Trois soldats israéliens de la Brigade Guivati ont été tués, mercredi matin, lors d’un violent accrochage qui s’est produit à proximité de la barrière de sécurité, face au kibboutz Beeri, situé dans le Néguev occidental.

Deux autres militaires ont été blessés durant la même opération, et transportés à l’hôpital Soroka de Beer Sheva. La mère d’une des victimes, Matan Ouvdati, âgé de dix-neuf ans, originaire du moshav Patich, a déclaré être « choquée par le comportement de l’armée » qui, selon elle, a envoyé son fils au combat, alors qu’il ne servait que depuis un an et un mois.

Le second soldat est un jeune bédouin de 20 ans, Manaash Albanyiat, de la localité de Qassifa, dans le sud. Le nom de la troisième victime n’a été autorisé à la publication qu’en fin d’après-midi : il s’agit de David Papyan, âgé de 21 ans, qui résidait à Tel-Aviv.

L’incident a eu lieu au moment où une force de Tsahal a repéré une cellule terroriste évoluant vers le territoire israélien. Un lourd échange de feu, à très courte distance, a immédiatement éclaté, faisant trois morts parmi les soldats. Quelques heures auparavant, non loin de Nahal Oz, cinq activistes armés du Hamas avaient par ailleurs été éliminés par une unité israélienne.

Plus tard dans la journée, des membres de la branche armée du mouvement islamiste ont convoqué des journalistes en poste à Gaza pour une conférence de presse destinée à « célébrer la victoire de la résistance contre Israël » et à faire l’éloge des activistes palestiniens qui ont participé à l’opération au cours de laquelle les trois soldats de Tsahal ont été mortellement touchés. Le Hamas a revendiqué cette action, qu’il a qualifiée d’« héroïque », avant d’appeler tous les gazaouis à fêter ce « cadeau d’Allah ».

Sécurité

Fermeture de la frontière avec le Sinaï ?

Le député Youval Steinitz (Likoud) a appelé mercredi matin le gouvernement à fermer Taba et les autres points de passage entre Israël et le Sinaï.

Alors que les services de sécurité disposent d’informations faisant état de tentatives d’attentats, ou d’enlèvements d’étrangers séjournant dans le Sinaï durant la fête de Pessah, il semble que les touristes israéliens, dont plus de cinquante mille sont attendus cette année dans la région, ne soient pas prêts à remettre leurs vacances en question.

A ce propos, le député Israël Eldad (Ihoud Léumi-Mafdal) s’est directement adressé, mercredi, aux membres du Bureau de lutte anti-terroriste : « Plutôt que de se contenter d’appeler nos citoyens à ne pas voyager dans le Sinaï, pour devoir s’occuper ensuite des victimes d’attentats ou de kidnappings », a-t-il déclaré, « la police doit fermer la frontière et y refouler les israéliens qui voudraient malgré tout la franchir ».

Douze morts palestiniens

Des sources palestiniennes indiquaient mercredi, en fin d’après-midi, que douze civils, parmi lesquels plusieurs enfants et un photographe de l’agence de presse Reuters, ont été tués lors d’une opération de l’armée de l’air israélienne, dans la région de El Bourej.

Tsahal n’a pour sa part confirmé qu’avoir visé un groupe d’activistes armés « qui progressaient vers l’endroit où ont été tués, plus tôt dans la journée, trois soldats de la Brigade Guivati ».
Selon un communiqué du Hamas, « au moins quatre hélicoptères de combat » auraient participé à cette attaque.

Autorité palestinienne

Le terrorisme à l’honneur

La décision du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de décerner un « insigne d’honneur », jeudi, à cinq Palestiniennes détenues en Israël pour leur implication dans des massacres de civils, suscite de nombreuses réactions à Jérusalem, et l’indignation de nombreux proches des victimes.

