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Le style paranoïaque en politique
By Jonathan Tobin - Jewish World Review - Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC
Article mis en ligne le 6 avril 2006

L’abîme s’accroit entre le courant universitaire dominant et l’opinion dominante en Amérique

Cliché sur la politique universitaire : il est tellement amer parce que les enjeux en sont insignifiants. Cette vieille scie reste vraie tant que les rivalités affectent la compétition pour l’avancement dans tout Collège ou Université. Mais l’impact des gauchistes titularisés en l’Amérique sur la politique de notre nation n’est pas si trivial.

D’où la tempête foudroyante qui s’est abattue sur les têtes de deux universitaires éminents ce mois-ci, après un long essai qu’ils ont cosigné dans la ’London Review of Books’ portant le débat sur Israël à un nouveau nadir.

Simplement intitulé « Le Lobby pro Israël », l’ouvrage de John Mearsheimer et Stephen Walt est, plus ou moins, un manuel de toutes les calomnies et insinuations qui ont été répandues sur l’influence supposée pernicieuse des partisans d’Israël sur la politique étrangère américaine.

Comme tel, il est loin d’être unique. On peut trouver d’autrs épîtres, remplies du même type d’erreurs factuelles évidentes ponctuées de préjugés éhontés, sur un grand nombre de sites Internet extrémistes tenus par des néonazis ou des islamistes. En effet, c’est un exemple classique de ce que le grand historien libéral américain Richard Hofstader étiqueta un jour « le style paranoïaque dans la politique américaine ».

DES QUALIFICATIONS IMPRESSIONNATES

Mais ce qui différencie Mearsheimer et Walt des populistes antisémites du 19ème siècle sur lesquels Hofstader a écrit - ou même d’un exemle contemporain comme l’homme du Ku Klux Klan David Duke - ce sont leurs qualifications.

Mearsheimer est professeur de Sciences Politiques de l’institut Wendell Harrisson à l’Université de Chicago, alors que Walt est le Professeur d’Affaires Internationales de l’institut Robert et Renée Belfer, ainsi que le doyen universitaire de l’Ecole de Gouvernement Kennedy à l’Université Harvard. Tous deux détiennent une sinécure au coeur de l’Establishment universitaire.

Leur objectif n’est pas seulement d’attaquer Israël, mais aussi de délégitimer les partisans d’Israël. Le point principal de « The Lobby » est de dépeindre la communauté pro-Israël comme une vaste conspiration qui contrôle les médias, la colline du Capitole [siège du Congrès US, ndt], et la Maison Blanche, et qui repouse impitoyablement toute résistance à la politique d’Israël.

La vérité est moins excitante. Un consensus d’Américains aussi bien à travers les partis politiques que par l’affiliation religieuse s’identitfie avec Israël, non pas parce qu’ils font monter les enchères des « Sages de Sion », mais parce qu’ils voient israël pour ce qu’il est : un Etat démocratique dans une mer de tyrannie arabe avec les racines partagées de la civilisation judéo-chrétienne.

Personne ne doit stipendier ou sonner le rappel des Américains de base pour soutenir Israël. Qu’ils fondent leur soutien sur la Bible (comme beaucoup de Chrétiens américains le font) ou sur la sympathie avec une démocratie amie affligée par des terroristes, l’histoire d’amour américaine avec l’Etat juif a résisté aux assauts de médias pleins de préjugés (un autre point sur lequel Mearsheimer et Walt ont complètement tort) et aux attaques démagogiques des extrémistes de gauche comme de droite.

Et bien que les Etats Unis soient le seul véritable allié d’Israël, ils sont loin d’être obséquieux dans leurs échanges avec Jérusalem. Depuis des décennies, Washington a mis une pression constante sur Israël pour faire des concessions au nom d’un éphémère processus de paix.

Bien qu’il ait largement pourvu Israël d’aide militaire et économique, à l’opposé des « alliés » européens, Israël n’a pas demandé à l’Amérique de déployer massivement des troupes pour sa défense. En fait, si seulement un pourcentage de l’argent américain dépensé pour les déploiements de l’OTAN pendant la Guerre Froide étaient considéré comme de l’aide étrangère, alors l’Allemagne et la France - et non pas Israël - seraient considérés comme les principaux bénéficiaires des largesses américaines.

