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Le « tikoun olam » de Barack Obama
par Meïr Waintrater | L’Arche n° 606, novembre 2008
Article mis en ligne le 10 novembre 2008

Rarement une élection présidentielle américaine aura suscité un tel
engouement dans le monde. Sans doute y a-t-il là, en partie, un contrecoup
de l’hostilité généralisée envers les États-Unis et la politique du
président sortant. Cette hostilité, qui tournait parfois à la diabolisation
pure et simple, appelait en quelque sorte un correctif psychologique : nous
ne sommes pas des anti-américains primaires, et la preuve c’est que nous
aimons Obama.

Pour ceux qui raisonnent ainsi, les déceptions viendront bientôt. Ils
découvriront que le nouveau président n’a jamais partagé la vision
caricaturale de son pays propagée par les conspirationnistes de tout poil,
et qu’il est un patriote soucieux de l’intérêt des États-Unis autant que de
l’équilibre des relations internationales. Les conspirationnistes déçus
n’auront alors qu’à ranger Obama dans le camp des agents de la Trilatérale
et du sionisme ; certains s’y emploient déjà.

Il y a, fort heureusement, de meilleurs motifs pour se réjouir de l’élection
de Barack Obama. Face à un adversaire honorable (et qui semble n’avoir pas
vraiment aimé les « dérives » de quelques-uns de ses partisans), le sénateur
de l’Illinois a mené une campagne honnête et sérieuse, se présentant en
rassembleur de tous les Américains. L’élection d’un « président noir » n’est
certes pas un détail sans importance, et il convient de saluer la rupture
spectaculaire de cette grande démocratie avec une histoire de racisme et
d’intolérance. Mais Barack Obama ne se réduit pas à sa couleur de peau. Il
doit avant tout sa réussite à son intelligence, à sa personnalité et au
projet dont il est porteur.

Nous citions ici le mois dernier, dans le gros dossier que nous avons
consacré à l’élection américaine (conservez-le, il contient des éléments qui
seront utiles pour « lire » la politique des États-Unis), la boutade d’un
partisan de Barack Obama le présentant comme « le premier président juif ».
Blague à part, on ne saurait nier l’existence de valeurs communes. Obama,
quand il se référait au concept de « tikoun olam » (littéralement : la
réparation du monde), ne touchait pas seulement une corde sensible chez ses
électeurs juifs. Il disait sa foi en un idéal de justice, qui a ses racines
dans le texte biblique et que tous les hommes peuvent partager.

Il reste à voir, bien sûr, comment le nouveau président tiendra ses
promesses et répondra aux espoirs qui ont été mis en lui. S’agissant de la
sécurité de l’État d’Israël, ses engagements ont toujours été sans
équivoque ; le fait est qu’une grande majorité des Juifs américains, qui sont
aussi attachés que leurs frères français à l’existence de l’État juif, ont
voté Obama. Cependant, les bonnes résolutions sont une chose, et la capacité
de les traduire en actes appartient à un autre registre. Dans un monde plus
perturbé que jamais, entre la crise économique et les menaces terroristes,
Barack Obama devra faire montre de force autant que d’habileté. Et il aura
besoin d’un large soutien, national et international, pour avancer sur le
chemin du « tikoun olam ».



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