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Revue de presse du 1er mars 2000...
Article mis en ligne le 4 décembre 2006

L’HUMANITÉ

La presse égyptienne, qu’elle soit gouvernementale ou d’opposition, continuait hie de se montrer particulièrement virulente contre les déclarations de Lionel Jospin qu’elle qualifie de « serviteur d’Israël ».

« Par ses déclarations insensées, Jospin a sonné le glas de la traditionnelle amitié arabo-française », affirme mardi le quotidien gouvernemental Al Akhbar. Il ne voit pas dans la qualification de « terroristes » attribuée aux attaques du Hezbollah un « lapsus » mais « un premier signal pour la course à la présidence française en 2002 », estimant que M. Jospin espère l’emporter grâce à l’électorat juif.

Mais, ajoute le journal, « Jospin se trompe s’il pense remporter, en courtisant Israël, un rôle dans le règlement pacifique (du conflit arabo-israélien), car les États-Unis ne le tolèreraient jamais ».

Pour le quotidien gouvernemental du soir Al Ahram al-Massaï, la « tempête de pierres qui s’est abattue sur Jospin » est l’expression d’une « colère longtemps réprimée » et qui a éclaté samedi à l’Université de Bir Zeit.

Le journal critique les « lamentables déclarations de Jospin » mais aussi les mesures prises contre les manifestants.

Le bi-hebdomadaire islamiste Al-Chaab, accuse M. Jospin et les Européens « d’avoir choisi d’être des serviteurs des sionistes, de leurs visées expansionnistes et de leurs idées criminelles »

La presse israélienne elle-même, si, d’une manière générale, elle se félicite plutôt de l’attitude du Premier ministre français y voyant une « manifestation d’impartialité, de compréhension et d’indépendance d’esprit » (Jerusalem Post), se montre parfois aussi critique. Ainsi le quotidien Haaretz estime-t-il que « Jospin n’aurait pas pu choisir pire moment pour qualifier le Hezbollah de mouvement terroriste. Il le fait au moment précis où le Hezbollah prend soin de ne tirer que sur des soldats israéliens et quand le ministre israélien des Affaires étrangères émet des menaces terrorisantes à l’égard des enfants » (David Levy avait affirmé mercredi dernier devant la Knesset qu’Israël rendrait, en cas d’attaque du Hezbollah, « sang pour sang, enfant pour enfant ». NDLR).

F. G.-R.


Après les déclarations de M. Lionel Jospin du 1er mars 2000 - La France affaiblie au Proche-Orient


Le Monde Diplomatique

(...) Dans ce contexte, les déclarations de M. Lionel Jospin, premier ministre français, traitant les attaques du Hezbollah contre des soldats israéliens de « terroristes » et affirmant que « les répliques israéliennes, et que nous pouvons comprendre, frappent aussi peu que possible les populations civiles » ont soulevé une vague d’indignation dans le monde arabe, notamment au Liban où les agressions israéliennes ont fait depuis vingt ans, des dizaines de milliers de victimes civiles.

L’ensemble de la presse et des partis, toutes tendances confondues ont condamné ces propos, d’autant que le Hezbollah s’est contenté de viser des soldats israéliens sur le territoire libanais et n’a pas bombardé le nord d’Israël [NDR : nous sommes en 2000...].

Plus tard, face aux multiples réactions, le premier ministre français s’est abstenu d’utiliser à nouveau le qualificatif « terroriste », mais il a entériné l’idée que c’était la Damas qui bloquait les négociations de paix : « Les Israéliens, expliquait-il, sont disponibles pour reprendre les négociations. Les Syriens ne l’ont pas souhaité. C’est le constat que je fais. » Il avait auparavant déploré « la rigidité et l’immobilisme » du régime syrien qu’il avait opposé à la « démocratie israélienne ».

(...)

Quant à l’appréciation du premier ministre français sur l’état des négociations de paix, elle est loin de refléter une « politique équilibrée » de la France. Ce que la Syrie réclame, depuis de longues années, c’est un engagement israélien de se retirer du plateau du Golan, occupé en 1967. Cette position est celle de l’ensemble de la communauté internationale. Et ce sont les hésitations de M. Ehoud Barak, le premier ministre israélien, à s’engager clairement sur le retrait qui empêchent, pour l’instant, la reprise des discussions. Il semblerait, si l’on en croit diverses fuites, qu’il serait désormais disposé à le faire et que les pourparlers reprendraient bientôt, ce qui confirmerait bien que le blocage n’était pas du côté syrien.

Finalement, après les explications entre le président Jacques Chirac et son premier ministre, la France a proclamé que sa politique dans la région n’avait pas changé. Mais les déclarations de M. Jospin pèseront longtemps sur les opinions publiques du Proche-Orient et elles affaiblissent la présence de la France dans la région, au moment où elle et l’Union européenne, après une longue éclipse, reconquièrent une certaine place dans les tractations de paix (1).
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