Pourquoi alors devons-nous considérer cet essai comme suffisamment significatif pour requérir une réponse ?

Surtout parce que la stature universitaire de ces deux hommes démontre à quel point les théories de la conspiration ont voyagé depuis l’ère suivant le 11 septembre. Cela devrait éclairer un point que Mearsheimer et Walt ont eux-mêmes soulevé - l’examen approfondi de la propagande anti-israélienne à l’Université. Tous deux ont proclamé que « Le Lobby » avait oeuvré pour supprimer toute critique d’Israël sur le campus, citant quelques efforts pour répondre à l’intimidation d’étudiants juifs par des professeurs...

PREJUGES SUR LES CAMPUS

De fait, les préjugés anti-israéliens dans les Collèges et les Universités sont devenus assez envahissants pour permettre que les opinions des auteurs de « Le Lobby » apparaissent plutôt proches de l’opinion dominante dans le domaine des Etudes du Moyen-orient. Alors que Pat buchanan de la Droite troglodyte avait une fois qualifié à tort le Congrès de « territoire israélien occupé », c’est l’Université américaine qui est devenue de plus en plus un lieu où les étudiants et les professeurs pro-isaéliens se sentent souvent incapables de livrer leurs pensées publiquement.

S’il a servi à quelque chose, l’essai de Mearsheimer et Walt devrait générer encore davantage de soutien pour des efforts tels que le mouvement de protestation contre l’incitation à la haine anti-Israël à l’Universié Columbia [Etat de NY, ndt], et par Campuswartch.org, le site Internet fondé par les universitaires Daniel Pipes et Martin Kramer, mentionnés dans « The Lobby ».

Loin de supprimer la liberté universitaire, ce sont seulement des contre-ataques isolées sur le vrai monolithe de l’université : les préjugés contre Israël. Ce sont les théoriciens de la conspiration du « Lobby » qui souhaitent réprimer non seulement des universitaires peu nombreux tels Pipes et Kramer qui ont la témérité de se dresser en faveur de l’alliance USA - Israël, mais aussi le droit à la liberté d’expression des Juifs américains.

Ce que cet incident devrait aussi provoquer, c’est d’alerter une nouvelle fois les Juifs de Gauche sur les dangers à l’égard d’israël qui augmentent au sein de la Gauche politique, dont la forteresse est l’Université américaine. c’est au moment même où les insultes antisémites pendant les manifestations anti-guerre au cours des années passées sont devenues plus notables et même plus envahissantes, que la volonté de la Gauche universitaire a concentré son venin sur le sionisme.

Alors que beaucoup de partisans de Gauche ont concentré leur attention sur la menace perçue contre les Juifs religieux conservateurs, et déploré l’accueil offert aux partisans de l’aile droite d’israël comme l’ancien dirigeant le la majorité au Congrès Tom Delay (Rep, Texas) par certains Juifs, ils n’ont pas prêté suffisamment d’attention à la croissance des universitaires de Gauche cassant du sucre sur le dos d’Israël.

Plutôt que de tant se soucier de la popularité d’Israël à Droite, les partisans de Gauche doivent commencer à se soucier de l’impopularité d’Israël à Gauche.

Le point qui plonge tant Mearsheimer et Walt dans la perplexité - le consensus pro-israël - doit nous rappeler que le soutien à Israël n’est pas la propriété de la Gauche ou de la Droite. Il serait simplement aussi illogique de rejeter les partisans de Gauche qui aiment israël, qu’il le serait de condamner les conservateurs qui font de même.

Alors que les auteurs de « The Lobby » sont justement ridiculisés, nous aurions tort de penser qu’ils sont les seules personnes dotées de qualifications brillantes et de la capacité d’influencer des étudiants qui ont les mêmes sentiments . Plutôt que d’en rire, nous devrions réfléchir fortement à la profondeur des racines de la haine contre Israël, distillée dans nos plus prestigieuses Ecoles. Et c’est une variété de la politique universitaire où les risques sont en effet très élevés.


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