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Un désintérêt fâcheux
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 11 novembre 2008

Nous laisserons, évidemment, au correspondant du Monde à Jérusalem la responsabilité de sa présentation des trois principaux candidats à la mairie de Jérusalem, dont le sort devrait se décider aujourd’hui, dans le cadre des élections municipales qui concernent 4,7 millions d’électeurs israéliens. Michel Bôle-Richard, dans le numéro daté du 11 novembre présente, ainsi, le trio : « le religieux, l’ambitieux et l’opportuniste ».

En revanche, nous avons été surpris et peiné par le contenu de son reportage, dont la tonalité relativement objective, nous paraît bien résumée par son titre : « La mairie de Jérusalem n’attire pas les grands partis ».

De fait, seul le parti unifié de la Torah soutient un candidat, ayant une expérience politique – modeste – de vice-ministre, qui se présente comme successeur de l’actuel maire, lui-même ultra-orthodoxe, qui n’a exercé son mandat que pendant 5 ans , alors que Ehud Olmert exerça deux mandats, avant de quitter Jérusalem pour devenir premier ministre. Et ne parlons pas de Teddy Kollek, qui fut maire de Jérusalem pendant 28 ans…..

S’il est vrai qu’en tout cas, les trois principaux candidats ont en commun leur refus d’envisager un partage de la ville avec les Palestiniens, il n’en demeure pas moins que la « discrétion » des grands partis : Kadima, travailliste, Likoud, les dispense, précisément, eux, de prendre position sur cette question, ce que n’eut pas manqué d’être obligé de faire le candidat qu’ils auraient désigné.

Et cela les met plus à l’aise pour joindre leurs critiques aux déclarations, encore récemment, renouvelées d’Ehoud Olmert, autrefois membre du Likoud et, surtout, ancien maire de Jérusalem, qui considère, lui, que la division de Jérusalem est inéluctable.

Quant au parti Shass , le fait de ne pas avoir trouvé d’autre candidat qu’Aryeh Derhy, dont l’inéligibilité, à raison de sa condamnation au pénal, a été confirmée par la Cour suprême, il s’est, d’après nous, discrédité.

A en juger par le peu d’écho que l’agence Guysen.International.News a donné à ces élections municipales, on est quelque peu surpris d’apprendre qu’un institut de sondage a, pourtant, prévu un pourcentage de 84% de participation au vote.

A Jérusalem, si la participation au vote sera, peut-être, significative du côté juif, en revanche, du côté arabe, le boycott auquel la population a été invitée risque d’être largement suivi, comme il le fut d’ailleurs, il y a cinq ans, où seulement 5% de cet électorat s’était exprimé.

Dans tous les cas, il nous semble que ce désintérêt manifesté par les grands partis pour l’élection municipale de Jérusalem dessert, considérablement, la cause d’Israël.

On ne peut pas se contenter d’envisager l’élection d’un maire sans envergure à la tête de la municipalité et soutenir à cors et à cris que Jérusalem est la capitale une et indivisible de l’Etat.

En tout état de cause, le rôle de la ville en tant que capitale, quelle qu’en soit la superficie, mérite un gestionnaire d’une autre trempe que celle de l’un des trois principaux candidats en lice.

A croire que la grande majorité des leaders politiques israéliens a oublié ce passage du Psaume 137 :

« Si je t’oublie jamais, Jérusalem, que ma droite m’oublie ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies ». (5-7).



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