Alors que le Premier ministre démissionnaire s’est directement adressé à la police, à l’armée, et aux représentants du ministère de la Justice, afin de « stopper immédiatement le phénomène de la violence contre nos forces de l’ordre que tentent d’encourager des groupuscules juifs fanatiques » - le ministre de la Défense, Ehud Barak, a déclaré dimanche matin que « les désordres et les affrontements actuels présentent un caractère extrêmement grave ».

Selon lui, les militants ultranationalistes qui tentent d’entraver l’action des services de sécurité, comme lors du démantèlement, puis de la destruction, la semaine dernière, de la «ferme» (construite illégalement à proximité de Kyriat Arba) de Noam Ferderman, au cours desquels deux militaires de l’unité des gardes-frontière ont été blessés après avoir été attaqués à coups de pierres par des groupes d’adolescents originaires de la région, et visiblement «envoyés par leurs parents», ont un «objectif bien précis, qui est d’ébranler l’autorité de l’Etat».
«Nous sommes témoins d’une véritable tentative, menée par des éléments extrémistes, de s’opposer à l’application de la loi, tout en prétendant imposer à l’Etat leurs propres conditions et créer ainsi des zones de non droit en Judée-Samarie», a notamment souligné le chef du parti Travailliste.
Rappelons que récemment, le chef du gouvernement avait annoncé : «J’ai demandé officiellement aux ministre de la Défense et de la Sécurité intérieure d’agir avec la plus grande fermeté contre cette nouvelle vague d’incitation à la haine», avant d’ajouter : «Nous en avons plus qu’assez de toute cette violence, qui est verbale et physique, et nous allons tout faire pour qu’elle cesse».
Le chef du Shabak (services du renseignement intérieur), Youval Diskin, a pour sa part indiqué, dimanche après-midi : «Alors que nous approchons du jour marquant le souvenir de l’assassinat de Yitzhak Rabin, le Shabak discerne avec une profonde inquiétude, dans les rangs de la droite radicale, des tendances dangereuses, qui pourraient mener certains à prendre les armes pour bloquer le processus diplomatique et organiser des attentats contre les dirigeants politiques israéliens».

Peu après ces déclarations, le leader ultranationaliste Barouch Marzel a estimé que «les services de sécurité préparent le terrain avant de prendre des initiatives anti-démocratiques».
«Puisque le chef du Shabak semble si soucieux du respect de la loi, qu’il aille jouer au héros face aux gauchistes qui manifestent contre la construction de la barrière de sécurité, à Naaline et ailleurs», a suggéré Marzel.
Enfin, Yariv Oppenheimer, le Secrétaire général du mouvement La Paix Maintenant (gauche sioniste) a réagi aux propos de Youval Diskin, en affirmant que «la perte de contrôle sur les mouvances extrémistes est la conséquence directe de la faiblesse dont a fait preuve, jusqu’ici, le gouvernement face aux radicaux juifs des Territoires, et de son laxisme face à des actions violentes menées contre des palestiniens et des soldats de Tsahal».

Une brève émeute a éclaté, dimanche après-midi, lors de la visite du président israélien, Shimon Pérès, à l’Université hébraïque du mont Scopus : arrivé à la bibliothèque, ce dernier a tendu la main à un étudiant arabe, qui a refusé de lui tendre la sienne, avant de se mettre à hurler : «Je ne serre pas la main d’un massacreur d’enfants».

Les agents de la sécurité et les gardes du corps de Shimon Pérès ont immédiatement éloigné celui-ci du lieu de l’incident, lorsque d’autres étudiants arabes sont intervenus dans la salle aux cris de «relâchez notre camarade» - que personne n’avait d’ailleurs cherché à arrêter - «dont le seul crime est d’être arabe», et «Israël-Etat apartheid».

Vive émotion, ce week end, dans les milieux laïcs et libéraux de Jérusalem, après que les médias aient diffusé un enregistrement de Méïr Poroush, qui remonte à samedi soir, lorsque le candidat aux élections de la mairie de Jérusalem, qui tente régulièrement, par divers propos lénifiants, d’apaiser les inquiétudes de la population non-religieuse quant à l’avenir de la ville sous la direction d’un maire ultra-orthodoxe, a prononcé un discours, dans la cadre d’un congrès organisé par la direction du mouvement Belz, des rangs duquel il est issu, durant lequel il a notamment estimé : «Dans les dix ans à venir, si toutefois le mauvais œil n’intervient pas dans nos affaires, il n’y aura plus un seul responsable laïc, dans aucun des domaines contrôlés par la municipalité».

S’adressant aux participants de cette rencontre, Poroush a ajouté : «Chers amis, ce ne sera plus très long, dix, quinze ans tout au plus, tandis que nous nous trouvons d’ores et déjà dans une situation très encourageante, où un candidat ‘harédi’», autrement dit ultra-orthodoxe, en l’occurrence Poroush lui-même, «s’apprête à prendre la mairie ; pendant ce temps, non loin d’ici, dans la ville de Beth Shemesh, si Dieu le veut, les habitants auront un maire ‘harédi’ dans dix jours, et ainsi de suite».
Selon lui, cette «réalité» découle de la «puissance démographique» des communautés observantes.
Usant d’un style qualifié de «médiéval» par plusieurs commentateurs locaux, il a par exemple affirmé : «Il se trouve que nous sommes nombreux et que le taux de naissances est fort élevé parmi nous ; dès lors - que le mauvais œil nous épargne ! – les laïcs n’auront bientôt tout simplement plus leur place dans les services municipaux, à moins que nous ne leur concédions quelque village fantôme, mais une chose est sûre : un ‘maire laïc’ est une chose qui ne voudra plus rien dire».
Interrogé dimanche par des journalistes israéliens, le représentant «harédi» a formellement démenti avoir eu de tels propos, mais lorsque l’un d’eux lui a révélé que ces déclarations avaient été enregistrées, et se trouvaient déjà sur le site Internet Ynet, il a ainsi rectifié : «J’ai voulu parler du lien qui unit les cercles ultra-orthodoxes aux milieux sionistes religieux, car c’est un fait indéniable que dans dix à quinze ans, il deviendra difficile pour un laïc d’être élu à la mairie de Jérusalem».

