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Contre- terrorisme - un acte citoyen - Seconde partie
Montsegur
Article mis en ligne le 11 avril 2004

(lire la première partie)
« En nous opposant aux allemands, nous avons entrepris quelque chose qui dépassait nos forces ; celles-ci se terminent...Nous nous trouvons au seuil de l’anéantissement...Mais je sens que de grandes choses se sont produites ici, et ce que nous avons osé faire prend une valeur très grande. Soyez bénis, vous, ceux du dehors ! La dernière aspiration de ma vie s’est réalisée : la » hagana atzmaït « l’auto-défense juive est chose faite . »

Modehai Anilewicz - Chef de l’insurrection - Dernier message en date du 25 avril 1943 - Il est difficile de convoquer en témoins de notre temps la mémoire de celles et de ceux qui, il y aura soixante-et-un an bientôt, ont connu l’ineffable, et de qui, pour la plupart d’entre eux ne demeurent que des précieux et poignants témoignages écrits qui leur ont survécu . Bien entendu, il ne s’agira pas ici de comparer des situations par trop dissemblables, entre ce qui fut hier, cette porte ouverte sur l’abîme, quand la terreur nazie s’emparait des existences en multitudes, et aujourd’hui, ou l’Etat d’Israël, en dépit de toutes les difficultés, malgré tous les périls qui l’assaillent, existe , de manière positive, on aurait trop tendance à l’oublier, au travers de sa création, de son inventivité, et également, dans l’esprit qu’il a su préserver, irradiant vers l’extérieur un peu de la lumière qui l’habite, cette lumière qui est son âme et son prolongement.

Cette lumière là, qui sans doute, aux premiers jours de l’insurrection du ghetto de Varsovie, alors que la planification industrielle de la mort avait déjà effacé du Livre de la vie des centaines de milliers de noms des juifs du ghetto, guida, comme un enfant égaré est guidé par son père, ces très jeunes gens, décidés d’en découdre d’avec la barbarie, justiciers avant l’heure et précurseurs des maquis . Ces jeunes gens, de l’Organisation Juive de Combat , du Bund , d’Ashomer Atzaïr , pour ne citer que quelques organisations, rejoignaient dans la lutte armée contre le nazisme celles et ceux dont l’Histoire, la grande Histoire écrite par d’autres, n’a pas retenu ni le nom, ni l’exemple, comme s’il avait fallu gommer, après avoir gommer des millions de vies, cette espérance qui se levait dans le même temps que le crime s’opérait .

Je veux parler des nombreux officiers et soldats juifs de l’Armée rouge, combattant sur un autre front, des partisans juifs dans les forêts et les montagnes d’Europe orientale, de la Brigade juive, et d’autant de faits d’armes spécifiquement juifs, et, parce qu’ayant cette spécificité, demeurés dans la plupart des livres d’Histoire, dans l’essentiel des documentaires relatifs à cette période, tus ou minorés par les historiens objectifs. Comme si, de cette volonté de taire cette résistance juive, l’occident hier, se projetant dans un futur probable, condamnait déjà, au-delà du simple fait qu’un juif osa prendre les armes pour se défendre, l’Etat d’Israël naissant dans le combat contre les légions arabes. Il est désormais assez patent que l’occident aime à commémorer la mémoire de la Shoah, ce qui, bien évidemment, est une oeuvre de salubrité publique, mais tergiverse, stigmatise, se veut procédurier lorsque le Juif se fait épée, fut-ce afin de se prémunir de grands criminels envers l’Eternel, de ceux qui méprisent la vie et lui font procès. Ainsi de sheikh Yassine...

Ce qui fait signe, dans cette Europe d’aujourd’hui, est bien cette inversion des responsabilités, dont le plus récent exemple éclate après les attentats de Madrid, mettant en posture d’accusé une personnalité politique de premier plan, démocrate, figure d’une Espagne moderne, qui, sans doute, a très mal géré cette crise, mais demeure des nôtres.

Devrait demeurer plutôt, car l’Europe semble, par ce signe, avoir renouer, avec, on l’aura assez dit, l’esprit de Munich, cet esprit qui présida aux noces noires des ténèbres nazies d’avec son époque.

Il n’y a aucune sagesse dans le renoncement à ses propres valeurs fondatrices, mais bel et bien un abandon. L’abandon des populations, ou d’une partie de celles-ci, au nouveau molloch de cette Histoire qui n’en finit pas de bégayer ses totalitarismes, et de décliner, sur le mode conjuratoire cette fois-ci, le procès de toujours faits aux démocraties. En première ligne, la figure du Juif comme emblématique de cette dynamique ouverte sur le présent et l’avenir .

