonnés de l’ETA ? C’est à peu près pareil. Les gars portent l’uniforme officiel des terroristes islamistes du Hamas, comme s’ils se solidarisaient avec eux face aux Juifs. Si nécessaire, ils expulseraient à nouveau les Juifs d’Espagne. Sans se rendre compte de leur énorme contradiction : ils demandent la même chose que les Rois Catholiques, mais du point de vue du « progressisme » dont ils sont engorgés. Comme ils ne peuvent expulser tous les Juifs, ils se contentent de demander qu’on expulse l’ambassadeur d’Israël. Ils se donnent des airs progressistes, mais ils tombent dans la tradition la plus archaïque. Beaucoup d’absurdes foulards palestiniens et beaucoup de tapage, mais c’est pour réveiller le vieil antisémitisme de l’Inquisition espagnole. Pour eux les Juifs sont ceux qui ont autrefois tué le Seigneur et qui bombardent maintenant Gaza. « Si cela dépendait d’eux, aux processions de la Semaine Sainte, ils donneraient aux Juifs une plus sale gueule encore que celle dont on les affuble depuis des temps immémoriaux. Bon, mais si au lieu de Juifs c’étaient des Palestiniens, alors quels beaux masques de processions !

Entre une démocratie comme l’État d’Israël et des terroristes traîne-savates, ici nous nous mettons du côté des terroristes et en outre nous adoptons leur foulard comme uniforme officiel de la « Guilde du Progressisme ». Peu importe que ce foulard soit le symbole du fondamentalisme islamiste qui flanque les droits de l’homme tout au fond de sa djellaba. Les progressistes l’arborent comme si c’était un foulard Hermès, et le dernier cri de la mode. Même les journaux télévisés de la télé publique espagnole sont faits avec un petit foulard palestinien. Présenter les terroristes comme des héros c’est ranger le foulard au rang des armes de destruction massive de la vérité, dans la manipulation contre le démocratique État d’Israël. »



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