Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a accueilli mardi « favorablement » la proposition du président français Nicolas Sarkozy d’une force internationale pour aider les services de sécurité palestiniens, lors d’une conférence de presse à Paris.

« Nous accueillons favorablement l’idée du président Sarkozy et nous allons oeuvrer pour qu’elle évolue vers une position internationale », a déclaré M. Abbas, interrogé sur cette proposition.

Il a rappelé que l’Autorité palestinienne l’avait « déjà acceptée par le passé ».

« Le président Sarkozy ne cache pas qu’il soutient Israël mais il soutient aussi la cause palestinienne. Il a une position équilibrée et c’est exactement ce dont nous avons besoin », a-t-il dit.

« Nous pensons que grâce à cette position équilibrée et raisonnable, il peut beaucoup faire », a ajouté M. Abbas, qui se rendait ensuite à Londres où il devait rencontrer dans l’après-midi le Premier ministre britannique Gordon Brown.

A l’ouverture lundi à Paris de la conférence des donateurs pour l’Etat palestinien, M. Sarkozy avait proposé la création d’une force internationale chargée, « le moment venu et lorsque les conditions en seront réunies », d’aider les services de sécurité palestiniens dans leur mission de maintien de l’ordre.

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a fermement rejeté cette idée, la qualifiant « d’ingérence flagrante ».

Avancée à plusieurs reprises au cours des dernières années, la proposition d’envoyer une force internationale dans les territoires palestiniens a toujours été repoussée par le Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin.

M. Abbas s’est par ailleurs félicité des résultats de la conférence de Paris, qui a débouché sur l’annonce de 7,4 milliards de dollars de promesses d’aide pour l’Autorité palestinienne, une somme supérieure aux 5,6 milliards qu’elle avait demandés pour mettre en oeuvre un plan économique sur trois ans (2008-2010).

Cette conférence « a été de notre point de vue un succès politique et économique pour la cause palestinienne », a déclaré M. Abbas.

« Cela ne s’est pas limité à la collecte de dons pour l’Etat palestinien, mais c’était aussi une réelle manifestation de soutien au processus de paix », a-t-il ajouté.

M. Abbas a en outre dénoncé les raids israéliens qui ont fait 12 morts ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza, dont un chef militaire de premier plan du Jihad islamique, Majed al-Harazine. « Nous rejetons cet actes sauvages et barbares qui visent le peuple palestinien », a-t-il dit.

Mais il a aussi condamné les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza sur le territoire israélien, qui donne lieu à des représaillies israéliennes meurtrières.

« Majed Al-Harazine est un citoyen palestinien et nous condamnons son assassinat mais nous condamnons aussi les tirs de roquettes depuis Gaza qui sont des actes futiles qui doivent cesser », a-t-il dit.

A propos du Hamas, le dirigeant palestinien a une nouvelle fois exclu tout dilaogue avec le mouvement islamiste si celui-ci ne renconce pas au pouvoir dont il s’est emparé par la force en juin dans la bande de Gaza.

« Le Hamas a commis une stupidité en menant son putsch. Il doit y renconcer pour qu’un dialogue puisse avoir lieu. Le Hamas doit aussi accepter tous les engagements arabes et internationaux pris par l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.