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Jo Cox : un combat pour les droits humains fourvoyé dans un militantisme anti-israélien
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 20 juin 2016

Le 16 juin 2016 la députée travailliste britannique Jo Cox, mère de deux jeunes enfants, était assassinée à la veille d’un référendum devant décider du maintien ou de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Arrêté, inculpé et déféré devant un tribunal son assassin serait un militant pour la sortie de l’Europe, mais sa famille évoque des problèmes psychiatriques. Cet assassinat a été condamné unanimement, la campagne a été suspendue. Quant au parcours de Jo Cox, c’est celui d’un combat pour les droits humains. Mais qui s’est fourvoyé dans un militantisme pro-BDS et anti-israélien ou un aveuglement « pro-palestinien ».

Un parcours méritant, un engagement caritatif puis politique en 2015 comme députée du Parti travailliste

Jo Cox, née Leadbeater dans le Yorkshire en 1974, aura eu un parcours particulièrement méritant. Issue d’une famille modeste, première de sa famille à faire des études supérieures, elle a étudié à Cambridge, prestigieuse université britannique. Une expérience assez difficile pour cette jeune fille qui s’est retrouvée alors plongée dans un milieu social fort différent du sien. Au sortir de l’université elle travaille avec deux parlementaires travaillistes, l’une au Parlement britannique, l’autre au Parlement européen à Bruxelles, avant de rejoindre plusieurs organisations caritatives de premier plan, notamment Oxfam et d’être proche d’ONG comme Save the Children. Il y a un an elle était élue députée travailliste, soutenait Jeremy Corbyn, proche du Hamas, aujourd’hui à la tête du Parti Travailliste. Un soutien sur lequel elle est revenue ensuite. Elle a toujours milité pour les droits humains et des causes nobles : les femmes, les civils syriens ou contre l’esclavage. Mais on la retrouve aussi, à l’instar des organisations caritatives pour lesquelles elle a travaillé, dans des combats pour « la Palestine » - de fait contre Israël-..

Le 16 juin elle était attaquée au couteau et avec une arme à feu par un dénommé Thomas Mair, déféré devant un tribunal deux jours plus tard. Jo Cox mourait de ses blessures peu de temps après l’attaque. Son assassin serait en faveur de la sortie de l’Europe de la Grande-Bretagne, alors qu’elle était contre, il aurait eu des problèmes psychiatriques, on évoque aussi des liens avec des mouvements néo-nazis. Aucun mobile n’a été déterminé pour l’heure. L’assassinat de cette jeune mère de deux enfants a été condamné unanimement et la campagne précédant le referendum qui doit se tenir le 23 juin 2016 sur une éventuelle sortie de la Grande-Bretagne de l’Europe, a été suspendue.

Des condamnations unanimes d’un assassinat barbare

Parmi les condamnations unanimes dans la classe politique britannique, que ce soit celle du Premier ministre conservateur, David Cameron, ou du chef du Parti Travailliste, on note aussi celles du grand rabbin de Grande-Bretagne, Ephraim Mirvis, du Président du British Board of Deputies – organisme qui représente les juifs de Grande-Bretagne -, Jonathan Arkush, ou des collègues parlementaires juifs de Jo Cox. Depuis Israël, parmi les réactions, il y a celle de Yuli Edelstein, Président de la Knesset, qui a qualifié cet assassinat de « révoltant et atroce ».

Le mari de Jo Cox a déclaré, pour sa part, qu’elle « croyait en un monde meilleur pour lequel elle se battait tous les jours avec une énergie et un amour de la vie qui en épuiserait plus d’un. » Il ajoutait : « elle aurait voulu deux choses par dessus tout maintenant, que nos chers enfants soient entourés d’amour et que nous nous unissions pour combattre la haine qui l’a tuée. La haine n’a pas de foi, de race ou de religion, c’est un poison ».
À ce propos la thèse selon laquelle ce sont les tenants du Brexit, la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, qui seraient responsables d’un climat de haine envers leurs opposants, une haine telle qu’elle peut conduire au meurtre, est mise à mal par ceux qui soulignent que l’assassinat politique n’a rien de nouveau au Royaume Uni. « La violence politique date de temps immémoriaux » démontre un article du quotidien britannique du centre gauche, The Independant,.

