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Incomparable cruauté
Editorial du Jerusalem Post du 26 aout 2008 | Traduction : Pierre Caïn, INFO’SION
Article mis en ligne le 29 août 2008

On estime à 8550 les prisonniers arabes de Judée Samarie et de Gaza qui sont emprisonnés en Israel. Plus de 5000 d’entre eux purgent leurs peines ; 2300 sont en instance de jugement ; les autres sont en détention administrative. Personne ne peut prétendre que les prisons israéliennes sont des lieux où l’on s’amuse Chaque prisonnier manque probablement aux êtres qui lui sont chers.

Ceci dit, les hommes emprisonnés sont des personnages menaçants de la « résistance » palestinienne. Ils sont nombreux à avoir planifié,exécuté ou permis des attaques dans le but de tuer,ou de blesser des israéliens dans des bus , des cafés , des night clubs ou des salles de banquets .

Récemment des prisonniers de la zone de haute sécurité du pénitentiaire Sharon - pour la plupart des tueurs - se sont plaints de mauvais traitements auprès d’une délégation de visiteurs de l’ Israël Bar Association : chambres surpeuplées, mauvais éclairage , etc.. .

Une allégation plus sérieuse qui demande une réponse du Commissaire des Services des Prisons le Lieutenant-Général Benny Kaniak : des membres de l’ unité d’élite Narshon ont utilisé des chiens pour humilier les prisonniers.

Les juristes ont aussi contesté le maintien en prison de Mahmoud Azan , arrivé en Israel d’Afghanistan et maintenu en détention administrative depuis 10 ans. Israël serait prêt à expulser Azan mais aucun pays ne veut le recevoir . Le président de l’Association des Avocats Yuri Guy - Ron a déclaré que le rapport qui a suivi ces visites montre combien il est important « que des représentants du barreau ayant les qualités de professionnalisme et d’objectivité continuent à visiter les prisons pour en examiner les conditions de vie ». 

C’est certainement très important. C’est pourquoi il est satisfaisant que les prisons israéliennes reçoivent certains jours la visite de représentants de la Croix Rouge, de journalistes, de juristes , d’avocats de prisonniers et aussi des membres de leurs familles. Même les visites conjugales sont permises.

Avec ces milliers de prisonniers dans les prisons israéliennes la société palestinienne ne comprend pas l ‘agitation que font les israéliens à propos de Guilat Shalit , l’unique prisonnier israélien qui marquera ce jeudi son troisième anniversaire en captivité, mais elle est ravie d’exploiter la situation.

Mis à part le fait que Shalit n’est pas un terroriste mais un simple soldat qui protégeait la souveraineté du sol israélien quand il a été enlevé le 25 juin 2006, et qu’il n’a fait de mal à aucun arabe, n’ a probablement jamais tiré avec son arme sauf à l’entraînement, ce qui le distingue le plus des milliers de prisonniers arabes que détient Israel est le fait qu’ aucun d’entre eux ne voudrait échanger sa place avec le captif israélien même pour une journée .

Pourquoi ? Le soldat israélien - qui selon le droit international devrait être traité comme un prisonnier de guerre - n’est pas autorisé à voir les représentants de la Croix Rouge ou du consulat (Shalit a également la citoyenneté française). Le Hamas se vante : il n’est pas autorisé à faire de l’exercice à la lumière du jour . Ses parents n’ont pas le droit de lui rendre visite, et c’est à peine si une lettre ou une vidéo leur est parvenue - l’objectif étant seulement de servir la machine de propagande ennemie.

On peut avoir une idée du milieu cruel dans lequel Shalit est retenu à travers la popularité d’un faux enregistrement de la mère du soldat s’adressant à son fils. Des milliers de gazaouites ont téléchargé le texte sur des téléphones portables et des ordinateurs .

Pendant ce temps, hier, Israël a libéré 198 prisonniers palestiniens condamnés à de longues peines, parmi eux plusieurs tueurs, en un geste malencontreux destiné à rehausser la popularité du Président de l’ Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas auprès de son peuple.

Abbas aurait pu utiliser une cérémonie d’accueil des hommes à Ramallah pour parler de réconciliation, pour dire que , plus tôt la guerre-de-plus-de 60 ans contre l’entreprise sioniste

cesserait et la solution de deux états serait acceptée par les Arabes, plus tôt bien plus de prisonniers seraient libérés. Il aurait pu mentionner Shalit, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires.

Au lieu de cela, Abbas a dit à la foule : « Nous n’aurons pas de repos tant que tous les prisonniers ne seront pas libérés et les prisons vides », citant spécialement Marwan Barghouti, qui purge cinq condamnations à vie pour meurtres ; Ahmed Saadat, emprisonné pour l’assassinat du ministre Rehavam Ze’evi ; et Aziz Duaik, un homme politique du Hamas, arrêté en réponse à l’enlèvement de Shalit.

Il convient de se souvenir que Abbas reflète l’opinion palestinienne la plus modérée.
Dans Yediot Aharonot de lundi, l’écrivain et dramaturge Yoram Kaniuk, un critique du gouvernement qui a longtemps exprimé de la compassion à l’égard des souffrances palestiniennes, a fait ce que Abbas aurait dû faire. Il a exhorté le Palestinien moyen à demander un meilleur traitement pour Shalit, et écrit : « Garder une personne jeune en prison sans jugement, sans autoriser ses parents à lui rendre visite, est d’une cruauté sans pareille » . C’est ainsi.



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