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M. Chirac ne sait pas ce qu’il dit.
© Proff
Article mis en ligne le 2 mai 2004

Lors de sa conférence de presse du jeudi 29 avril 2004, le Président Chirac a affirmé : « Une solution pacifique du problème israélo-palestinien est un préalable au retour à un certain calme dans le monde ».

(...)

Le Président de la République française nous dit que le génocide du Soudan, les attentats suicides un peu partout dans le monde, le terrorisme sous toutes ses formes et partout, la guerre d’Iraq, l’instabilité meurtrière des Balkans, la guerre du Kashmir, la guerre des Tamouls au Shri Lanka, la Côte d’Ivoire, l’Algérie, etc., etc., bref M. Chirac nous dit que tous ces conflits ne trouverons leur solution qu’une fois la paix régnant entre Israël et ses voisins. En d’autres mots, suivant le Président Chirac, les Israéliens qui ne reconnaissent pas le terrorisme et le despotisme corrompu, personnalisé par Arafat, comme une partie fiable, nourriraient le parti de l’Islam politique et serait de ce fait la cause d’un ressentiment quasi universel, du moins parmi les musulmans et la plupart des ministères des affaires étrangères des pays européens. Comme personne n’a jamais attendu des propositions de paix palestiniennes, M. Chirac ose sommer le gouvernement israélien de sauver le monde, parce qu’Israël est forte. OnIl aurait pu entendre qu’il demandait la même , en toute équité, demander la même chose au gouvernement palestinien, mais ce dernier est trop virtuel pour que qui que ce soit puisse lui demander quoi que ce soit. Cet homme habile à conserver le pouvoir fait semblant de croire à la représentativité d’une Autorité palestinienne, qui n’a jamais eu de représentation démocratique respectant les règles de la démocratie. Le Président de la République française a pris la responsabilité de suggérer un bouc émissaire.

Le même Monsieur n’a pas eu le courage de demander aux médias françaises d’avoir l’éthique de l’information, c’est-à-dire de l’exactitude avant tout. Nous nous trouvons maintenant dans un environnement où le Président d’une république laïque, égalitaire, etc., etc. peut raconter n’importe quoi. Il peut formuler une demande inique, parce qu’il est impuissant politiquement sur le théâtre israélo-palestinien, qui est le plus symbolique et qui, de ce fait, met d’autant plus en lumière l’inexistence française au Moyen-Orient, assez représentative de l’inexistence européenne sur le même théâtre. Pour s’en convaincre : qui pourrait expliquer clairement ce qu’était la mission de M. Moratinos, nouveau ministre des affaires étrangères d’Espagne à Jérusalem, et en quoi cet mission a pesé sur les événements ? Dans ce contexte, M. le Président de la République française nous explique : la cause de notre impuissance n’est pas l’absence d’une représentation politique de l’Europe pour elle-même, mais un conflit politique, où nos amis Arabes se font battre à tous les coups. Alors, pour arrêter le cycle agression, défaite, humiliation, haine, et on recommence, M. Chirac affirme que le fort doit arrêter d’être le plus fort, parce que sa force est la cause de l’humiliation de ses amis Arabes. A l’instar de M. Chirac, les amis des Arabes ne pensent pas qu’ils soient capables d’analyser rationnellement les causes de leurs défaites successives : l’échec du panarabisme avec la défaite de Nasser, l’échec de l’Algérie, celui des baathistes syrien et iraquien, l’échec de la modernité dans le plupart des pays musulmans, etc., etc. Personne n’oserait imaginer que cette solidarité européo arabe puisse être le reflet de l’impuissance des uns (les Européens) et du choix revanchard des autres (les Arabes et les états musulmans).

Dans cette perspective, la conférence de presse de M. Chirac, qui n’était pas improvisée, semble aussi signaler un renoncement à toute intervention politique ultérieure sur le théâtre moyen-oriental. En effet, quelle partie, israélienne ou palestinienne, accepterait d’endosser une responsabilité planétaire, alors que les problèmes qui se posent aux Israéliens et aux Palestiniens, se suffisent à eux-mêmes. Certes, ni la France, ni l’Union Européenne (UE) n’ont les moyens d’une intervention politique au Moyen-Orient, parce qu’ils n’ont pas les canons sans lesquels il n’y a pas de puissance politique. Mais, est-ce une raison de laisser entendre que les Israéliens vainqueurs seraient la cause des violences de par le monde. C’est appeler au lynchage… ou presque.

Le refus de la majorité des pays de l’UE (à 25) de reconnaître la guerre de civilisation que l’Islam politique a déclenchée contre les démocraties occidentales, dont Israël est le succès le plus criant et le seul au Moyen-Orient, empêche l’UE de définir une stratégie de défense commune. La réponse à cette nécessité s’est traduite, jusqu’à présent, par la création d’un comité ou d’une administration de plus, mais aucun plan cohérent de défense n’est en place. Le pari que fait cette majorité de pays c’est qu’une diplomatie conciliante et des actions sociales à discrimination positives va absorber le ressentiment de générations incultes dues au fameux ratage de l’intégration. Ils prétextent du paradoxe de sauvegarder la démocratie en ne se défendant pas, car la violence serait « jouer le jeu des » terroristes «  », comme si la génération de mes parents n’avait dû user de violence pour tuer le nazisme et sa galaxie fasciste. Or, ce que l’histoire de la deuxième guerre mondiale nous apprend c’est que la résistance au nazisme a bien fonctionné, du moins en ce qui concerne le Royaume Uni et qu’il a été détruit par une force militaire plus grande que la sienne. Dans cette perspective, on peut concevoir que l’OTAN est sur l’offensive en Afghanistan et que la coalition l’est de son côté en Iraq. En effet, tout les analystes sérieux interprètent les affrontements en Iraq, par la nécessité vitale pour l’Islam politique de faire échouer la démocratisation de l’Iraq, son entrée dans la modernité. C’est bien pour cela que le succès américain est si redouté de tous les alter mondialistes et ces aigris qui sont si doués pour rationaliser leurs ressentiments ; c’est en cela qu’ils se retrouvent dans leurs amis arabes, si doués pour la défaite.

Ces faits ne sont certainement pas formulés par M. Chirac comme ils le sont ici, néanmoins ils constituent de bons paramètres aux ressentiments des gens qui n’ont aucun projet valorisant pour eux-mêmes. En effet, seulement admettre qu’il est légitime qu’un enfant aille se faire sauter en massacrant des inconnus, interdit tout projet valorisant, parce que c’est un cas où le ressentiment est plus fort que la vitalité. Dans ce sens, l’affirmation du Président de la République française selon laquelle « Une solution pacifique du problème israélo-palestinien est un préalable au retour à un certain calme dans le monde » est immorale, si ce n’est qu’en accentuant le côté planétaire d’un conflit qui n’en souffre que trop, revient à rendre la paix encore plus problématique.

Monsieur Chirac, les Israéliens et les Sionistes sont en droit de vous demander, très respectueusement, un complément d’information sur le sens que vous attribuer à votre déclaration sur une hypothétique culpabilité dont devraient se défaire les acteurs de la guerre israélo-palestinienne pour sauver le monde.



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