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C’était écrit
Par Sami el-Soudi © Metula News Agency
Article mis en ligne le 22 mars 2004

Il n’y a pas de quoi sursauter. L’élimination du cheikh Yacin était écrite de longue date et pas seulement dans les étoiles.

Dans mon article A deux doigts du paradis et à un seul de l’enfer ! lire, mentionnant le vieil invalide ainsi que ses collègues chefs terroristes, j’écrivais déjà, en août dernier : « Le doute n’existe pas, ils vont être neutralisés et ils ne méritent aucune circonstance atténuante ; Ils sont les bourreaux de l’Etat palestinien en gestation. »

Depuis, la plupart des personnages dont je citais le nom ne sont plus de ce monde. Des fondateurs historiques du Hamas, après la disparition violente de Ismaïl Abou Ch’nab et de Yacin, il ne reste plus en vie qu’Abdel Aziz El-Rantissi. Et justement, ce matin, dans les rues de Gaza, je trouvais à ce dernier la mine grise et soucieuse, à croire qu’il n’a trouvé aucune société pour reconduire sa police d’assurance sur la vie.

El-Rantissi, le théoricien de l’éradication de nos voisins israéliens, comblait son anxiété existentielle par des surenchères de menaces. Il annonçait que « la mort frapperait à la porte de chaque maison israélienne » et que « Sharon avait ouvert la porte des enfers ».

Dans les faits, cependant, Rantissi sait parfaitement que les organisation terroristes (de personnes armées qui s’attaquent systématiquement à des civils) palestiniennes n’ont pas les moyens d’en faire beaucoup plus que ce qu’elles ont fait jusqu’à maintenant. Jean Tsadik ou Juffa seraient sans doute mieux placés que moi pour vous expliquer la chose mais sa compréhension tactique est suffisamment simple pour que nous en parlions ensemble :

Si la force destructrice des organisations terroristes consiste dans la surprise et dans l’incapacité qu’ont les Etats organisés de protéger chacun de leurs citoyens, leur faiblesse réside en ce que sur le plan militaire - j’entends, à leur capacité d’infliger des pertes significatives dans l’effectif d’une armée régulière ou des dégâts matériels influant sur le cours d’un conflit - lesdites organisations sont presque totalement inefficace. Or aujourd’hui, le Hamas, le Djihad et le Fath ne possèdent ni les armes, ni le terrain d’action (l’espace), ni les hommes nécessaires à rendre leurs menaces crédibles. Au pire, ces organisations réussiront-elles à faire sauter encore un autobus ou à faire exploser une bombe artisanale dans un grand magasin, ou encore, à lancer quelques Kassam sur les villages et implantations israéliens. Il y aura certes des morts innocents mais ces assassinats n’empêcheront pas l’armée israélienne de mener son offensive de démembrement de toutes les têtes pensantes des réseaux terroristes.

Cette offensive de l’IDF a deux objectifs, le petit et le grand. Le petit, à la veille du retrait par Sharon de Gaza, est de type psychologique. Il est destiné aux populations palestiniennes. Il vient prévenir toute velléité de la part des organisations islamistes de revendiquer (tel le Hezbollah au Sud Liban Ndlr.) la responsabilité militaire de l’évacuation israélienne. Si le Hamas est décapité, il ne pourra en effet plus proclamer sérieusement « que c’est sous ses coups de boutoirs que l’occupant israélien a finalement plié bagages ».

Le projet des juifs est intelligent, car si le Hamas pouvait se prévaloir - même sans bases factuelles, évidemment - qu’il est le mouvement qui a vaincu Israël, la reprise en mains de la bande de Gaza par Dahlan et ses hommes pourrait devenir impossible. Voir Pas si unilatéral, ce retrait

Le grand projet de Sharon s’inscrit dans la même finalité ultime : briser les chaînes de commandement des organisations islamistes afin que, le moment venu, elles ne soient pas en mesure de s’opposer à la prise de contrôle de Dahlan. Tactiquement, il s’agit donc pour les Israéliens d’empêcher l’anarchie au moment du désengagement.

Force est de constater, sur le terrain, que l’offensive de l’armée israélienne est terriblement précise et efficiente. Chaque nuit, des commandos viennent arrêter, n’importe où dans la bande de Gaza, un ou deux responsables de fonctions critiques auprès des organisations terroristes. Si la personne se rend rapidement, elle est faite prisonnière et livre ses secrets aux juifs, si elle fait mine de résister, elle est immédiatement abattue.

