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Tribune libre
Triste spectacle
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 8 mai 2007

Il ne se passe pas de jours sans que la presse israélienne, relayée par les agences de presse du monde entier, ne révèlent de nouveaux scandales, qui agitent la scène politique israélienne.

Certains rétorqueront que c’est la rançon du caractère démocratique de l’Etat d’Israël.

Pas si sûr et, en tout cas, ce n’est pas une raison valable

Chef de l’Etat, premier ministre, ministre des finances, bénéficiant, il est vrai de la présomption d’innocence, donnent matière à des révélations sur leur comportement avant ou même pendant l’exercice de leurs responsabilités.

L’ancien chef d’Etat-major aurait eu des préoccupations - certes légitimes - mais assez éloignées de ses importantes fonctions, alors que le pays est en guerre.

Tel ministre de la justice a même dû démissionner avant d’être condamné pour un comportement, qui - le moins que l’on puisse dire - n’entre guère dans le cadre des attributions d’un ministre.

Une commission d’enquête officielle vient de révéler les carences du premier ministre et de son ministre de la défense au moment de la guerre du Liban-sud, à l’été dernier.

Il ne lui appartenait, sans doute, pas de tirer la conclusion de ce constat : à savoir recommander la démission ou la défiance à ces responsables.

C’est à la Knesset, démocratiquement élu et représentant le peuple israélien, d’en tirer les conséquences.

Ce qu’elle n’a pas fait, puisque plusieurs motions de censure ont été rejetées hier.

Il est vrai que, comme dans d’autres pays, les parlementaires israéliens ne veulent pas se faire hara-kiri en provoquant, à court terme, de nouvelles élections.

Mais, de plus, last but not least, la ministre des affaires étrangères, donnant en quelque sorte, le coup de pied de l’âne, se déclare, officiellement, prête à assumer la direction du gouvernement, alors que le ministre de la défense, lui-même, objet de critiques, n’hésite pas à reprocher à Ehoud Olmert de n’avoir aucun agenda concernant le processus de paix.

Aussi ne faut-il guère s’étonner si la secrétaire d’Etat américaine a préféré remettre à plus tard une nouvelle visite à Jérusalem.

Bref, tout cela est bien triste et donne une piètre image de l’Etat d’Israël sur la scène internationale.

A ceux qui seraient tentés de faire valoir que tous ces faits - et méfaits - ne regardent que les Israéliens, qui vivent en démocratie, on est porté à répondre que cela ne facilite pas la tâche de ceux qui, de par le monde, essayent de défendre la cause d’Israël.

Comme nous l’avons, déjà, évoqué, il y a quelques années, dans un autre cadre (sur Guysen.Israël.News le 22 mai 2004), cela ne date pas d’hier qu’Israël est malade de la démocratie.

Naguère, un ministre français en exercice, Jean-Pierre Chevènement, pour ne pas le nommer, déclarait, haut et fort : « un ministre ça ferme sa g.....ou ça démissionne ».

Il ne nous appartient pas de dire aux Israéliens, ou plus précisément, aux membres de la Knesset, ce qu’ils doivent faire, mais on a le droit - pour ne pas dire le devoir - lorsqu’on éprouve une empathie légitime pour l’Etat d’Israël, de tirer le signal d’alarme et de crier « casse-cou ».

C’est ce que nous nous sommes permis, modestement - ou avec culot diront certains - de faire aujourd’hui.



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