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Le laboratoire de la h@ine
Albert Capino
Article mis en ligne le 6 février 2004
dernière modification le 12 avril 2004

Napoléon disait : « Le Droit ou l’arbitraire ».
En Europe, nous vivons certes dans une société de Droit, nos Etats sont des démocraties et je m’en réjouis.

Un homme soupçonné d’appartenir à une cellule terroriste a été libéré aujourd’hui en Allemagne et, si c’est par manque de preuves, on ne peut décemment pas contester cette décision.

Ne sommes nous pas toutefois rendus au point où l’on mesure sur nous-mêmes les limites du « Droit, rien que le Droit » ? De codes établis au XIXe siècle ?

En effet, au nom de la sacro-sainte liberté d’expression, combien de messages haineux, combien d’incitations à la discrimination, à l’exclusion, ont des effets dévastateurs sans pour autant constituer des délits au sens strict du terme, tout en se réclamant de cette liberté d’expression ?

La charge de la preuve, les délais de prescription, la complexité de la définition des limites et du filtrage en matière d’Internet par exemple, demeurent en effet complexes.

Et c’est sur cette complexité que s’appuient tous les fomenteurs de troubles, pour attenter à la dignité humaine. Se retranchant derrière l’anonymat, l’insuffisance des instruments juridiques, les délais de prescription et l’absence de matérialisation, la disparité des législations nationales.

Alors, à quoi sert de légiférer si certains peuvent impunément poursuivre leur sombre tâche ?

Il existe plusieurs raisons :
Tout d’abord parce que même incomplète, la loi fixe de nouvelles limites ;
Puis, elle permet de bannir des textes, des déclarations ou des actions qui ne leur seraient pas conformes ;
Enfin, elle a valeur d’exemple : pour preuve les hébergeurs qui ont retiré de leur serveurs les sites d’une même inspiration négationniste, là où un seul a été condamné. Les partisans de ces sites ont préféré modérer leur soutien lorsque s’est profilé le spectre de peines de prison.

Il faut se rappeler que les pires catastrophes commencent par de petites compromissions.

Au nom du Droit, que n’a-t-on dit, que n’a-t-on fait ?

Le droit de parler, le droit faire, de circuler, de transférer des technologies, de vendre n’importe quels équipements, à n’importe qui.

Et c’est au nom de ce droit, en agitant l’épouvantail liberticide, qu’on a laissé faire, laissé passer, que des pays favorables à une doctrine radicale, intolérante et conquérante se sont à présent dotés du savoir-faire leur permettant d’accéder à la technologie nucléaire en matière d’armement.

Certes, on vous présentera des excuses, on vous expliquera que c’est allé trop loin, que l’on ne pouvait pas prévoir…

Mais le mal est fait. Pire : on savait. Comme pour les camps de la mort en 39-45, comme on le voit nettement aujourd’hui avec la publication des photos aériennes prises par les avions de reconnaissance de la RAF, comme pour ceux de la Corée du Nord, maintenant, en 2004 !

Et si le Droit existe, il en est un inaliénable : celui de ne pas se taire, celui de dire NON.

Au-delà de la haine, de la diffamation, de la négation, c’est aussi refuser la version de la bien-pensance qu’on veut vous imposer, la pensée unique du camp de la bonté et de la générosité affectées, telles qu’elles s’auto-proclament.

Pour rétablir l’échelle des valeurs, il nous faut commencer par redresser l’inversion dont elles sont l’objet : la communauté la mieux intégrée en Europe accusée de double allégeance et traitée de paria, quand elle manifeste son attachement à un pays qui lutte pour sa survie dans un environnement hostile. Un pays décrit comme colonisateur, faciste, raciste, nazi... par ceux-là mêmes qui envoient des bombes humaines décimer sa population civile.

Alors, exercez ce droit. Relayez inlassablement la vérité historique, factuelle, face à l’ignorance, au mensonge, à la propagande.
À tous les niveaux, auprès de tous : vos familles, vos proches, vos relations, vos médias, vos politiques et surtout, restez d’une vigilance intraitable sur l’enseignement que l’on dispense aux jeunes.

Car le monde, tel qu’il sera demain pour vos enfants dépend du contenu qui constitue aujourd’hui la formation des futurs éducateurs, professeurs, mais aussi de ceux qui - intellectuels, journalistes, publicitaires et politiques - seront à l’origine des nouveaux courants de pensée. Et c’est à chacun de nous qu’incombe une part de responsabilité, afin que les dérives ne gangrènent pas l’esprit de ces futures générations, qui verraient alors se reproduire ce que l’on se plaisait confortablement à croire impossible.

Nous sommes en période pré-électorale et il nous faut garder à l’esprit que les enjeux sont importants. Avec des extrêmes nauséabonds qui pointent le bout de leur nez.

Au lendemain de la libération du camp d’Auschwitz, on entendait s’exclamer : « jamais plus ! ».

Janvier 2004 : 6.000.000 de morts et 59 ans plus tard, les résultats d’un sondage effectué dans neuf Etats de l’Union européenne par le quotidien italien Corriere della Sera, révèlent que plus d’un tiers des habitants de ces pays (35 %) voudraient que les juifs « cessent de jouer aux victimes de l’Holocauste » et que 17 % ne considèrent pas les juifs de leurs pays respectifs comme des compatriotes.

À l’âge où les enfants sont effectivement censés jouer, plus d’un million et demi d’entre eux ont-ils « joué aux victimes de l’Holocauste » ?

Combien de temps allez-vous encore vous taire, vous lamenter ? Parce qu’aujourd’hui, avoir conscience du danger ne suffit plus…


Merci à Marc KNOBEL et Me. Stépahne LILITI pour leur concours et l’éclairage qu’ils ont apporté concernant l’évolution de la législation sur Internet, au cours de leur conférence « La h ine.net » le 4 février à la Mairie du IIIe arrondissement de Paris.



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