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Madrid : et le piège s’est refermé.
Albert Capino
Article mis en ligne le 15 mars 2004
dernière modification le 12 avril 2004

Les explosions dans la nuit bleue de Madrird ont effectivement aveuglé les espagnols et les ont provisoirement privés de la distinction des couleurs. Le temps d’une élection, ils ont tout vu en noir et blanc, pour sanctionner le gouvernement Aznar de ses « erreurs ».

« La boule au cœur bleu
qui règne sur la nuit
efface les couleurs de notre vision
le rouge devient noir
et le jaune devient blanc
mais c’est nous qui décidons
ce qui est vrai
et ce qui est une illusion »

(Nights Of Future Passed 1970)

La voix de la rue le qualifiait ainsi de « Menteur ! », et scandait « Retire nos soldats d’Irak ! ». Et puisque chaque tragédie a besoin d’un responsable : « La guerre d’Irak est la cause de tout ça, et le gouvernement y a une part de responsabilité », déclarait encore un manifestant.

D’autres accusaient le chef du gouvernement, José Maria Aznar, d’avoir « manipulé » l’opinion.

Manipulation ? Certes. Il y en a bien une et c’est Al-Qaïda qui a décidé en l’occurrence de « ce qui était vrai et de ce qui est une illusion ».

Quelques semaines avant l’attentat, un site Internet radical islamiste publiait un communiqué selon lequel il était important de perpétrer un attentat en Espagne avant les élections législatives du 14 mars 2004.

Le fait, déjà grave, que cette menace n’ait pas été transmise par le renseignement militaire norvégien, qui avait eu vent de l’information, est doublé par l’effet qu’il a eu sur les élections espagnoles. La première phase de la stratégie islamiste a parfaitement fonctionné : provoquer la chute du gouvernement Aznar, amener au pouvoir les socialistes qui, dès leur investiture, seraient supposés désengager les troupes espagnoles du territoire irakien.

L’Irak n’est bien entendu qu’un prétexte utilisé pour influer sur les politiques des gouvernements occidentaux. Les bombes « corrigent » les élections et la menace suffit souvent à agir sur la politique étrangère. La France est en cela un très bon élève.

Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin a estimé aujourd’hui que les Espagnols avaient fait « le choix de la vérité » en choisissant de sanctionner le Parti populaire espagnol lors des élections générales de dimanche, après les attentats de Madrid.

La diplomatie française fait tout ce qui est en son pouvoir pour « corriger » la politique étrangère des quinze, aidée par les médias français. Ils placent devant les yeux du public le prisme déformant qui consite à faire prendre le rouge pour du noir et le jaune pour du blanc : « Voyez comme nous sommes malins ? Ce n’est pas chez nous que ça arriverait ». Un Elkabbach allant bien plus loin encore que notre Ministre des affaires étrangères, poussant le vice jusqu’à demander si les Israéliens « n’avaient pas une part de responsabilité dans tout cela ».

La perversité de cette remarque touche des sommets jamais encore atteints.

Non seulement elle est d’une stupidité abyssale, mais encore fait-elle le jeu de la stratégie islamiste, confirmée par les déclarations d’Al-Qaïda revendiquant l’attentat de Madrid et désignant l’Italie et les Etats-Unis comme les prochaines cibles.

Trois attentats d’envergure auraient été programmés par les terroristes d’Al-Qaïda : après le premier nommé « le train de la mort en Espagne », le second porterait le nom de « fumée noire de la mort en Italie » et le troisième « le vent de la mort aux Etats-Unis ».

Mais nos médias nous rassurent. « La France ne risque rien. Elle a refusé de participer à la coalition contre l’Irak ». Et M. de Villepin se félicite du choix des Espagnols...

La « coalition ». Symbole des « croisés européens »... Le parfait paravent derrière lequel avancent les poseurs de bombes servant la stratégie de conquête des mouvements intégristes, dans le cadre d’une guerre qui ne dit pas son nom.

Nous sommes toutefois encore quelques uns à distinguer les couleurs. Et le jour où, aux yeux des Français, le noir deviendrait rouge sang et le blanc prendrait la couleur jaune des flammes, et qu’ils comprendront enfin que nous sommes effectivement en guerre, ceux qui ont endormi leur vigilance par des déclarations et un comportement irresponsables ne porteront-ils pas alors une « part de responsabilité » ?

En temps de guerre, cela porte un nom : la trahison.

Albert Capino



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