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Le Hezbollah se suicide pour sauver la Syrie et l’Iran et pour diviser les Libanais
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Article mis en ligne le 22 novembre 2005

L’attaque de civils par des hommes armés est assurément un acte de terrorisme

Aujourd’hui c’est la commémoration de l’indépendance du Liban. La première depuis l’évacuation forcée de la soldatesque et des tortionnaires de l’oculiste de Damas. Les Syriens et les Iraniens avaient envie de montrer aux Libanais combien ils avaient tort de se réjouir de leur liberté recouvrée, combien ils étaient désormais vulnérables à la "sauvagerie" d’Israël.dega

 

Pour cela, ils ont envoyé leurs miliciens supplétifs du Hezbollah au casse-pipe contre l’Etat hébreu, ses militaires et ses citoyens. Le plan des commanditaires ? Assez simple, comme à leur habitude : nous agresser sans l’ombre de la moindre des raisons – il faut que ce soit écrit noir sur blanc en français quelque part ! –, sans le moindre mouvement de Tsahal qu’on aurait pu, avec infiniment de mauvaise foi, considérer comme une provocation.

 

Et puisqu’il fallait gâcher complètement la fête de l’indépendance, faire un exemple qui marquât les imaginations des Libanais, Damas et Téhéran prièrent leurs auxiliaires des Fous d’Allah de faire les choses en grand. Il importait aussi, dans la trivialité du raisonnement de nos ennemis, de casser l’unité convalescente de nos voisins du nord : si Israël avait riposté de manière proportionnée et mille fois légitime à l’agression du Hezbollah, on aurait vu sans doute rejaillir le vieux clivage chrétiens-musulmans. Les premiers comprenant qu’un Etat qu’on assaille sans raison depuis le Liban possède le droit de réagir contre le Liban ; les seconds, se bornant volontairement à constater les effets des destructions infligées par l’ennemi juif, escomptées par les instigateurs de cette escalade, sans se soucier des causes de cette hypothétique violence.

 

La troisième raison d’Al-Assad et de ses alliés perses de provoquer Israël consistait en un calcul baignant toujours dans la même inspiration réductrice. Au moment où Damas persiste à refuser à la commission Mehlis de collaborer pleinement à l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri – pour une cause que tout le monde connaît, puisque si l’enquête pouvait aboutir, la culpabilité de la népotie alaouite syrienne serait dévoilée, les sanctions internationales renforcées et, finalement et inéluctablement, la dictature en place à Damas serait remplacée – et où le dossier de l’atome iranien s’approche de la table du Conseil de Sécurité, il importait de faire diversion. Diversion, en replaçant artificiellement Israël au centre des préoccupations de la communauté internationale, recherchant ainsi un effet double : 1) apparaître au sein du monde arabo-musulman comme les champions de la cause commune ; passer pour ceux qui font face à Israël, un thème toujours mobilisateur et précieux lorsque vos meilleurs amis tournent le dos à vos politiques pyromanes et 2) surfer sur des images imparables d’avions à l’étoile de David habilement juxtaposées par quelque monteur complaisant à des scènes d’enfants libanais blessés. Ceci, afin de faire à nouveau tenir Israël par les imbéciles pour le tourmenteur impitoyable de l’humanité ainsi que, par voie de conséquence naturelle, prendre ceux qui s’opposent à elle pour les héros des opprimés, et enfin, ce qui dans la situation de l’Iran et de la Syrie est tout sauf négligeable, de tenter de justifier le recours à tous les moyens – en l’occurrence la nucléarisation et l’assassinat politique –  pour s’opposer à l’ennemi atavique.

 

C’étaient plus de bonnes raisons qu’il n’en fallait pour lancer les islamistes frénétiques s’écraser contre la muraille d’Israël. Parce que c’est bien de cela qu’il s’est agi : d’un véritable suicide… Un suicide pour rien, puisqu’Israël, pas totalement tétanisée par les tumultes entourant la sécession de Sharon, a pris la sage décision de se contenter de représailles pro forma, strictement limitées dans la géographie, le temps et le choix des cibles. Mais une retenue assortie d’un cinglant avertissement en direction de l’ophtalmo-tyran, un avertissement dont, je suis en mesure de vous l’assurer, Béchar Al-Assad a parfaitement saisi la portée.

 

Il n’y a bien sûr aucun crédit à accorder au bilan des combats d’hier publié par le Hezbollah ; les trois combattants morts qu’il annonce sont sans relation avec la réalité. Dans les seules opérations de Radjar, de la tentative avortée contre la base de Gladiola sur le Golan et l’anéantissement de sa position photographié par Ilan, le Parti d’Allah a perdu au moins dix miliciens. Encore, c’est sans prendre en compte les attaques aériennes et héliportées de riposte contre ses quinze bases de la région et l’assaut que le Hezb a subi sur le littoral du fait de nos commandos de marine. Difficile dans ces conditions d’avancer une estimation précise mais depuis hier après-midi, des suites de leur agression, les supplétifs des Al-Assad ont assurément perdu de trente à cinquante membres armés et ils comptent au moins trois fois autant de blessés. Pour une organisation qui repose sur 6 à 700 combattants effectifs, il s’agit assurément d’un revers considérable.

 





La maison de nos voisins en aval. Sans zoom.

Notre premier reportage de guerre sans quitter nos bureaux…

 (photo © Menapress, moyens techniques Even Sokol)

 

Côté israélien, on dénombre onze blessés, dont huit militaires, parmi lesquels deux sont dans un état sérieux. D’entre les civils, on relèvera les blessés du village alaouite israélien de Radjar [voir Voyage en Absurdie], dont de nombreux jeunes font leurs études à Damas. Les miliciens islamistes qui se sont brièvement infiltrés dans ce fief par sa partie libanaise, avant d’être abattus par les soldats de la Brigade Golani, ont eu le temps de noyer sous la mitraille le bâtiment de la municipalité. Un immeuble en situation cocasse qui, comme le dispensaire, relèvent d’Israël tout en étant situés sur sol libanais. En tous cas, à voir ses supplétifs canarder les frères de sa secte, Al-Assad pourra apprécier les limites de l’instrumentalisation du terrorisme. 

 



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