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Par Jonathan Tobin - Jewish World Review
Article mis en ligne le 23 août 2005

Pourquoi des concessions territoriales ne rendent pas Israël plus populaire envers ses critiques

Pour les partisans d'Israël, la perception d'une dissonance cognitive au sujet des évènements actuels est désormais un lieu commun.

Ce mois-ci, Israël abandonne la bande de Gaza 38 ans après avoir conquis ce petit territoire lors d'une guerre défensive.

Les résidents juifs de la zone ont été contraints de partir. Des fermes, des villes, des foyers, des synagogues et mêmes des cimetières sont soit détruits, soit ramenés à l'intérieur des lignes d'armistice de1949.

Pour réaliser cela, le Premier Ministre Ariel Sharon a divisé son parti, le Likoud, fait partir certains des plus talentueux membres de son cabinet, et mis en route une série d'évènements qui menace avec le temps de déchirer en pièces la société israélienne.

En échange de ce maelstrom, Israël n'obtient rien des Palestiniens si ce n'est de savoir que la retraite va très certainement renforcer les mains de ceux qui croient que le terrorisme est la meilleure manière de traiter avec l'Etat juif.

Sharon a des raisons puissantes pour ce mouvement à Gaza, dont le besoin de garder cette zone de plus d'un million d'arabes en dehors des frontières d'Israël, et de créer une position mieux défendable que le déploiement actuel des troupes qui ont protégé les implantations.

Pieux espoirs
Mais le désengagement a aussi conduit beaucoup de Juifs américains à espérer pieusement que ce sacrifice gagnerait à Israël les applaudissements du monde - ou au moins diminuerait les battements de tambour de la critique que l'on retrouve tous les jours dans les pages des principaux quotidiens et aux informations télévisées.

En abandonnant Gaza, raisonnent-ils, Israël a confirmé son statut de " bon gars certifié " du conflit.

Mais ceux qui pensent qu'abandonner Gaza rendra Israël plus populaire s'auto-illusionnent. Les ennemis d'Israël ne sont pas impressionnés par son désir de paix ou sa volonté de rendre une partie de son territoire historique après avoir gagné des guerres, quelque chose qu'aucun autre état souverain n'a jamais fait.
Simon Peres, actuellement membre de la coalition menée par Sharon, a un jour déclaré à merveille qu'Israël n'avait pas besoin de relations publiques intelligentes pour raconter son histoire. Israël a seulement besoin d'une politique intelligente.

Il voulait dire par là que tout ce que Israël devait faire était de donner aux Palestiniens ce qu'ils voulaient : un Etat à Gaza et sur la rive occidentale. Après qu'il ait conclu les accords d'Oslo avec l'ancien chef palestinien Yasser Arafat, et rendu un tel état inévitable, Peres était convaincu qu'il avait exactement fait cela. Nous savons tous maintenant combien il avait tort de croire qu'Arafat voulait la paix. Mais ce qui n'a pas encore été complètement discuté est simplement combien sa politique de l'information s'est avérée défectueuse.

Lorsque Arafat a été installé comme chef d'un territoire palestinien, sa " police " armée et des terroristes libérés des prisons israéliennes, l'idée fausse qu'Israël était un occupant meurtrier qui tuait des bébés est devenue beaucoup plus prévalente à travers le monde, pas moins.

Même plus récemment, l'ancien Premier Ministre Ehud Barak - dont la surenchère audacieuse pour la paix au Sommet de Camp David en 2000 a mis pratiquement tous les territoires (y compris Gaza) sur un plateau d'argent pour Arafat - a également été grillé. Non seulement Arafat a dit non à l'offre de paix de Barak, mais dans les mois suivants, il a lancé une guerre terroriste sanglante.

Mais Israël n'a gagné aucun crédit pour son offre de paix, et la sympathie pour la cause palestinienne n'a pas diminué du fait de la décision de poursuivre le meurtre d'innocents dans les rues de Jérusalem et de Tel Aviv. Au lieu de cela, pour la première fois depuis des décennies, l'existence d'Israël, et la légitimité même du sionisme sont devenues matières à débats dans des cercles respectables.

