La question de la décadence est au coeur de la campagne électorale américaine. Et renvoie au précédent historique de la chute de Rome. Un débat qui vaut également pour l’Europe. L’Amérique a beau être la plus jeune des grandes puissances – trois cent quatre-vingt douze ans en prenant la traversée de la Mayflower, en 1620, comme point de départ, deux cent trente-six ans en ne retenant que la Déclaration d’Indépendance, en 1776 -, elle est hantée par l’idée du déclin. Sans doute en raison d’un abus de lectures bibliques. L’Ancien Testament, en effet, ne cesse de mettre en garde les heureux de ce monde : s’ils trahissent l’Alliance, leur chute sera à la mesure de leur ascension.