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Liban et Ligne Bleue : il n’y a pas de « quoi qu’il en soit » qui tienne
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 6 août 2010
dernière modification le 5 août 2010

Dans leur volonté de renvoyer Israël et le Liban dos à dos dans ce qui a été clairement une attaque libanaise cynique et préméditée contre Israël, des médias ont mis sur le même pied les versions israéliennes et libanaise , d’autres, comme Libération, ont accusé carrément Israël au mépris de la vérité dite aujourd’hui non seulement par l’État hébreu mais aussi par la FINUL, les Nations unies ou le Département d’État américain. Opération post-Marmara qui s’inscrit donc dans la volonté de délégitimer l’État hébreu

Dans ce qui pourrait sembler avoir été un souci d’équité TF1 donnait les versions israélienne et libanaise de l’attaque libanaise contre Israël, les mettant sur pied d’égalité et les ponctuant de « quoi qu’il en soit... » pour affirmer que seule « une chose est sûre », à savoir qu’il y ait eu, après l’incident initial, des « échanges plus nourris » entre les deux parties.


Des faits clairs établis très tôt


Ce qui revient à dire qu’on ne peut se fier aux explications détaillées données rapidement et officiellement le jour même, dès 16 h, soit moins de quatre heures après les faits, par Israël . Le ministère des Affaires étrangères israélien précisait en effet comment, dans un premier temps, des snipers libanais ont pris pour cible des soldats israéliens, tuant un Lieutenant colonel, Dov Harari, et blessant grièvement le capitaine Ezra Lakia. Attaque délibérée perpétrée alors que les forces israéliennes se livraient, côté israélien, à un travail d’entretien et d’élagage coordonné avec la FINUL qui en avait été prévenue, longtemps à l’avance, comme le rappelle, par ailleurs, le Chargé d’affaires israélien dans deux courriers adressés entre autres au Secrétaire général des Nations unies.


Libération, évidemment, retenait la version libanaise la donnant comme vérité établie : les soldats israéliens « veulent arracher un arbre qui se trouve de l’autre côté de la ligne bleue, c’est-à-dire en territoire libanais. » Provoquant donc l’incident. Donc coupable.


Confirmations onusienne et américaine de la version israélienne


Les Nations unies ont fait savoir très rapidement aussi et on ne peut plus clairement que ce fameux arbre était bel et bien du côté israélien de la ligne onusienne de séparation entre les deux pays = comme en témoigne fort heureusement la FINUL


Ce que reprend le Département d’État américain qui, ayant déploré qu’il y ait eu perte de vies des deux côtés, déclare que « les Nations unies ont établi maintenant que les arbres coupés par l’armée israélienne étaient du côté israélien de la ligne qui sépare Israël et le Liban. Les tirs de l’armée libanaise étaient totalement injustifiés. » Et, en réponse à une observation faite lors de sa conférence de presse quotidienne, le porte-parole, Philip J. Crowley, explique la prudence de la réaction américaine faite à chaud par la volonté de savoir ce qui s’était exactement passé. Un exemple que devaient suivre les médias souvent prompts à accuser Israël de tous les maux ou à mettre sa parole en doute. Il ajoute qu’il pense que « dans des conversations diverses des représentant libanais ont reconnu eux-mêmes avoir tiré les premiers.


Répliques israéliennes et Résolution 1701


« Attaque contre des soldats israéliens et violation flagrante de la Résolution 1701 » dénoncée dès le 3 août par Benyamin Netanyahou qui tient le gouvernement libanais pour responsable. Et qui justifie le fait que la réponse israélienne ait été « agressive », ajoutant qu’elle « le sera à l’avenir contre toute tentative de violer le calme de la frontière nord etd’attaquer les habitants du nord et les soldats qui les protègent.

Israël a répliqué par des tirs d’artillerie et des tirs à partir d’hélicoptères contre la position libanaise en place dans cette zone. Puis Israël a accepté une demande libanaise de cessez-le-feu pour évacuer les blessés libanais. Mais une demie heure après l’arrêt des tirs israéliens un tank israélien a été pris pour cible par des tirs libanais anti-tanks et a donc répliqué, détruisant la position d’où étaient partis les tirs.

Il importait que la réaction israélienne soit rapide et musclée car il ne faut pas perdre de vue que le Hezbollah implanté au sud Liban possède un énorme arsenal et attend manifestement la première occasion pour lancer une offensive anti-israélienne. Cette attaque ayant sans doute servi de test.