Ironiquement, l'image d'Israël en Occident était probablement plus forte quand il était conduit par Itsh'ak Shamir, un mauvais communicant qui ne faisait pas mystère de son opposition à toute concession aux Palestiniens.

Et aujourd'hui, même après avoir surmonté quatre ans de terrorisme élevé qui a prélevé plus de 1000 vies juives, et avoir donné au successeur d'Arafat - et à ses alliés islamistes - tout Gaza sans même leur avoir demandé de signer un autre morceau de papier, où Israël en est-il ?

Le poison s'étend
En Europe, l'agitation antijuive et antisioniste continue de croître. Ici en Amérique, les Eglises libérales protestantes que les Juifs ont toujours considérées comme des alliés, s'alignent désormais pour dénoncer même les mesures israéliennes d'autodéfense passive, comme la barrière de sécurité, alors que certaines soutiennent aussi un boycott économique de l'Etat juif via le désinvestissement.

Le poison de l'antisionisme a été collé comme une sangsue dans certaines campagnes contre la guerre en Irak, qui sont alors traitées avec sympathie dans la presse grand public. Cindy Sheehan, la mère d'un soldat qui est tombé en Irak, est devenue le centre populaire de l'hostilité à l'administration Bush à travers son 'sit-in' à côté du ranch du Président à Crawford, Texas. Mais certaines de ses opinions semblent émises sans mention par la presse grand public : l'une d'entre elles étant l'hostilité à Israël.

Sheehan a écrit que son fils a été tué pour un " projet néo-conservateur au bénéfice d'Israël. Mon fils s'est engagé à l'armée pour protéger l'Amérique, pas Israël ". Elle aurait aussi déclaré : " Faites sortir l'Amérique d'Irak et Israël de Palestine, et vous arrêtez le terrorisme ".

Le fait qu'elle dise de telle choses, et que des Eglises par ailleurs respectables dénoncent Israël juste au moment où Israël donne aux Palestiniens une nouvelle opportunité pour la paix, doit nous apprendre quelque chose sur cette dynamique.

Quelle est la racine de cette folie ? Des historiens débattront cette question dans le futur, mais la théorie la plus plausible est que dès le moment où le porte-parole d'Israël et ses amis à l'étranger ont commencé à parler d'équilibre au sujet des Droits des Palestiniens à un Etat, et du besoin de sécurité d'Israël, celui-ci a commencé à perdre la guerre médiatique.

Des Droits peuvent seulement être équilibrés aux yeux du public par d'autres Droits, pas par des plaidoyers pour la sécurité. Si les Palestiniens se décrivent eux-mêmes comme les seuls ayant des Droits légitimes sur les territoires disputés, et qu'Israël échoue de manière répétée à donner une réplique efficace, alors pourquoi davantage de gens ne vont-ils pas considérer les Palestiniens dans leur Droit ?

Et quand ils ont conduit des rédacteurs et des responsables d'Eglises à penser Israël comme étant " l'occupant " et le " mauvais " par essence , alors les tactiques des Palestiniens - y compris le meurtre - deviennent légitime, et toutes les contre-mesures israéliennes deviennent illégitimes. C'est le défi alors que nous attendons le lancement de la troisième " intifada " palestinienne, comme le chef du renseignement militaire israélien l'a prédit devant le comité de la Knesset la semaine dernière.

Les Israéliens avaient leurs propres raisons pour dire "bon débarras" à Gaza, mais ils ne doivent en attendre aucun crédit dans les pages du New York Times, ou sur CNN, ou sur NPR [New Press Review, ndt]. Des années et des années de concessions ont seulement servi à renforcer l'idée qu'Israël est dans son tort. Et rien - ni rendre Gaza, ni même la totalité de la rive occidentale et Jérusalem - ne changera cela.

Jusqu'au jour où Israël et ses amis commenceront à parler de nouveau des Droits inaliénables des Juifs sur cette Terre, le mieux que nous puissions attendre est encore davantage des mêmes réactions.


http://www.jewishworldreview.com/0805/tobin_2005_08_22.php3?printer_friendly

Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l'IHC



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