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Trouvez la différence - Idéologies convergentes de l’Autorité Palestinienne et du Hamas
par Itamar Marcus et Barbara Crook
Article mis en ligne le 7 avril 2004

L’Autorité Palestinienne - AP -, tout comme le Hamas, rejette à Israël le droit d’exister. AP et Hamas s’adonnent au terrorisme et en font la promotion, disent à leur peuple, lorsqu’ils s’expriment en langue arabe, que le terrorisme palestinien s’inscrit dans le cadre d’un Jihad qui a pour but de détruire Israël. La seule différence significative entre AP et Hamas est le fait que le Hamas rejette tout processus politique comme moyen de détruire Israël. Cette Tribune, publiée le 28 mars dans le Jerusalem Post, illustre les similarités préoccupantes de l’idéologie de l’AP et du Hamas.

Le monde occidental considère que le Hamas est une organisation terroriste qui cherche à détruire Israël, mais traite l’Autorité Palestinienne - AP- comme un partenaire de paix, réel ou potentiel, pour Israël. Le fait qu’Israël continue à chercher à établir des contacts avec des dirigeants de l’AP vient renforcer cette distinction que l’on pense pouvoir faire clairement entre AP et Hamas.

Mais cela fait des années que la distance entre Hamas et AP s’efface. Et la manière dont l’AP a réagi lors de l’élimination de Yassin montre à quel point ces deux groupes sont proches. L’AP ne s’est pas bornée à condamner cette élimination, elle est allée beaucoup plus loin et a fait l’éloge de Yassin comme s’il s’était agi d’un dirigeant représentant l’Autorité Palestinienne dans son ensemble.

Ainsi, le Premier Ministre de l’AP, Ahmed Quorei, a-t-il déclaré, par exemple, à la télévision officielle palestinienne, PA TV, que tout comme « Yassin avait uni les Palestiniens de son vivant, il les unissait à nouveau dans sa mort. » Le quotidien officiel de Yasser Arafat, Al Hayat Al Jadida, a publié le dessin d’une chaise roulante ayant la forme de ce que l’AP appelle la « Palestine » (qui est superposée sur la totalité d’Israël) exprimant ainsi l’idée que Yassin et la « Palestine » ne font qu’un.

Et, fait sans précédent, la télévision palestinienne, PA TV, a annulé tous ses programmes habituels pendant plusieurs jours, mis à part de courts programmes d’information, et n’a diffusé que des passages du Coran sur fond de chants funéraires. Dans le monde arabe ce type de diffusion du Coran est réservé généralement aux chefs d’Etat, comme cela a été le cas à la télévision syrienne après la mort de Hafez El-Assad. Que la télévision de l’AP traite Yassin de cette manière montre le statut qu’il occupait au sein de la direction palestinienne et dans la société de l’AP.

Quiconque écoute depuis des années ce que disent les dirigeants de l’AP en arabe, sait qu’il n’y a jamais eu de différence notable entre AP et Hamas. On sait, par exemple, que le Hamas pense que l’Islam exige qu’Israël soit détruit. Comme le dit explicitement la Charte du Hamas, « La Palestine est un »Wakf« - obligation sacrée islamique -, la libération de la Palestine est un devoir individuel contraignant pour tous les musulmans où qu’ils soient. »

On sait moins que les responsables religieux de l’AP ont dit des choses identiques à mainte reprise. Et même lorsque les accords d’Oslo semblaient être au beau fixe, Yousouf Abu Sneinah, prédicateur de la Mosquée Al-Aksa, a prononcé ce décret à la télévision PA TV : « La terre de Palestine est un Wakf - obligation sacrée islamique- pour tous. La libération de la Palestine est une obligation pour la nation de l’Islam toute entière. » (30 avril 1999).

On pense généralement que la différence entre le Hamas et l’AP vient du fait que l’AP, en principe au moins, aurait renoncé à utiliser la violence pour atteindre ses buts politiques. Mais c’est pourtant Yasser Arafat qui a déclaré en 1999, anticipant en cela la guerre terroriste menée actuellement : « Les accords ne libéreront pas la terre. Chaque centimètre doit être l’objet d’une lutte et la terre a besoin de sang. »
(Al Hayat Al Jadida, 25 janvier ).

Lorsque le Hamas a commencé à utiliser les attentats suicide pour tuer des Israéliens en 1996, l’AP a condamné les assassinats en anglais. Mais en arabe les dirigeants de l’AP ont dit clairement qu’il n’y avait pas de différence sur le fond mais une répartition des tâches.

Mohammed Dahlan, qui était alors chef de la Sécurité préventive à Gaza, a déclaré que la présence du Hamas « était importante et essentielle dans le cadre d’une coopération dont le but est de construire. » Hani Alhasan, membre de la Commission Centrale du Fatah, a expliqué ainsi le rôle du Hamas : « L’unité est dans la nature de la construction et il nous incombe de répartir le travail entre les bâtisseurs. » (Al Ayyam, 31 août 1997).

En 1997, déjà, après l’attentat perpétré contre le café « Apropos » à Tel Aviv, un membre du Conseil Législatif de l’AP a adressé ses condoléances à la famille de la bombe humaine au cours d’une session du Conseil et « ses paroles ont été interrompues par les applaudissements des membres du Conseil [Législatif de l’AP]. » (Al Hayat Al Jadida 27 mars 1997)
Il faut souligner que cette coopération a été exprimée ouvertement dans la société de l’AP bien avant cette vague terroriste qui a débuté en octobre 2000.

Après avoir lancé sa guerre terroriste, l’AP a complètement gommé les différences entre les « bâtisseurs » en créant sa propre unité de bombes humaines, la « Brigade des Martyrs d’Al Aksa , » qui a commis nombre d’attentats suicide identiques à ceux du Hamas.

S’il y a une différence aujourd’hui entre le Hamas et l’AP, c’est dans leur attitude vis-à-vis d’accords temporaires avec Israël.

Alors que la Charte du Hamas stipule : « il n’y a pas de solution au problème palestinien à part le Jihad, » l’AP estime que des accords temporaires peuvent être utilisés pour prendre des territoires stratégiques d’où l’on peut combattre plus facilement afin de parvenir à détruire Israël.

Lorsqu’il était ministre de l’AP Abdel Aziz Shahin a expliqué quelques mois avant que celle-ci lance sa guerre terroriste : « Les accords d’Oslo [ont été] un premier pas mais pas un accord permanent, car la guerre et la lutte sur la terre même est plus efficace qu’une lutte à partir d’une terre distante... Le peuple palestinien continuera à mener sa révolution jusqu’à ce qu’il parvienne aux buts de la révolution de 65... » c’est-à-dire la destruction d’Israël (Al-Ayyam, 30 mai 2000).

Faysal Husseini a qualifié les Accords d’Oslo de « Cheval de Troie... les accords d’Oslo ou tout autre accord ne sont qu’un processus temporaire... selon la stratégie la plus élevée [la Palestine va] du fleuve à la mer.’ » (Al-Arabi, Egypte, 24 juin 2001).

Aujourd’hui l’Autorité Palestinienne et le Hamas ont recours à l’utilisation du terrorisme pour combattre Israël. La seule différence significative entre eux est l’acceptation ou le rejet d’un processus politique comme moyen de détruire Israël.

Itamar Marcus est le fondateur de Palestinian Media Watch qu’il dirige. Barbara Crook est la représentante de PMW pour l’Amérique du Nord.



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