La Cour suprême a repoussé, dimanche matin, le recours introduit par les membres de la petite communauté juive de Hébron, et ordonné l’évacuation de la célèbre « maison de la discorde », située en plein quartier arabe de la Cité des patriarches, en accordant toutefois soixante-douze heures à ses habitants pour rassembler leurs affaires et quitter définitivement les lieux.

Rappelons que l’affaire remonte au mois de mars 2007, lorsque vingt familles juives - environ cent cinquante personnes au total - ont pris position dans cet immeuble de quatre étages, qu’elles assurent par ailleurs avoir « acheté » à son ancien propriétaire palestinien. La voix de ce dernier figure même sur un enregistrement, où il confirme cette version des faits, qui a été présenté aux membres de la Cour suprême, lesquels n’ont pourtant pas été convaincus de son authenticité.

L’ultradroite a immédiatement réagi, en laissant présager une violente opposition aux membres des forces de l’ordre qui seront chargés, dans trois jours, d’évacuer les familles juives.

Itamir Ben Gvir, fondateur d’un groupuscule radical, Le Front juif, a notamment déclaré : « La Cour suprême va générer des affrontements entre les habitants juifs de Hébron et l’armée », avant d’ajouter que « seuls les juges devront être tenus pour responsables des graves désordres qui ne manqueront pas de se produire ».

Les membres de la Cour suprême ont également été accusés d’avoir « fait un choix raciste, absolument antisémite », comme l’a affirmé Noam Federman, connu pour ses positions extrêmes, et porte-parole de la communauté juive de la ville, selon lequel « les juges ont prouvé une fois de plus que leurs préférences politiques vont à la gauche ». De ce côté-ci de l’échiquier politique, le député Avshalom Vilan (Meretz) a qualifié la décision de la Cour suprême de « bonne et conséquente », en soulignant : « J’ose néanmoins espérer que le ministre de la Défense, Ehud Barak, ordonnera son application totale, afin qu’elle ne soit pas vouée à devenir une autre de ces décisions qui n’ont jamais été appliquées dans les faits ».

Sécurité

Tirs palestiniens, riposte de Tsahal

Les groupes palestiniens ont tiré deux roquettes, dimanche matin, qui ont atterri à proximité d’un kibboutz du Conseil local d’Eshkol. Peu après, l’armée de l’air a lancé une opération contre une cellule qui s’apprêtait à tirer vers le Néguev occidental. Des sources diffusées à Gaza ont confirmé que «quatre combattants», appartenant aux «unités d’élite» des Brigades Salah a-Din, la branche armée des Comités de résistance populaire, ont été tués, à l’est du quartier de Sadjahiya, durant ce raid.

Après plusieurs heures d’un calme tendu sur la région, l’alerte «couleur rouge» s’est déclenchée, en fin d’après-midi, dans la ville de Sdérot, où un Qassam s’est abattu dans la cour d’une maison.
Un homme a été blessé à la tête et au bras par des éclats, et deux autres personnes ont été commotionnées.

Le Secrétaire général du Mafdal (droite nationaliste), Ouri Ariel, a déclaré dimanche après-midi, à propos de la poursuite des attaques palestiniennes contre les localités israéliennes du Néguev occidental, que «les milices du Hamas ont l’impression de pouvoir agir impunément, dès lors que leurs membres constatent la faiblesse des Livni, Barak et Olmert, et en tirent les conséquences qui s’imposent à leurs yeux».

Ariel n’a pas hésité à affirmer que «le leadership actuel constitue un véritable danger pour l’ensemble des citoyens d’Israël».
Le ministre Elie Yishaï avait pour sa part estimé, un peu plus tôt, que «face aux retour des roquettes et des obus de mortier, et tandis que le Hamas ne cesse de s’armer, le gouvernement ne prend pas la moindre décision». «Quant à moi», a-t-il ajouté, «je ne comprends toujours pas pourquoi après chaque tir contre notre territoire, nous ne coupons pas l’eau et la lumière dans la bande de Gaza».

Dov Lior, le Secrétaire général des «Rabbins de Judée-Samarie», qui regroupe des fidèles du «Grand Israël», a déclaré, en guise de réaction à la décision de la Cour suprême d’évacuer les familles actuellement installées à Hébron, dans la «maison de la discorde», en milieu de semaine, que «la terre d’Israël, dans son intégralité, n’appartient qu’au peuple d’Israël».

Opposé à la moindre concession territoriale et tenant tout démantèlement pour un «sacrilège», il a notamment ajouté : «Il est interdit de se prêter, d’une quelconque manière, à la déportation de juifs et à la destruction de leurs points de peuplement», ce qui a immédiatement été perçu, et fermement condamné, par les médias israéliens, comme un appel à opposer une résistance, éventuellement violente, à l’évacuation des "locataires" de l’immeuble disputé.
«Je répète que rien n’autorise que l’on touche à une implantation juive», a insisté Dov Lior, «surtout lorsque celle-ci se trouve au cœur même du pays, à Hébron, la Cité des patriarches».

