Dubaï se fait une contre-publicité outrancière en démultipliant les incriminations. Autre absurdité de l’enquête : trois des détenteurs de passeports australiens auraient pris le bateau pour chercher refuge en... Iran. Nous savions depuis longtemps que l’Iran était une terre d’accueil pour les « agents sionistes », mais ce genre de fils blancs qui dépassent finissent par ne pas faire très sérieux. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que les deux Palestiniens arrêtés étaient bien les relais d’al Mahbouh auprès du Hamas de Gaza et que, si fuit il y a, elle passe bien à l’interne... Notons que Dubaï se garde bien d’enquêter sur la violation de son territoire par les terroristes internationaux et les raisons de la présence de Mabhouh, trafiquant d’armes vers Gaza, l’Afghanistan, et tutti quanti. Le trafic, de missiles, voilà qui est bien plus « diplomatique »...
(GAD)

Cela aurait été risible si cela n’était pas sérieux. Il n’y a pas de jour sans que les autorités de Dubaï ne dévoilent de nouveaux faits concernant l’assassinat d’Al-Mabhouh. La télévision Al Arabiya a annoncé mercredi que 15 personnes avaient été ajoutées à la liste des suspects dans l’assassinat du responsable du Hamas.

Parmi les suspects incriminés, six britanniques, trois irlandais et trois australiens auraient trempé, selon eux, dans le complot. Au total, 26 personnes sont soupçonnées par les autorités de Dubaï d’être impliquées dans le meurtre de Mahmoud al-Mabhouh, retrouvé mort le 20 janvier dans sa chambre d’hôtel.

Cela fait un peu trop d’agents secrets pour un seul terroriste et une armada trop importante pour passer inaperçue. Il est à craindre qu’en rendant chaque touriste suspect, les autorités de Dubaï en viennent à incriminer tous ceux qui ont visité leur pays durant la semaine du crime, donnant ainsi les signes d’une panique évidente. A la vue des premières pièces qui nous étaient fournies, les policiers avaient prouvé leur compétence, leur efficacité et leur célérité exceptionnelle.

Il semble en revanche que toutes ces nouvelles annonces tendent à mettre en évidence à présent le fait que l’enquête piétine, que les preuves flagrantes tardent à éclore et que l’on cache des éléments gênants comme les deux palestiniens de Gaza qui auraient trempé dans le crime.

Et voila qu’à présent le Liban donne lui aussi de la voix dans la charge contre Israël. Comme dirait l’autre, il voit des espions partout et il semble atteint du syndrome de la conspiration. Selon le journal libanais Ad-Diyar, les forces du ministère libanais de l’intérieur ont arrêté un nouvel espion à la solde d’Israël, originaire de la localité de Shawifat. Il aurait avoué avoir été recruté par le Mossad. Par ailleurs, la révélation que le fils d’une sommité du Hamas travaillait pour les services israéliens du Shabak, la sécurité intérieure, pendant plus de dix ans aggrave le sentiment de persécution du Hamas persuadé à présent que chaque personne non barbue serait un agent israélien.

L’assassinat est un coup mortel porté au Hamas et à son image teintée de fanfaronnade. Ses dirigeants vont être plus prudents dans leur déplacement et dans leurs meetings. A l’instar de Nasrallah qui est terré dans son bunker, le chef politique Khaled Meshaal risque de ne plus apparaitre physiquement face à ses militants mais par écran vidéo interposé car il craint dorénavant d’être la prochaine victime.

Si le Mossad n’est pas responsable de l’élimination d’Al-Mabhouh, il aura atteint au moins un objectif imprévisible : celui de semer la panique dans les rangs des militants, de désorganiser les services de sécurité palestiniens, de créer la suspicion générale entre les terroristes et d’entrainer une chasse aux sorcières au cours de laquelle les véritables taupes ne seront certainement pas inquiétées.

L’intoxication, l’arme chère à tous les services de renseignements, aura ainsi parfaitement fonctionné grâce à l’aide efficace de la police de Dubaï.