Tous les miliciens armés qui tentent de s’opposer aux opérations de ces commandos de super pros sont également neutralisés.

Au rythme où vont les choses, le Hamas sera totalement désarticulé et privé de chefs et d’idéologues bien avant l’été. Et si quelqu’un se demande pourquoi un nationaliste palestinien comme moi soutient ces démembrements, je l’invite à considérer mes réponses suivantes :

Selon les termes de la Road Map, aux chances de laquelle je m’efforce de croire, la neutralisation des organisations terroristes palestiniennes éradicationnistes [1] constitue le premier action item (mesure à prendre Ndlr.) à la charge des autorités palestiniennes. Cet action item est considéré dans la Carte Routière comme l’étape préalable obligatoire en vue de la mise en chantier du plan de paix. Mahmoud Abbas et Dahlan avaient l’intention de le réaliser mais ils ont été écartés par Arafat afin « que le cycle de la violence ne puisse jamais se terminer ».

Arafat, qui vient d’appeler cheikh Yacin un shahid héroïque de la cause palestinienne et Qoreï, qui a qualifié la tâche de neutralisation de Yacin, qui lui incombait selon la feuille de route, d’acte dément, très dangereux et lâche, n’ont visiblement aucune intention de tenir leur engagement. Il demeure néanmoins que, stratégiquement, pour que la paix et la création d’un Etat palestinien le long d’Israël aient une chance de succès, il faut que le travail soit effectué. Et puisque, si la paix et un Etat pour mon peuple ne voient pas le jour, rapidement, son autodestruction ne peut que continuer. Je soutiendrai en conséquence tous ceux qui font efficacement notre travail à notre place. Serait-ce l’œuvre du diable en personne, je le soutiendrais encore.

Et aussi parce que, si l’Union Européenne elle-même a classé le Hamas (branche politique) aussi bien qu’Ezzedine el-Qassam (branche armée du Hamas) sur la liste noire du terrorisme, de même que les USA et toutes les nations civilisées, je vous assure qu’ils avaient toutes les raisons objectivement valides de le faire. Je suis Palestinien mais pas masochiste, ce qui fait que pour moi, lorsque le chef d’un mouvement terroriste est éliminé, c’est un soulagement, pas un assassinat. D’ailleurs, ceux qui, comme les commentateurs de CNN que j’ai suivis depuis 6 heures du matin, continuent à faire la confusion des genres, ne savent toujours pas ce qu’est le terrorisme et ne l’ont jamais côtoyé de près.

Il faut être vraiment des gringos de CNN ne comprenant strictement rien au Moyen Orient pour donner longuement la parole à Talal Abou Rahma (le fameux imposteur de l’Affaire Al-Dura), qu’ils appellent d’ailleurs Abourahna ?? et pour citer Saëb Erekat, la marionnette d’Arafat, lorsqu’il prétend que l’élimination de Yacin « ouvre la voie de l’escalade et de l’affrontement ». Les attentats de Ashdod, de Jérusalem et de Erez, crimes de guerre caractérisés contre des civils (et je me moque bien de discerner la nationalité de civils lorsqu’ils sont victimes de crimes contre l’humanité !), contre la paix et contre l’émancipation des Palestiniens, était-ce donc la voie du dialogue et de la raison ? Aucun politicien responsable pouvait-il imaginer que les juifs allaient cesser de se défendre ?

L’essentiel, c’est qu’Erekat-ombre-d’un-fou a, à nouveau, demandé, à l’occasion de la mort du chef terroriste, l’envoi d’une force de protection internationale. Ce qui montre que malgré son état le Vieux rêve encore à son porte-avions.

Au fait, une force internationale pour protéger qui ? Les organisations terroristes figurant sur les listes noires de la civilisation ?


Note [1] Toutes les organisations armées palestiniennes prônent statutairement, théologiquement, idéologiquement et opérationnellement la destruction de l’Etat d’Israël et de ses habitants. Bien évidemment, cette autodéfinition condamne irrémédiablement la région à une guerre sans fin et livre la population palestinienne à une logique sans espoir.



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