Benny Begin est de retour au Likoud : l’ancien député et ministre a confirmé, dimanche après-midi, qu’il réintègre sa formation politique, après avoir mené un cycle de discussions avec son Secrétaire général, Benjamin Nethanyahou, durant les semaines passées, en présence du parlementaire Ruben Rivlin.
Actuellement directeur de l’Institut de Géologie et de Géophysique et du Centre des Eaux et des Sources, deux postes d’où il a annoncé, lors d’un entretien téléphonique avec Benhamin Ben Eliezer, le ministre de l’Infrastructure, son intention de démissionner - Begin avait abandonné la vie politique en 1999, pour se consacrer à la recherche scientifique.

Plusieurs groupes de droite ont annoncé, dimanche après-midi, leur intention de constituer une organisation qui combattra ce qu’ils ont nommé «la chasse aux sorcières» qui, selon eux, s’exerce actuellement contre les milieux nationalistes, et qui a pour objectif de «discréditer les habitants des localités juives de Judée-Samarie».

Un des responsables de cette initiative, Nahi Eyal, a notamment déclaré : «Notre programme consistera essentiellement à mettre un terme aux propos diffamatoires qui circulent dans les médias et qui visent à dénigrer un pan entier de la société israélienne».
«Nous nous opposons à toutes les généralisations», a-t-il ajouté, «mais nous nous associons aux services de sécurité lorsqu’ils exigent que tout délinquant, qui s’en prend aux forces de l’ordre ou et à n’importe qui d’autre, soit puni».

Le Hezbollah a publié un communiqué, dans la nuit de samedi à dimanche, dans lequel il dénonce violemment le projet de construction d’un «musée de la tolérance» à Jérusalem, dans l’ancien quartier de Mamilia, non loin de la Porte de Jaffa, où se trouvait notamment un cimetière musulman.

Selon l’organisation chiite pro-iranienne, «la profanation des lieux saints de l’islam n’est pas une nouveauté chez l’ennemi sioniste, mais cela ne justifie nullement le mutisme du monde arabe sur la question de la Ville sainte, ni celui de la communauté internationale, quant aux actions brutales de l’occupant, et leurs voix sont au contraire nécessaires pour en terminer avec l’entreprise raciste de l’ennemi».

Alors que les autorités allemandes s’inquiètent d’un retour de l’antisémitisme dans le pays, qu’elles attribuent tant à des activistes néo-nazis, skinheads ou autres, qu’à des groupes antisionistes radicaux, un grave incident s’est produit, dimanche après-midi, à Berlin, lorsque deux individus, qui avaient «repéré un rabbin accompagné de huit élèves», dont un communiqué de la police précise qu’ils «se promenaient paisiblement en ville», ont commencé à crier des injures, depuis le véhicule à bord duquel ils se trouvaient, assorties de slogans antijuifs et anti-israéliens («les juifs au four», «mort au sionisme», etc.).

Le conducteur a alors dirigé la voiture vers le religieux et les personnes qui étaient en sa compagnie, tandis que son complice a ouvert précipitamment sa portière, avant de lancer dans leur direction ce que les forces de l’ordre ont prudemment désigné comme «un objet enflammé non identifié», alors que selon plusieurs témoins, il devrait s’agir d’un traditionnel cocktail Molotov.
La police n’a pas précisé si des suspects ont déjà été interpellés.

Politique : Suite à l'escalade de violence de ces dernières semaines, entre habitants juifs des territoires, Palestiniens et soldats de Tsahal, le gouvernement a décidé de stopper totalement tout financement, direct ou indirect, des points d’implantation illégaux construits en Judée-Samarie.

Diplomatie : Daniel Cohn-Bendit, l'ancien leader de la révolte des étudiants en France en mai 68 et aujourd'hui chef du parti des Verts allemand au parlement européen, est en visite en Israël. Il a notamment rencontré le député Dov Henin, candidat à la mairie de Tel-Aviv, et propose de "réinventer une nouvelle perspective sociale écologique".

Société : Deux jeunes promeneurs se sont perdus lors d'une excursion dans le désert du Néguev. Les secours, contactés par téléphone portable, étaient toujours, dimanche après-midi, à leur recherche.

Justice : Trois résidents arabes de St Jean d'Acre ont été arrêtés pour avoir incendié une Yéshivat Hesder (institut combinant études talmudiques et service militaire) la semaine dernière, "pour se venger des Juifs".

SYRIE : Damas a éxigé des USA que soient fournies les justifications concernant l'attaque américaine récemment portée contre son territoire, faute de quoi la Syrie se réservait le droit de "réagir vigoureusement".

CONGO : "Plus de 1,6 million de déplacés iternes sont piégés entre l'armée et la rébellion et n'ont pas accès à l'aide humanitaire", a affirmé à la presse David Miliband, le ministre des Affaires étrangères britannique, en visite dans la région.

MAROC : "Le choc Jésus-Mahommet, leur itinéraire, leur message, leur vision du monde", titre figurant à la Une du dernier numéro de "L'Express International", a heurté la sensibilité du gouvernement marocain qui a interdit la vente du magazine français, accusé d'insulter l'Islam dans l'article en question.