Plus de vingt roquettes ont été tirées au cours de la journée d’hier vers Israël à partir de la bande de Gaza, rapporte le Haaretz. La plupart de ces roquettes ont atterri dans des zones inhabitées de l’ouest du Néguev. En début de soirée, une roquette a touché le parking d’un centre commercial à Sdérot, à quelques mètres d’un supermarché, causant d’importants dégâts. Trois personnes ont été légèrement blessées. Le Jihad islamique a revendiqué ces tirs.

Selon des sources palestiniennes, l’aviation israélienne a bombardé dans la soirée un dispositif de lancement de roquettes près de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. Plus tard, dans la nuit, ajoute le site internet du journal, l’armée de l’air israélienne a mené deux raids contre un arsenal à Jebalya et contre un site de fabrication de roquettes à Khan Yunès.

Un homme de quarante ans a été tué dans ces bombardements et deux membres de sa famille ont été blessés. Cinq roquettes ont été tirées durant la nuit et sept ce matin, sans faire de dégât.

Des hauts responsables militaires cités par le journal affirment que Tsahal a élevé son niveau d’alerte autour de la bande de Gaza mais qu’à ce stade, aucune offensive n’est prévue. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a déclaré hier qu’Israël ne craint pas une opération dans la bande de Gaza mais ne veut pas se précipiter vers une telle opération. « Quand la situation nous obligera à agir, nous agirons », a-t-il déclaré.

Commentaires :

Selon Amos Harel et Avi Issacharoff du Haaretz, à la veille de l’expiration de la trêve dans la bande de Gaza, la situation semble être la suivante : Israël, qui souhaite le retour à une trêve, devrait s’abstenir de lancer des offensives. Le Hamas, où les divisions internes sont nombreuses, laisse toutes les options ouvertes. C’est un troisième acteur, le Jihad islamique, l’organisation à l’origine des tirs d’hier, qui risque d’avoir une influence déterminante sur la situation.

A partir de demain, trois scénarios sont envisageables : Un retour progressif à une trêve, sans toutefois que le Hamas et les autres organisations dans la bande de Gaza l’annoncent officiellement ; une tentative palestinienne d’instaurer une trêve limitée dans le cadre de laquelle Israël devra accepter des tirs de roquettes sporadiques mais journaliers ; ou bien une escalade volontaire de la part des Palestiniens qui mènera à une réaction militaire dure de la part d’Israël. En Israël on souhaite parvenir à la première des ces options.

Selon une personnalité arabe impliquée dans les débats concernant la trêve, pour l’heure, le Hamas semble adhérer à la ligne du chef du bureau politique de Damas, Khaled Mashal : « Pas de trêve, mais pas de non-trêve ». Les commentateurs palestiniens estiment eux aussi que le Hamas ne peut se permettre d’apparaître comme ayant renoncé à la lutte armée sans contrepartie et que, par conséquent, l’organisation va rechercher l’escalade sans aller toutefois jusqu’à la guerre. C’est un jeu dangereux, notamment à cause de la liberté qu’offre cette tactique au Jihad islamique.

La Grande-Bretagne durcit sa lutte contre les colonies de Cisjordanie

Selon le Haaretz, le gouvernement britannique a lancé une série de mesures destinées à empêcher les investissements de sociétés britanniques dans les colonies israéliennes de Cisjordanie. Dans une lettre adressée début décembre au Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, le chef de gouvernement britannique, Gordon Brown, affirme que les sociétés dont le gouvernement est actionnaire n’investissent pas dans les colonies. De même, le gouvernement britannique ne possède pas d’actions de sociétés israéliennes qui participent à la construction de projets immobiliers dans les colonies et n’accorde pas de crédits à des sociétés britanniques qui y auraient des activités. En outre, la représentation commerciale britannique n’offre pas ses services aux entreprises britanniques qui auraient des relations commerciales avec les colonies.

La prochaine de ces mesures devrait être la publication d’un avertissement mettant en garde les citoyens britanniques contre l’achat de biens immobiliers dans les colonies de Cisjordanie, en soulignant les possibles conséquences de futurs accords sur le statut de tels biens.

Londres demande aussi un marquage clair des produits fabriqués dans les colonies de Cisjordanie afin d’empêcher ces produits d’être considérés comme des produits israéliens et de bénéficier ainsi des accords commerciaux entre Israël et l’Union européenne. Cette dernière mesure a été accueillie avec colère en Israël et, lors de sa rencontre avant-hier avec son homologue britannique, le Premier ministre Ehud Olmert a protesté contre cette mesure qui, a-t-il affirmé, est contraire à l’accord israélo-européen de 2005. « Ces actions sont injustifiées. Aucune nouvelle colonie n’a été construite durant ma mandature, et vous le savez », a déclaré M. Olmert.

* Intérieur

Résultat des primaires à Kadima

La présidente de la Knesset Dalia Itzik, est le grand vainqueur des élections primaires du parti Kadima qui se sont déroulées hier. Les organisateurs du scrutin craignaient un taux de participation inférieur à 40 %, mais, en fin de compte, ce sont 44 % des quatre-vingt mille adhérents du parti qui se sont rendus aux urnes. Contrairement aux primaires au parti travailliste et au Likoud, le vote s’est déroulé sans incident particulier.

Mme Itzik, écrit le site YNET du Yediot Aharonot, devrait donc figurer en troisième place sur la liste de Kadima aux prochaines législatives, après la présidente du parti, Tzipi Livni, et le ministre des Transports, Shaul Mofaz, dont les places étaient garanties. Après elle figure le député Tzahi Hanegbi, le ministre des Finances, Roni Bar-On, le ministre du Logement Zéev Boïm, le ministre de l’Intérieur, Meir Shitrit, la ministre du Tourisme, Ruhama Avraham-Balila, le ministre de la Sécurité intérieure, Avi Dichter, et la députée Marina Solodkin, représentante des nouveaux immigrants.

Le vice-premier ministre, Haïm Ramon, est lui le perdant de ces élections puisqu’il ne figure qu’en dix-septième place. La présidente du parti, la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a qualifié la liste du parti d’« équipe gagnante ». « C’est une équipe qui marque le centre, une équipe de gens doués, l’équipe qui dirigera le pays et le ramènera à ce qu’il devrait être, à ce qu’il s’est engagé à être le jour où il a été créé ».

A gauche, rapporte le Maariv, les dirigeants du parti Méretz et du Nouveau Mouvement de gauche, créé ces dernières semaines, présenteront aujourd’hui, lors d’une conférence de presse, leur liste commune pour les législatives. Hier, les dirigeants de Méretz ont accepté d’attribuer aux représentants du Nouveau Mouvement les troisième, septième, neuvième et douzième places de la liste. Selon le journal, la troisième place devrait être attribuée au journaliste Nitzan Horowitz, la septième à la juriste Talia Sasson, auteur d’un rapport sur les colonies sauvages, et la neuvième à Tzali Réshef, un des fondateurs du mouvement La Paix Maintenant.

A droite, le nouveau parti Habayit Hayehoudi (La Maison juive), fusion de l’Union nationale et du parti national religieux, a lui aussi élaboré sa liste qui contient elle aussi un bon nombre du nouveaux venus en politique. Ainsi, en tête de liste on trouve le rabbin Daniel Hershkowitz, professeur de mathématiques au Technion, l’institut technologique de Haïfa. En deuxième et troisième position figurent les députés Zevulun Orlev et Uri Ariel. Viennent ensuite Shuli Mualem, vice-présidente de l’association des veuves et orphelins de Tsahal, et le journaliste Uri Orbach.