10h 15, heure de Jérusalem
Suite à l’assaut contre l’immeuble des « renseignements militaires » de cette nuit à Khan Younès par des forces du Fatah fidèles à Mohamed Dahlan, des fonctionnaires armés des RM aux ordres de Moussa Arafat se sont emparés, sans coup férir, des bâtiments de la radio et de la télévision palestiniennes à Gaza City ainsi que des casernes de la police.

Les hommes de la Sécurité préventive, aux ordres de leur commandant limogé par Arafat, le colonel Mohamed Dahlan, armés et entraînés par les USA, possèdent sans conteste la capacité militaire d’évincer ceux de Moussa Arafat. Les analystes de la Ména s’entendent cependant sur ce qu’une action de Dahlan dans ce sens signifierait le début d’une guerre civile ouverte.

Les mêmes analystes sont persuadés que le destin d’Arafat se joue dans les pourparlers que va ouvrir en urgence l’émissaire extraordinaire d’Arafat qui a quitté ce matin Ramallah pour le Caire.

Dans le cas où le locataire de la Moukata se pliera aux conditions de la coalition internationale - départ en semi retraite et transfert de toutes ses prérogatives dans les mains du premier ministre - la guerre civile sera évitée. Dans le cas inverse et dans l’impossibilité de la part d’Arafat de donner des gages sur l’implémentation des mesures exigées, Dahlan recevra le O.K du Président Moubarak afin de prendre le contrôle de la bande de Gaza.

D’autre part, Sami el-Soudi nie catégoriquement les déclarations selon lesquelles le chaos et l’anarchie se seraient emparés des territoires. « Il s’agit d’un écran de fumée instrumental appliqué par ceux qui veulent le départ du Vieux. Au contraire », déclare notre camarde, « la situation n’a jamais été aussi limpide : Soit Yasser Arafat accepte volontairement de devenir un président à titre honorifique mais sans aucune prérogative effective, soit il sera renversé lors d’un coup d’Etat rampant débutant à Gaza et s’étendant à toutes les régions contrôlée par l’AP ».

Entre-temps, dans l’attente du résultat des entretiens du Caire et à la demande expresse d’Hosni Moubarak, le Premier ministre Ahmed Qoreï a accepté de retarder la mise à exécution de la lettre de démission qu’il a présentée au Chairman de l’Autorité Palestinienne. Ne doutons pas que si les discussions du Caire devaient échouer, Qoreï quitterait ses fonctions, précipitant l’isolement et vraisemblablement la destitution d’Arafat.