Quant à la Résolution 1701 il faut rappeler qu’elle exigeait le désarmement de toute milice au Liban, reprenant des résolutions précédentes et condition nécessaire pour que le Liban puisse vivre en paix. Ce qui est resté lettre morte et ce que bien peu ne rappellent alors que cela constitue une composante essentielle de la situation libanaise et libano-israélienne actuelle. Ce que soulignait récemment à Paris le Cardinal Sfeir, patriarche maronite de tout l’Orient


Préméditation : des journalistes du Hezbollah ou proches du mouvement terroriste comme certains soldats libanais


Un journaliste libanais qui se trouvait avec les forces libanaises a été tué lors de l’attaque. Il écrivait pour Al-Akbar qui selon le Courrier International défend une ligne politique proche de l’axe irano-syrien. Quant à son financement, « certains parlent de capitaux privés proches du Hezbollah. » Un autre journaliste qui était sur les lieux a été blessé. Selon Reporters Sans Frontières il s’agit d’un correspondant de la chaîne Al-Manar – télévision du Hezbollah Il semble invraisemblable que ces journalistes, parmi d’autres sans doute, aient été par hasard avec les forces libanaises installées près d’une petite bourgade à quelque 30 kms de la ville de Tyr...Et il ne faut pas oublier qu’Israël avait prévenu la FINUL de ses opérations d’élagage longtemps à l’avance pour éviter, justement, tout incident. FINUL qui a bien entendu dû prévenir l’armée libanaise dans le même but.

Or, aux dires mêmes de partisans du Hezbollah, ce mouvement « représente 40 % de la population libanaise, sans compter ses alliés » . Et le Hezbollah est la force principale au sud Liban, zone où il est prédominant depuis ces dix dernières années L’armée libanaise compte donc à coup sûr des hommes proches du Hezbollah dans ses rangs. Le retenue peu courante d’un Hezbollah qui n’a pas bougé dans cette affaire et s’est contenté d’observer est d’ailleurs très significative. Par ailleurs, bien évidemment, l’armée libanaise fanfaronne et menace de « lourdes conséquences » en cas de « nouvelle agression israélienne (sic)... »

Les soldats libanais tués au cours de l’attaque – dont Israël est rendu coupable, côté libanais – ont été enterrés au sud Liban dont ils étaient originaires. Ils ont été qualifiés de « martyrs » et des appels à la vengeance ont été lancés


Le mauvais exemple du Marmara


Pour qu’Israël soit condamné il fallait que le Hezbollah n’intervienne pas de manière claire. Et pour ceux qui ont monté cette attaque planifiée il a sans doute semblé très probable qu’Israël serait accusé de l’avoir provoquée. Et bien entendu fermement condamné. Ce qui aurait été logique à voir la manière dont Israël a été condamné lors de l’attaque brutale des soldats israéliens tentant d’aborder le bateau turc Marmara. Attaque perpétrée par des aspirants au martyre bien décidés à en découdre contre des soldats qui se défendirent. A ce propos Israël vient d’accepter de renvoyer à la Turquie ses trois bateaux saisis à cette occasion, les confiant à des remorqueurs turcs pour ce faire Le gouvernement israélien demande à la Turquie de ne plus tenter de forcer le blocus de la Bande de Gaza, rappelant que l’aide destinée à Gaza est acheminée par voie terrestre.


Benyamin Netanyahou s’élève d’ailleurs dans un communiqué du 4 août contre le fait que « la communauté internationale garde le silence quand des roquettes sont tirées contre des civils israéliens ou que des attaques non provoquées sont perpétrées contre nos soldats » et que l’on n’entende que des « expressions d’indignation ne soient réservées qu’à Israël lorsqu’il répond à ces attaques. » Et il en appelle à cette communauté internationale à condamner les attaques récentes. Qu’elles soient libanaise ou émanant de la Bande de Gaza -les derniers tirs de roquettes ayant touché également la Jordanie cette fois.-


S’il n’y avait eu le témoignage de la FINUL on peut se demander comment cette affaire aurait été utilisée, surtout compte tenu de la mort d’un journaliste...Le jour même la FINUL organisait une réunion avec des représentants de l’armée libanaise et de Tsahal pour apaiser les tensions et tenter de prévenir d’autres incidents. Au cours de cette rencontre la FINUL a présenté les conclusions auxquelles elle était d’ores et déjà parvenue, à savoir que les forces israéliennes n’avaient pas franchi la Ligne Bleue



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