Une militante très active des droits humains mais avec un dévoiement anti-israélien : Oxfam et son agenda politique

Un parcours attachant et une mort effroyable. Pourtant, comme tant d’autres militants des droits humains, Jo Cox, s’était égarée dans un combat anti-israélien, présenté à tort comme pro-palestinien.

Jo Cox a occupé divers postes de haut niveau au sein d’Oxfam entre 2001 et 2009, en Grande-Bretagne, à Bruxelles ou à New York. Or Oxfam est connu pour son militantisme anti-israélien, bien que ses objectifs déclarés soient pas censés ne pas être politiques. À titre d’exemple, l’Observatoire des ONG, dénonçait en juin 2003 « la publication par Oxfam Belgique d’une affiche appelant au boycott de produits israéliens. On y lisait : « les fruits israéliens ont un goût amer...rejetez l’occupation de la Palestine, n’achetez pas de fruits ou de légumes israéliens ». NGO Monitor avait alors tenté à plusieurs reprises de demander des explications à Oxfam Belgique qui avait refusé de répondre.

Ce n’est qu’un mois plus tard, « devant l’indignation suscitée par la diffusion de cette affiche prônant ce type de boycott clairement anti-israélien que le directeur d’Oxfam International répondait par une lettre d’excuses tout en réaffirmant le droit de l’organisation de se mêler de politique, en dépit de ses statuts indiquant le contraire. Il précisait que cet appel au boycott ne concernait que des produits « cultivés dans les territoires occupés et exportés en Europe » et ne visait ni les Israéliens ni les Juifs ». On retrouve ici un schéma connu qui perdure. De plus, ces actions soi-disant menées pour « défendre la cause palestinienne » desservent avant tout, en réalité, les Palestiniens, étant donné que ceux d’entre eux qui sont employés par des entreprises israéliennes dans les Territoires ont de bien meilleures conditions de travail et de salaires que ceux qui sont employés par des entreprises palestiniennes et que, de surcroît, il y a un chômage élevé dans les Territoires. ( Pour bien le comprendre, il faut voir le documentaire crucial sur la campagne BDS, « Beyond Deception Strategy » de Pierre Rehov, disponible sur Vimeo. )

Près d’un an plus tard, en avril 2004, NGO Monitor dénonçait un autre aspect « des activités politiques d’Oxfam International qui disposait alors d’un budget de 300 millions de dollars et leur impact sur le conflit ». Ses analyses démontrant « des condamnations politiques d’Israël, couplées à une tendance au silence sur les violations des droits humains commises par les Palestiniens, comme l’utilisation d’enfants pour commettre des actes terroristes (Abuse of Palestinian Children – NGO Monitor March 2004) ou l’absence de condamnation des attentats suicide palestiniens) ».

Parallèlement, « la section britannique d’Oxfam menait une campagne politique contre les actions conduites par les forces de sécurité israéliennes pour combattre les attentats terroristes... » Certes, note NGO Monitor, « la campagne menée alors par Oxfam pour exiger de savoir si des compagnies britanniques avaient fourni des composants pour les hélicoptères Apache utilisés pour tuer deux dirigeants du Hamas (“Oxfam Calls for Clarity on Apaches”) » pouvait s’inscrire dans le cadre de « la campagne que menait l’organisation contre l’implication du gouvernement britannique dans les ventes d’armes en général », mais, « cette insistance sur les hélicoptères israéliens Apache met en lumière l’agenda politique d’Oxfam. Car il est évident qu’Israël a employé ce type d’armement pour des frappes très ciblées dans le cadre d’une auto-défense contre des dirigeants terroristes dans le but de protéger la vie d’Israéliens en minimisant les pertes civiles... Oxfam a donc choisi d’attaquer le gouvernement britannique pour des ventes de composants à une nation démocratique luttant contre le terrorisme tout en omettant de mentionner des ventes d’armes massives à des États du Moyen-Orient comme l’Arabie saoudite ou d’autres pays qui ont une histoire catastrophique en matière de droits de l’homme. Un cas flagrant de deux poids, deux mesures prenant Israël pour seule cible.

