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Proposition et remarques incongrues
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 14 août 2008

Presqu’en même temps que l’on apprenait que, d’après des propositions faites par Ehoud Olmert, lors de sa dernière rencontre avec Mahmoud Abbas, Israël serait prêt à restituer près de 93% des territoires qu’il administre depuis 1967, le négociateur palestinien Ahmad Qoreï, déclarait que les Palestiniens demanderaient à faire partie d’un Etat binational avec Israël, si l’Etat hébreu continue de rejeter les frontières qu’ils proposent pour un Etat séparé. Pour les Palestiniens « une solution à deux Etats ne pourrait voir le jour que si Israël accepte de se retirer de tous les territoires occupés depuis la guerre de Six-Jours en 1967 ».

Autrement dit avec, pratiquement, des propositions aussi généreuses que celles faites à Yasser Arafat, en 2000, par le Premier ministre de l’époque, Ehoud Barak, les Palestiniens persistent à vouloir maintenir la barre le plus haut possible, dans l’espoir évident de faire échouer tout plan de paix. Selon l’entourage du président Mahmoud Abbas, ce sont, en effet, 98,2% au lieu des 92,7% proposés, que les Palestiniens exigeraient, alors que, par ailleurs, ils obtiendraient des échanges de territoire et un passage entre Gaza et la Cisjordanie.

Pour évaluer l’ampleur des concessions que la partie israélienne serait prête à faire, cela obligerait le rapatriement de près du quart des Israéliens vivant, actuellement, dans 74 localités, situées dans les Territoires.

Mais, il n’y a pas que l’inanité de cette attitude palestinienne que l’on doit stigmatiser, mais aussi, et surtout, l’incongruité de l’ « alternative » laissée aux Israéliens : « ou bien vous lâchez tout, ou bien vous nous acceptez à l’intérieur des frontières de votre Etat ».

Il est évident que, jamais, la grande majorité des Israéliens n’accepterait une telle solution, qui, au même titre que le droit à un retour effectif des réfugiés palestiniens, aboutirait, sous le poids de la démographie, à la disparition à terme d’Israël.

On s’étonne de constater que lorsque l’alternative palestinienne est évoquée, dans un cadre officiel, son caractère irréaliste - langage diplomatique oblige - n’est jamais évoqué.

Ainsi en a-t-il encore été, lors du point de presse du porte-parole du Quai d’Orsay, mardi 12 août. Le diplomate français, interrogé sur ce qu’il pensait de cette déclaration, n’a même pas répondu et n’a su que répéter : « Conformément aux engagements pris à Annapolis, il y a maintenant neuf mois, l’objectif demeure de parvenir d’ici la fin de l’année à la création d’un Etat palestinien viable, indépendant, démocratique et pleinement souverain, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël » et « Nous encourageons les autorités israéliennes et palestiniennes, malgré les inévitables difficultés, à poursuivre résolument les négociations et à aller de l’avant en vue d’un règlement final. Nous réaffirmons notre confiance dans le processus en cours et dans les hommes qui le conduisent ».

Certes, il appartient aux deux Parties de fixer les termes d’un arrangement définitif, mais il n’est pas nécessairement interdit à d’autres de donner leur point de vue sur le caractère réaliste ou plutôt irréaliste de certaines propositions.

Une telle « audace » semble redoutée par le Quai d’Orsay, sans doute soucieux de ne pas déconsidérer la Partie palestinienne.

L’actualité nous offre un autre exemple d’incongruité.

Ainsi, on vient d’apprendre que le Directeur général de l’Agence internationale pour l’énergie (AIEA), Mohamed ElBaradei, critique Israël pour le raid mené en Syrie en septembre dernier. Le directeur de l’AIEA soutient, qu’à ce jour, l’agence onusienne n’a obtenu aucune information sur le site nucléaire présumé d’Al Kibar bombardé. Il a jugé ’’inacceptable’’ d’attaquer en premier lieu et de se demander ensuite s’il y avait réellement un complexe nucléaire. (Guysen.International.News).

Ce haut fonctionnaire du système des Nations Unies n’en est pas à sa première prise de position incongrue.

Il faut, en effet, rappeler que, pendant des années, il a « couvert » Saddam Hussein en ne trouvant rien à redire à l’obstruction faite par le dictateur irakien au regard des inspections de son Agence sur le territoire irakien.

De même, et encore très récemment, El Baradei a manifesté beaucoup de patience, voire d’indulgence, à l’égard de l’Iran, en retardant, autant que faire se peut, avec le soutien, il est vrai de la Russie et de la Chine, la prise de sanctions efficaces contre ce pays.

Le fait qu’il soit de nationalité égyptienne ne justifie, nullement, des prises de position, qui cadrent mal avec son devoir de prendre en considération les intérêts bien compris de la communauté internationale, dans son ensemble.



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