Nabil Abou Rodeina, le porte-parole du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé, dimanche après-midi, à «un arrêt immédiat de la violence israélienne contre les habitants de la bande de Gaza».
«C’est l’attitude de l’armée israélienne qui mène directement la région à une rupture de la trêve qui s’y trouve encore observée», a déclaré Abou Rodeina.

Il a ainsi qualifié la dernière opération israélienne, visant à détruire un tunnel destiné à assurer le transfert vers Gaza d’un soldat de Tsahal que les groupes palestiniens projetaient d’enlever, de «crime de guerre» dont, selon lui, «le seul et unique objectif était de ramener le chaos dans le secteur».

Le porte-parole du Hamas dans la bande de Gaza, Fawzi Brahoum, a déclaré, dimanche après-midi, que son organisation réagira «très durement» à «la moindre provocation israélienne», sans «tenir aucunement compte de la trêve».
«Il y a une chose à laquelle notre mouvement s’est engagé», a notamment affirmé Brahoum, «c’est de répliquer avec puissance à toute attaque sioniste contre nos hommes».

Selon lui, «les militaires et les colons israéliens n’ont nullement le droit de se sentir en sécurité, et ils doivent au contraire éprouver ce que tous les habitants de la bande de Gaza éprouvent au quotidien».
Il a enfin estimé que «la résistance armée, et la lutte permanente contre l'occupant, est la seule solution : elle rendra à notre peuple ses droits et lui permettra de vivre selon ses principes».

Massacres en série en Irak : quinze personnes, parmi lesquelles sept agents des forces de l’ordre (dont un officier), ont été tuées, dimanche après-midi, au cours d’un attentat à la voiture piégée, qui s’est produit à Jaloula, dans la province de Diyala, au nord est de la capitale, à un poste de contrôle protégeant une base militaire ainsi que des locaux appartenant au parti Kurde de l’Union patriotique, où vingt autres civils et policiers ont par ailleurs été blessés.

Le même scénario avait déjà fait trois morts un peu plus tôt dans la journée, parmi lesquels deux membres des Sahwas, une milice sunnite fidèle au gouvernement, pro-américaine et anti-Al Qäeda, ainsi qu’un policier, qui étaient postés à un barrage dressé en plein centre de la capitale irakienne.

Culture : Le contrebassiste israélien Avishaï Cohen, très apprécié sur la scène internationale, et dont le récent album "Gently Disturbed" remporte un succès sans précédent, vient de signer un contrat avec la maison de disques EMI.

Politique : Plusieurs députés changent de parti: Zeev Elkin (Kadima) et Elie Gabaï (PNR) rejoignent tous deux Binyamin Netanyahou au Likoud, tandis qu’Ami Ayalon abandonne le parti travailliste, "en proie à un naufrage".

Justice : Deux habitants du village de Issawiya, à Jérusalem-est, accusés d'appartenir au réseau terroriste du Front populaire pour la Libération de la Palestine, et d'avoir collaboré à la préparation de plusieurs attentats, comparaitront cette semaine devant la justice israélienne.

Sécurité : Un homme a été blessé et plusieurs personnes sont en état de choc suite à l'explosion d'une roquette Qassam dans le jardin d'une habitation à Sdérot. Le maire de la ville, Elie Moyal, et les chefs de localités limitrophes de la Bande de Gaza ont appelé le Premier ministre Ehud Olmert à organiser une réunion urgente afin de débattre de la dégradation de la sécurité, et «se préparer à la prochaine escalade de terrorisme».

USA : « Nous traversons une période incertaine mais c'est justement dans ces moments-là qu'il faut se mobiliser et donner » a déclaré Howard Rieger, le président de l'Union des communautés juives américaines (UJC), qui estime que la crise financière n'aura pas de répercussion sur les fonds collectés pour Israël.

USA : Selon une enquête du magazine The Scientist, réalisée auprès de 2300 employés de 73 institutions de recherche américaines et étrangères, l'institut Weizman de Rehovot et l'Université hébraïque de Jérusalem ont été respectivement classés en 1ère et 2e position des meilleurs lieux de travail académiques.

USA : L'ISIS, l'Institut pour la science et la sécurité internationale à Washington, a présenté un nouveau rapport appelant le président élu Barack Obama, à faire pression sur Israël pour geler son programme nucléaire et cesser la production de matériaux fissiles (plutonium et uranium enrichi), "une mesure profitable dans le cadre de la dénucléarisation du Proche-Orient".