Toujours en 2004 Oxfam faisait partie des ONG qui avaient vigoureusement condamné le retrait israélien de la bande de Gaza, dénonçant, de manière ubuesque « une action unilatérale contraire au droit international ». De plus, souligne ONG Monitor, les trois organisations protestataires britanniques, qui diabolisaient les politiques israéliennes, n’avaient pas publié la totalité de leur lettre envoyée sur ces questions au Premier ministre de l’époque, Tony Blair, faisant preuve d’un manque de transparence total... On sait aussi que l’appareil officiel palestinien était contre ce retrait. Un retrait qui, pourtant, allait dans le sens de ce que ces ONG réclament par ailleurs...

En 2009, lors de la guerre de Gaza, provoquée par les tirs nourris de roquettes contre la population israélienne depuis la bande de Gaza, le directeur d’Oxfam Grande-Bretagne, écrivait : « les habitants de Gaza vivent dans la plus grande prison au monde mais ont moins de droits que les prisonniers. Tous les passages de Gaza doivent être ouverts...le blocus qui dure depuis dix-neuf mois doit être levé pour permettre un retour à la normale à la population de Gaza et le processus de paix doit reprendre ». Au-delà des clichés mensongers, cette déclaration est irresponsable et biaisée dès lors que l’on sait que le blocus partiel a pour seul objectif de prévenir l’entrée d’armes à Gaza ou la sortie de terroristes, que des biens entrent à Gaza, des exportations en sortent et que des autorisations de sortie et d’entrée sont délivrés par COGAT. Parler de « prison » est tout simplement malhonnête.

Jo Cox était proche d’une autre organisation caritative, Save The Children. Son mari a d’ailleurs travaillé en tant que Directeur politique et de plaidoyer pour cette ONG jusqu’à l’an dernier. Or, si tout un volet de l’action de Save the Children est louable, on y retrouve aussi, en filigrane, une condamnation d’Israël implicite comme ce fut le cas, par exemple, dans un communiqué signé par cette ONG et 5 autres, dont Oxfam, en mars 2008, à propos de la situation dans la bande de Gaza. On y cherchera en vain ne serait-ce qu’une mention du terrorisme du Hamas qui est simplement appelé, au même titre que l’Autorité palestinienne ou Israël à ’cesser les violences ». Rien n’est dit du travail quotidien de COGAT qui livre des tonnes de biens dans la bande de Gaza ou autorise des entrées et sorties, y compris pour des raisons humanitaires. Exiger des livraisons de plus de ciment est totalement irréaliste, comme on le sait : ce ciment étant utilisé par le Hamas non pas pour améliorer l’habitat des Gazaouis, mais pour construire des tunnels offensifs ou des bunkers militaires pour l’organisation terroriste qui règne sur Gaza...
Au fil du temps on retrouve une identité de vues et d’actions entre Oxfam et Save the Children, entre autres organisations caritatives. Comme ce fut le cas à l’occasion de la guerre de Gaza de 2009, par exemple.

Une députée travailliste engagée qui privilégie les revendications palestiniennes, les clichés habituels, oubliant la sécurité d’Israël

Une fois élue au Parlement britannique, Jo Cox continua son action en faveur des Palestiniens, mais aussi contre l’État hébreu. Elle participait à un rapport publié par les Amis Travaillistes de la Palestine et du Moyen-orient ayant pour objet affiché une recherche de la paix et écrivait un chapitre consacré à Gaza. Un rapport dédié à un humanitaire qui était également candidat travailliste à la députation, Del Singh, et qui fut tué lors d’un attentat terroriste à Kabul en août 2014. Si « l’ambassadeur palestinien Manuel Hassassian » prend la parole dans la préface, aucune trace d’un responsable israélien. Et on y lit des clichés anti-israéliens classiques mensongers tels que des comparaisons avec un « apartheid » sud-africain ou les maux d’une « occupation » qui figurent à chaque page mais un peu moins que le mot « blocus » dont la levée est exigée. Notamment sous la plume de Jo Cox et sans que les raisons d’un blocus partiel ne soient évoquées...Elle mentionne « trois périodes graves de conflit intense » au cours des six dernières années et les conséquences côté palestinien, sans dire un mot des causes ni des conséquences côté israélien. Citant un rapport d’Oxfam de 2015 elle parle de « punition collective » et de « crime de guerre » et exige la levée du blocus au nom du droit humanitaire international et toujours en ignorant volontairement le terrorisme du Hamas ou des autres factions terroristes gazaouies, déplore la réduction de la zone de pêche le long de la bande de Gaza ou les pertes en matière d’exportations depuis ce qui est devenu le Hamasland. Après avoir demandé la levée du blocus et la libre circulation des habitants de Gaza – de fait, terroristes y compris-, l’établissement d’un gouvernement d’union nationale palestinien, impossible dans la réalité, dans les deux derniers points de son programme d’action Jo Cox demande, pour la forme, « la fin des attaques de roquettes et de mortiers contre Israël » et « l’imputabilité des violations des droits de l’homme et du droit international par les deux côtés ».

