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Chronique de Michaël Bar-Zvi | Kaf Hechvan 5778 - 9 novembre 2017
Article mis en ligne le 8 novembre 2017

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Comme nous l’avions indiqué dans une précédente chronique la nomination du prince Muhammad Ibn Salman à la tête de l’Arabie Saoudite, alors qu’il n’était pas l’héritier légitime, mais uniquement le fils de la troisième épouse du roi, a amorcé le début d’un changement en profondeur de la situation politique dans cette région.
Depuis le mois de juin dernier, le prince a entamé un processus visant à la fois à modifier l’image de son pays dans le monde et à mener une lutte sans merci contre son principal ennemi dans la région, à savoir l’Iran. Il a parfaitement compris que l’Arabie Saoudite ne pouvait plus se permettre de pratiquer le double langage de partenaire de l’occident d’un côté et de puissance conservatrice, garante de l’idéologie wahhabite, de l’autre.

Boker tov amis auditeurs de Radio J. Comme nous l’avions indiqué dans une précédente chronique la nomination du prince Muhammad Ibn Salman à la tête de l’Arabie Saoudite, alors qu’il n’était pas l’héritier légitime, mais uniquement le fils de la troisième épouse du roi, a amorcé le début d’un changement en profondeur de la situation politique dans cette région.

Depuis le mois de juin dernier, le prince a entamé un processus visant à la fois à modifier l’image de son pays dans le monde et à mener une lutte sans merci contre son principal ennemi dans la région, à savoir l’Iran. Il a parfaitement compris que l’Arabie Saoudite ne pouvait plus se permettre de pratiquer le double langage de partenaire de l’occident d’un côté et de puissance conservatrice, garante de l’idéologie wahhabite, de l’autre.

Conforté par la position de l’administration Trump, le prince a décidé de renforcer ses liens avec ce que l’on appelle l’islam modéré, l’Egypte et les Emirats du Golfe, et de couper les relations avec le Qatar, principal soutien financier des mouvements djihadistes. La purge interne des éléments conservateurs au sein de l’Arabie Saoudite la semaine dernière avait aussi pour but de mettre de côté les chefs de clan et de tribus souvent trop passifs devant la montée de l’intégrisme.

Cependant la véritable inquiétude du nouvel homme fort de Ryad est l’influence croissante de l’Iran dans la région, aussi bien à travers son soutien actif aux Hutis dans la guerre au Yemen, qu’en augmentant sa présence militaire au Liban, en Syrie, et même dans la bande de Gaza. La crise politique au Liban après la démission du Premier Ministre Hariri est l’expression de cette volonté de l’Arabie Saoudite de lutter contre l’extension des zones contrôlées par Téhéran. Mais il y a plus grave, car l’Iran ne se contente plus de faire avancer ses pions sur l’échiquier géopolitique régional, via le Hezbollah ou le régime de Bachar el Assad, il est à l’origine du lancement d’un missile sur l’aéroport de Ryad, intercepté par la DCA saoudienne.

Jusqu’à présent la guerre se déroulait par partenaires interposés, mais il semble qu’elle monte d’un cran et l’on risque à chaque moment un affrontement direct, auquel le prince Muhammad Salman prépare son peuple. Avec la baisse des revenus pétroliers, l’Arabie Saoudite n’est plus le paradis économique qu’elle était il y a deux décennies. L’eau et l’électricité ne sont plus gratuites, et le jeune prince trentenaire a compris que son pays devait entrer dans la modernité, aussi bien en accordant des libertés qu’en misant sur l’éducation à long terme. Il comprend aussi qu’avec l’accord sur le nucléaire iranien, Téhéran va pouvoir reprendre ses échanges économiques avec l’occident. Or, on le sait, la civilisation perse est historiquement et culturellement très en avance sur celle des Bédouins de la péninsule arabique.

Le prince Muhammad Salman comprend aussi que l’islamisme radical ou djihadiste représente un grave danger pour la société saoudienne, et le monde sunnite en général. Il ne suffit pas d’être le gardien des Lieux Saints pour conserver son hégémonie. Face à ce double danger, la politique expansionniste de l’Iran et la montée de l’idéologie djihadiste, le défi est immense pour le jeune prince. Heureusement il peut compter sur des alliés puissants dans la région, les Etats-Unis débarrassé du président le plus hostile à l’Arabie Saoudite de toute son histoire, Barack Obama, l’Egypte avec El Sissi qui ne cesse de mener le même combat, mais aussi Israël, dont les intérêts convergent aujourd’hui avec ceux de Ryad.

La partie va être rude pour le jeune prince, mais il semble avoir la volonté de redéfinir les rapports de force, et surtout il bénéficie d’un soutien populaire important et la purge de la semaine dernière a permis de renforcer cette assise. Il a encore de la pita sur la planche !



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