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L’Union Européenne : Apprendre à balayer dans sa chaumière
Par Salomon Pardess © Metula News Agency
Article mis en ligne le 15 janvier 2004

Il fallait voir comment ça chauffait dans les cerveaux des technocrates de l’Union Européenne, lors de l’opération « Rempart », lancée par Israël pour démanteler les bases terroristes palestiniennes au printemps 2002. Il faut voir comment ça chauffe dans leurs cervelles aujourd’hui, quand ils pestent contre la barrière de la sécurité qui est la suite logique de la politique d’autodéfense israélienne…

La sécurité est peut-être le principal droit de l’homme, celui qui garantit tous les autres, mais lorsque Israël veut le restaurer ou le maintenir en se protégeant, à l’Union Européenne, il n’y a plus personne pour le soutenir.

Au sommet de l’Union Européenne, on peut bien recevoir des lettres piégées d’anarchistes italiens, mais l’esprit guerrier n’est pas en Europe, il est en Israël. Ici, on peut bien faire la chasse à ces terroristes en chambre, là-bas, on n’a pas le droit d’empêcher des terroristes armés de venir semer la mort dans son pays.

C’est étrange, cette volonté à tout prix de faire croire que l’Europe est synonyme de paix sans barrière et qu’elle dispose de l’autorité morale et politique nécessaire pour criminaliser tout projet de se défendre en se protégeant de la sorte.

Elle sait pourtant que c’est une mesure populaire (70% des Israéliens la soutiennent), temporaire (elle vise à écarter les menaces terroristes immédiates), efficace et compatible avec les négociations (même là où elle fait plus de huit mètres de haut, elle a été conçue de telle sorte qu’elle pourra être facilement démontée).

Elle sait aussi que, sur un projet de 242 Kms, seulement 7 Kms (3,3%) devraient effectivement être construits sous forme de mur, le reste étant une barrière faite de chaînes métalliques et équipée d’un dispositif de surveillance électronique. Elle sait, enfin, que la partie « mur » a pour but d’empêcher les tireurs palestiniens embusqués de viser les voitures de civils le long des autoroutes israéliennes, aux abords de Kalkilya et de Tulkarem.

Mais ce qui lui est reproché, c’est de ne pas être une solution politique et, si elle l’est, d’être une solution raciste. Et pas un instant, les dirigeants de l’UE s’interrogent sur ce que signifie dans leurs têtes le renversement du concept de « sécurité » en concept de « racisme, d’apartheid » qu’ils opèrent de la sorte.

Pourtant, ils n’élèvent pas la voix contre les barrières similaires qu’Israël a disposées le long de ses frontières avec la Syrie, la Jordanie.

Pourquoi ? Parce qu’ils raisonnent en tant que chefs d’Etat. Chacun se rase le matin en se disant : youpi, je ne suis pas en guerre avec mon voisin. On ne s’en plaindra pas, bien sûr, mais, ce n’est pas parce que l’Autorité Palestinienne (AP) n’est pas un Etat au sens de la Syrie ou d’Israël, qu’il faut réfléchir à son propos dans des termes différents de ceux dans lesquels on réfléchit, lorsqu’il s’agit de relations entre Etats.

En effet, l’Union Européenne veut nous faire croire que le gouvernement Sharon a réussi à mettre à terre l’Autorité Palestinienne, et à la ramener à une nébuleuse de mouvements plus ou moins terroristes, contrôlée avec peine, voire pas du tout par le grand Timonier Arafat. Son raisonnement est donc extrêmement simple : si Israël n’avait pas affaibli l’AP, mais si l’AP avait été guerrière, alors oui, l’UE clamerait haut et fort qu’il serait légitime qu’Israël construise sa barrière de sécurité. Mais, comme Sharon l’a réduite à rien, et comme l’AP n’est pas guerrière, la construction de la barrière n’est que la continuation de la destruction de l’AP par d’autres moyens.

Sur ce point, la France est extrêmement claire : Lors de son point presse du 5 septembre 2003, le Quai a affirmé « Mais notre position est très ferme sur cette question, nous l’avons rappelée plusieurs fois. Nous la considérons comme incompatible avec la création d’un État palestinien viable et nous considérons que ce mur contredit la feuille de route. C’est donc une position ferme ».

Or la Grande-Bretagne a fait entendre une voix discordante. C’est ainsi que la ministre des affaires étrangères de Grande Bretagne, la baronne Symons de Vernham Dean, a déclaré le 14 octobre 2003 : « le Conseil de Sécurité a voté un texte stipulant qu’Israël devait cesser la construction de la barrière. Nous considérons que ce document ne fait pas assez référence au terrorisme, qu’il est donc déséquilibré et d’aucune aide à l’application de la feuille de route ».

Cherchez l’erreur !

En fait, la France mène la danse. Le Président Chirac a beau avoir régalé, le 13 janvier, les 30 journalistes israéliens, qui se sont d’ailleurs comportés comme des enfants pris les mains dans la confiture, tant ils étaient heureux, les pauvres en manque d’honorabilité diplomatique, d’être reçus par le locataire de l’Elysée, il est clair qu’il va faire du combat contre le « Mur » un de ses chevaux de bataille idéologique, à l’échelle internationale.

Il existe certes une barrière de sécurité sur la frontière israélo-libanaise qui a été reconnue par l’ONU comme faisant partie du plan de retrait unilatéral de l’armée israélienne en 2000, mais, soyons sûrs que si, demain, le gouvernement d’Israël se retire - unilatéralement - des Territoires Palestiniens, Chirac fera tout pour s’opposer à une reconnaissance de cette sorte.

Bref, l’enjeu de la barrière de sécurité est à l’évidence le soutien à la politique de l’AP dans sa manière pourtant suicidaire d’avoir voulu régler son conflit avec Israël, au lendemain de l’échec des discussions de Camp David.

Plutôt que d’être hantée par ses fantômes (le Mur de Berlin), l’UE ferait mieux de balayer devant sa porte et, pour tout dire, dans sa chaumière. Le récent Rapport d’Amnesty International (Le respect des droits humains commence à l’intérieur des frontières de l’Union. Recommandations d’Amnesty International à la présidence irlandaise) vient à point pour rappeler que l’UE est loin de mener une politique des droits de l’homme propre à assurer un meilleur respect des droits fondamentaux au sein même de l’Europe. AI demande que « des mesures concrètes soient prises au niveau de l’UE pour lutter contre le racisme, la xénophobie et la discrimination, que l’on se tienne à une ligne d’action permettant que l’UE ne se soustraie pas à ses obligations internationales en matière de protection des réfugiés et que les victimes de la traite d’êtres humains soient protégées ».



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