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L’attentat de Shfar’am vu par la presse Israélienne
service de Presse de l’ambassade de France en Israël
Article mis en ligne le 5 août 2005

L’attentat sanglant perpétré hier par un soldat juif dans la ville arabe et druze de Galilée Shfar’am, faisant 4 morts et 12 blessés, plonge les médias israéliens dans la consternation. Avant de mourir lynché par la foule en colère, ce soldat avait dit qu’il avait commis cet acte pour « signifier à Sharon de stopper le désengagement », rapporte le Yediot Aharonot.

Grande émotion de la presse israélienne, ajourd’hui, après l’attentat sanglant qu’a perpétré hier à Shfar’am, localité arabe et druze de Galilée, un soldat juif porté manquant dans son unité depuis 6 semaines. Eden Nathan-Zada, 19 ans, a tiré dans un autobus bondé, a tué 4 Arabes israéliens, le chauffeur en premier, et a fait 12 blessés. Tous les journaux, dont Yediot Aharonot et Maariv, parlent d’un « terroriste juif’ ».

Selon l’enquête préliminaire de police, le jeune homme, en uniforme militaire, est monté à bord de l’autobus 165 effectuant la liaison entre Haïfa et Shfar’am. Il a ouvert le feu tuant le chauffeur et trois passagers avant d’être lynché par la foule.

Cet activiste du mouvement ultra-nationaliste Kach, d’inspiration raciste et déclaré hors-la-loi, résidait ces derniers mois dans la colonie de Tapouach, un bastion de l’extrême droite en Cisjordanie. Selon le Yediot, avant de mourir Zada avait dit que son acte visait « à signifier à Sharon qu’il faut annuler le désengagement ». Ce journal ajoute que des officiers généraux de Tsahal ont appelé « à ne pas faire de funérailles militaires pour l’assassin ».

Par ailleurs, la presse et Kol Israël faisaient état ce matin du déploiement d’importants renforts dans le nord d’Israël et à Jérusalem-est de crainte de violences suite à cet attentat. Des centaines d’hommes ont pris position sur les routes du nord d’Israël et autant ont été déployés dans la Vieille ville de Jérusalem, autour de l’esplanade des Mosquées, alors que la population arabe israélienne observe une grève générale. La police se prépare à des affrontements à la sortie des mosquées, après la prière du vendredi ou après les funérailles durant l’après midi. Des policiers ont été dépêchés de toute urgence, certains en hélicoptère, du sud d’Israël où des forces considérables étaient déployées auparavant pour stopper une marche d’opposants au retrait de Gaza. Selon le Yediot, il y a « des craintes d’un nouveau octobre 2000 chez les Arabes israéliens ».

A Shfar’am, paralysée par la grève, la présence policière était cependant discrète, a constaté un correspondant de l’AFP. Des bougies ont été allumées sur les lieux de l’attentat en souvenir aux victimes.

Commentaires

La grande crainte du Shin Beit s’est réalisée hier, écrit le chroniqueur du Maariv. Il ajoute que différentes questions se posent : Pour qu’elle raison le Shin Beit n’a-t-il pas empêché que Zada soit mobilisé sous les drapeaux alors qu’il était proche du Kakh ? Zada avait-t-il un complice ? Le Shin Beit l’a-t-il laissé passer ? Comment se fait-il que Zada était porté déserteur depuis déjà un mois et demi, et que Tsahal n’a pas réussi à le trouver pour récupérer son arme ? Le Shin Beit se charge-t-il de rechercher les soldats et les civils potentiellement problématiques ?

Le Shin Beit connaissait l’existence de Zada sans pouvoir le lier directement au terrorisme, poursuit le Maariv. C’est précisément à ce type de personne que le Shin Beit pensait dans ses scénarios les plus sombres : juif d’extrême droite qui ne s’est pas suffisamment fait remarquer pour être arrêté, mais qui est prêt à commettre un acte désespéré. Au Shin Beit, on est persuadé qu’il était impossible de prévoir cela, et qu’il y a des milliers d’autres Zada. Ne convient-il pas de revoir ce profil ?

Le Yediot Aharonot fait valoir que « le profil de Zada correspondait exactement à celui que le Shin Beit avait élaboré pour le terroriste juif potentiel typique ». Il y a eu des signes précurseurs. Cela n’a pas empêché Tsahal d’incorporer ce garçon sous les drapeaux et de lui confier une arme. Il s’avère qu’il y a un certain temps, ses parents s’étaient adressé à l’armée pour la supplier : « Prenez-lui son arme, il va encore faire un malheur ! ». Et le chroniqueur militaire du journal à grand tirage affirme que « L’armée est le Shin Beit se sont endormis ». Il faut bien le dire, c’est un scandale.

Un Arabe israélien, Loutfi Mash’our, écrit dans le Yediot qu’il était personnellement persuadé que suite au désengagement, « les colons évacués de la Bande de Gaza ne tarderaient pas à chercher en Israël même les habitants de Gaza, Djebeliya et Khan Younès laissés derrière eux ».



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