L’Islamisme, cette idéologie de vaincu d’avant l’heure, d’autant plus redoutable qu’elle sait et saisit l’essentiel de ce qui se joue sur le théâtre du monde : à savoir que la modernité, outre ses aspects objectifs, se double de la force de l’imaginaire qu’elle a su se créer, et, en conséquence, devrait englober demain l’humanité entière . L’islamisme donc, a défini ses cibles prioritaires ; en premier lieu les démocraties, parce qu’il est insupportable à ce mouvement que le champs de l’expression publique soit un espace ouvert, insoumis, insolent, ou le questionnement tient une si grande place, érodant les certitudes de la foi, les piliers du dogme, la machine à rêver les apocalypses millénaristes. En second lieu, la figure du Juif, cet autre si difficile à saisir, parce que non rélégué dans une dimension unique, riche de son vécu historique et dépositaire du leg ancestral qui a fait de la sanctification de la vie sa passion principale.

Un esprit sensé voudrait que l’une et l’autre des victimes potentielles de la nébuleuse islamiste se soutiennent, fassent front contre l’ennemi commun, échappent aux forces centrifuges qui seraient tentées d’évacuer la responsabilité des actes de terreur sur une cause extérieure. Las ! C’est bien dans nos démocraties que l’antisémitisme regagne ses lettres d’infâmie . C’est bien en France, dans cette France républicaine qui promeut tant à l’extérieur ses valeurs universelles que, selon le dernier rapport en date de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, pour l’année 2003, soixante-dix pour cent des actes racistes répertoriés en France sont dirigés contre la communauté juive, ce qui fait dire à certains experts que l’antisémitisme s’installe durablement, actes commis à quatre-vingt pour cent par des individus d’origine maghrébine ou africaine . Faut-il s’en étonner, alors que depuis des années, une propagande d’Etat, fut-ce au travers de médias soi-disants indépendants, stigamisent Israël, et par effet induit, les juifs ? Faut-il s’en étonner, alors que les réseaux de l’Islamisme officiel couvrent l’ensemble du territoire, via la magie internet, et déversent quotidiennement, dans l’impunité la plus totale, leur idéologie agressive et conquérante ? Faut-il s’en étonner, alors qu’un récent rapport des Renseignements Généraux identifie en Ile de France trente deux mosquées tombées aux mains de l’aile radicale salafiste, et que les prêches du vendredi, sans doute, rejoignent dans la diatribe anti-occidentale et anti-juive, d’autres prêches, ailleurs... La liste serait longue des turpitudes du moment.

Bien évidemment, il ne saurait être question, de ma part, à encourager des actes, en réaction et à la lâcheté d’Etat, et à l’agression extérieure, de nature à compromettre ou à menacer une cohésion sociale déjà bien fragilisée par les menées de l’Islamisme international et son soutien logistique, dont la plus grande force réside, n’en doutons pas, dans l’occupation des cerveaux d’une pensée parasitaire, atrophiée, réduites aux seuls éléments d’observation validés par l’obéissance au discours dominant.

Combattre la terreur, pour nous, citoyens libres de France et d’Europe, juifs d’esprit, de coeur, ou de naissance, signifie en première instance le refus d’intégrer ce qui est présenté comme vérité officielle, d’intérioriser notre révolte à l’égard des démissions politiques, des complaisances et des complicités, pour, un jour prochain, dresser le procès public de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont facilité, permis, toléré, les voix du mensonge et de la haine . Les actes de résistance naissent du préalable travail intérieur, lorsque l’esprit, confronté à l’injustice du moment, décide d’organiser son refus et récuse ses juges ...

« Le ghetto de Varsovie, avant de sombrer dans la mer des flammes, s’est débattu de longues semaines pour pouvoir formuler son refus d’un verdict prononcé par de multiples collèges de juges et atrocement exécuté par le molloch nazi de l’Histoire. Le ghetto de Varsovie n’a pas seulement maudit ses juges et ses bourreaux - ce qui est à la portée de n’importe quel condamné - il les a récusé et il a , au moins dans une certaine mesure, provoqué une révision du procès et la mise en accusation des exécuteurs » Arnold Mandel - 10 ème anniversaire de la révolte du ghetto .

Puisse l’insurrection du moment, avant tout morale , nous conduire à sauvegarder cette flamme des combattants , afin que, ici en France, comme là-bas en Israël, l’espoir demeure.

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Troisième et dernière partie : Combattre le terrorisme - un acte citoyen

quelque pistes concrètes .



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