Parmi ces derniers, Esther Shoshan, dont la fille Myriam a été tuée, ainsi que quinze autres consommateurs, lors de l’attentat contre une pizzeria située en plein centre de la capitale, en 2001, a notamment déclaré : « Il faut montrer au monde entier que le président Abbas soutient le terrorisme », avant d’ajouter : « L’objectif des Palestiniens est de détruire Israël et de tuer le plus d’israéliens possible, tout le monde en est conscient, car la chose est loin d’être nouvelle ». 

La « médaille de Jérusalem », qui doit être attribuée aux cinq femmes au cours d’une cérémonie officielle, constitue la plus haute récompense décernée par les autorités palestiniennes.

Société

La communauté arabe israélienne appelle à une « Marche du Retour »

Des responsables de la communauté arabe israélienne ont décidé de marquer cette année le « Jour de la Naqba » (terme signifiant « catastrophe » et désignant la création, au mois de mai 48, de l’Etat hébreu) en appelant à une « marche du retour » qui commencera à Tsafouri, un ancien village palestinien de Galilée.

Selon les organisateurs de cette manifestation, Tsafouri constituait, jusqu’à l’indépendance d’Israël, un des « principaux centres urbains » pour les arabes de la région. 
Le député Mohammed Baraké (Hadash), dont les parents sont originaires de ce village, a notamment déclaré qu’il s’agira, « en défilant sur les ruines de Tsafouri, de montrer que les blessures palestiniennes saignent encore ».

Almagor : les trois soldats israéliens sont morts pour rien

Le porte-parole de l’organisation Almagor, Méïr Indor, qui représente les victimes israéliennes d’attentats palestiniens, a déclaré mercredi que « le gouvernement Olmert et la Secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice, portent l’entière responsabilité de la mort des trois soldats israéliens à Gaza ».

Selon Indor, le seul moyen de « réparer cette erreur tragique » est d’entamer une vaste opération militaire visant à « liquider les zones où s’organisent le trafic d’armes et les opérations terroristes ». Il a par ailleurs invité les proches du Premier ministre et ses alliés américains à cesser de « rabâcher leur mantra sur un nouveau Moyen-Orient » selon lui « totalement imaginaire ».

Diplomatie

Application de la résolution 1701

Le Conseil de sécurité a rappelé que toutes les dispositions de la résolution 1701, parmi lesquelles la suspension des combats entre les milices du Hezbollah et l’armée israélienne, ou l’arrêt du réarmement des milices libanaises (tant chiites pro-iraniennes que palestiniennes d’obédiences diverses), demeurent « entièrement valides et doivent être pleinement mises en œuvre ».

Vers un accord Israël-Hezbollah ?

Selon « des sources françaises bien informées » citées dans l’édition de mercredi du journal arabe Al-Sharq Al-Awsat, qui paraît à Londres, les autorités israéliennes seraient prêtes à envisager un retrait de la région des Fermes de Chaba’a, considérée par les milices chiites comme « territoire libanais occupé », en échange de la libération des deux soldats israéliens, Eldad Réguev et Ehoud Goldwasser, détenus par le Hezbollah.

Etranger

Nassrallah superstar

Les résultats d’une enquête commandée par l’université du Maryland, et publiée mercredi à Washington, indiquent que le leader « le plus aimé du monde arabo-musulman » n’est autre que Hassan Nassrallah, suivi de près par le président syrien, Bachar el Assad, puis par son homologue iranien Ahmadinejad.

Selon ce sondage, l’extrême popularité de ces trois dirigeants musulmans, qui ont en commun d’appartenir au chiisme duodécimain et alaouite, découle de leur attitude vis-à-vis des Etats-Unis. Aux yeux des masses arabes, parmi lesquelles huit personnes sur dix ont une « opinion négative sur l’Amérique », ils symbolisent en effet la « résistance à l’impérialisme judéo-chrétien » et « l’opposition à l’arrogance occidentale ». 
Selon un autre sondage, réalisé par la BBC, 6% seulement des arabes pensent que les opérations américaines en Irak sont « bonnes pour la sécurité de ce pays », tandis que l’écrasante majorité estime que « dès le retrait des troupes de Bush, les différentes composantes de la population irakienne parviendront à dénouer elles-mêmes leurs problèmes internes ».