L’attaque de civils par des hommes armés est assurément un acte de terrorisme

Pour cela, ils ont envoyé leurs miliciens supplétifs du Hezbollah au casse-pipe contre lEtat hébreu, ses militaires et ses citoyens. Le plan des commanditaires ? Assez simple, comme à leur habitude : nous agresser sans lombre de la moindre des raisons il faut que ce soit écrit noir sur blanc en français quelque part ! , sans le moindre mouvement de Tsahal quon aurait pu, avec infiniment de mauvaise foi, considérer comme une provocation.
Et puisquil fallait gâcher complètement la fête de lindépendance, faire un exemple qui marquât les imaginations des Libanais, Damas et Téhéran prièrent leurs auxiliaires des Fous dAllah de faire les choses en grand. Il importait aussi, dans la trivialité du raisonnement de nos ennemis, de casser lunité convalescente de nos voisins du nord : si Israël avait riposté de manière proportionnée et mille fois légitime à lagression du Hezbollah, on aurait vu sans doute rejaillir le vieux clivage chrétiens-musulmans. Les premiers comprenant quun Etat quon assaille sans raison depuis le Liban possède le droit de réagir contre le Liban ; les seconds, se bornant volontairement à constater les effets des destructions infligées par lennemi juif, escomptées par les instigateurs de cette escalade, sans se soucier des causes de cette hypothétique violence.
La troisième raison dAl-Assad et de ses alliés perses de provoquer Israël consistait en un calcul baignant toujours dans la même inspiration réductrice. Au moment où Damas persiste à refuser à la commission Mehlis de collaborer pleinement à lenquête sur lassassinat de Rafic Hariri pour une cause que tout le monde connaît, puisque si lenquête pouvait aboutir, la culpabilité de la népotie alaouite syrienne serait dévoilée, les sanctions internationales renforcées et, finalement et inéluctablement, la dictature en place à Damas serait remplacée et où le dossier de latome iranien sapproche de la table du Conseil de Sécurité, il importait de faire diversion. Diversion, en replaçant artificiellement Israël au centre des préoccupations de la communauté internationale, recherchant ainsi un effet double : 1) apparaître au sein du monde arabo-musulman comme les champions de la cause commune ; passer pour ceux qui font face à Israël, un thème toujours mobilisateur et précieux lorsque vos meilleurs amis tournent le dos à vos politiques pyromanes et 2) surfer sur des images imparables davions à létoile de David habilement juxtaposées par quelque monteur complaisant à des scènes denfants libanais blessés. Ceci, afin de faire à nouveau tenir Israël par les imbéciles pour le tourmenteur impitoyable de lhumanité ainsi que, par voie de conséquence naturelle, prendre ceux qui sopposent à elle pour les héros des opprimés, et enfin, ce qui dans la situation de lIran et de la Syrie est tout sauf négligeable, de tenter de justifier le recours à tous les moyens en loccurrence la nucléarisation et lassassinat politique pour sopposer à lennemi atavique.
Cétaient plus de bonnes raisons quil nen fallait pour lancer les islamistes frénétiques sécraser contre la muraille dIsraël. Parce que cest bien de cela quil sest agi : dun véritable suicide Un suicide pour rien, puisquIsraël, pas totalement tétanisée par les tumultes entourant la sécession de Sharon, a pris la sage décision de se contenter de représailles pro forma, strictement limitées dans la géographie, le temps et le choix des cibles. Mais une retenue assortie dun cinglant avertissement en direction de lophtalmo-tyran, un avertissement dont, je suis en mesure de vous lassurer, Béchar Al-Assad a parfaitement saisi la portée.
Il ny a bien sûr aucun crédit à accorder au bilan des combats dhier publié par le Hezbollah ; les trois combattants morts quil annonce sont sans relation avec la réalité. Dans les seules opérations de Radjar, de la tentative avortée contre la base de Gladiola sur le Golan et lanéantissement de sa position photographié par Ilan, le Parti dAllah a perdu au moins dix miliciens. Encore, cest sans prendre en compte les attaques aériennes et héliportées de riposte contre ses quinze bases de la région et lassaut que le Hezb a subi sur le littoral du fait de nos commandos de marine. Difficile dans ces conditions davancer une estimation précise mais depuis hier après-midi, des suites de leur agression, les supplétifs des Al-Assad ont assurément perdu de trente à cinquante membres armés et ils comptent au moins trois fois autant de blessés. Pour une organisation qui repose sur 6 à 700 combattants effectifs, il sagit assurément dun revers considérable.
La maison de nos voisins en aval. Sans zoom.
Notre premier reportage de guerre sans quitter nos bureaux
(photo © Menapress, moyens techniques Even Sokol)
Côté israélien, on dénombre onze blessés, dont huit militaires, parmi lesquels deux sont dans un état sérieux. Dentre les civils, on relèvera les blessés du village alaouite israélien de Radjar [voir Voyage en Absurdie], dont de nombreux jeunes font leurs études à Damas. Les miliciens islamistes qui se sont brièvement infiltrés dans ce fief par sa partie libanaise, avant dêtre abattus par les soldats de la Brigade Golani, ont eu le temps de noyer sous la mitraille le bâtiment de la municipalité. Un immeuble en situation cocasse qui, comme le dispensaire, relèvent dIsraël tout en étant situés sur sol libanais. En tous cas, à voir ses supplétifs canarder les frères de sa secte, Al-Assad pourra apprécier les limites de linstrumentalisation du terrorisme.