En 2015 Jo Cox rejoignait d’ailleurs le groupe parlementaire Les Amis Travaillistes de la Palestine.

En janvier 2016 la députée prenait part à un débat parlementaire sur « les arrestations et détentions d’enfants dans les territoires palestiniens occupés » et vilipendait Israël dans le compte-rendu qu’elle publiait sur son blog parlementaire, utilisant les termes de « crime de guerre » violation de la Convention de Genève, etc. À aucun moment elle ne précise la définition de ce qu’est « un enfant », alors que les Palestiniens se marient fort jeunes, ni des actes qui leur sont reprochés, ni du droit des personnes arrêtées à un avocat, etc..

En février 2016, alors que le gouvernement faisait connaître son projet d’interdiction de la campagne BDS dans tous les lieux et organismes officiels – décision qui a été prise ultérieurement et annoncée depuis Israël par le Secrétaire d’État britannique Matthiew Hancok - la députée Jo Cox déclarait : « je pense qu’il s’agit d’une attaque grave contre les libertés démocratiques. C’est notre droit de boycotter des entreprises qui agissent de manière contraire à l’éthique. Cela devrait aussi être le droit des conseils locaux et des organismes publics que nous avons élus de prendre leurs propres décisions sans le contrôle du gouvernement ». Elle demandait l’avis de ses administrés, illustrant sa demande par une photo de manifestants pro BDS à Paris – où cette campagne est pourtant illégale.

Une incitation à la haine et la violence, une maltraitance des enfants palestiniens par les responsables palestiniens que Jo Cox choisit de ne pas voir

Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif du Fatah, parti de Mahmoud Abbas qui encourage le terrorisme, déplorait, bien sûr, la mort de Jo Cox au nom du peuple palestinien. Elle le faisait le 17 juin 2016, alors que quelques jours plus tôt, Sabri Saidam, ministre de l’Éducation de l’autorité palestinienne s’était rendu dans une école palestinienne pour y rendre hommage aux anciens élèves devenus « martyrs », un statut très honoré et qui ouvre les portes du paradis musulman - ceux qui sont morts au cours d’actions terroristes -. Parmi eux, trois jeunes terroristes qui attaquèrent au couteau et avec des armes à feu deux femmes officiers de police israéliens à la porte de Damas. à Jérusalem le 3 février 2016. L’une d’elles, Hadar Cohen âgée de 19 ans mourut de ses blessures. Les terroristes furent éliminés.

Jo Cox pouvait-elle ignorer ce type d’incitation au terrorisme évoqué dans des débats détaillés au Parlement britannique sur le sujet et le scandale des « salaires » versés aux terroristes palestiniens emprisonnés, même si cela s’est fait avant son élection ? On en doute....Comme elle ne pouvait ignorer que ce sujet était abordé au Parlement en janvier 2016, notamment, par un parlementaire, Andrew Percy, qui condamnait l’incitation à la violence permanente que subissent les Palestiniens depuis leur plus jeune âge, donnant pour exemple cette cargaison de poupées caillasseuses, destinées aux Palestiniens et saisie dans le port de Haïfa. Une honteuse et omniprésente maltraitance d’enfants, instrumentalisés, transformés en terroristes ou bombes humaines par leurs éducateurs ou les responsables palestiniens, et sur laquelle ne se penchent ni Oxfam, ni Save the Children et que n’a jamais dénoncée Jo Cox.

Si l’on peut saluer une grande partie de l’action de Jo Cox au cours de sa vie active, si l’on condamne sans réserves son assassinat, on ne peut que déplorer son engagement anti-israélien, et le faire d’autant plus qu’elle était très populaire et donc influente.



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