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Le piège de la résolution 1701
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 24 octobre 2006

Une fois encore, la meute des loups aboient après Israël.
Qu’il s’agisse du Secrétaire général (sortant) de l’ONU, du général commandant les casques bleus au Sud-Liban ou du ministre français de la défense nationale, les médias français sont remplis de déclarations de protestation contre les survols du territoire libanais par l’ aviation israélienne.

Certes de telles incursions en territoire libanais ne sont pas conformes à la résolution 1701.

Mais, il est tellement plus commode de s’en prendre, à nouveau, à Israël, « cet empêcheur de tourner en rond » qui a, pourtant, exécuté l’obligation principale qui pesait sur lui, à savoir l’évacuation du territoire libanais (sous réserve du problème épineux des quelques kilomètres carrés des fermes de Chebaa).

Cela permet d’occulter que la « partie adverse » s’en tient, elle, à un respect minimum de ses obligations : à savoir le déploiement de l’armée libanaise, pour la première fois depuis des décennies (sans qu’Israël en soit responsable), sur l’ensemble du territoire libanais.

En revanche, alors que ce sont des conditions essentielles pour que le feu ne continue pas à couver sous la cendre, il n’est question ni du désarmement des milices (donc du Hezbollah), ni du contrôle de la contrebande d’armes, en provenance de Syrie (directement ou indirectement d’Iran), expressément visés par la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Autrement dit, tout en relevant que la surveillance maritime des côtes libanaises assurée par des militaires allemands est de nature à le gêner quelque peu, le Hezbollah est en mesure de préparer, tranquillement, sa revanche, sous l’œil toujours aussi bienveillant des casques bleus qui, bien évidemment, ne peuvent pas, à la fois, regarder devant eux et en l’air et qui privilégient ce dernier champ de vision.

On ne dira jamais assez que la présence, depuis 1978, des casques bleus, à différentes reprises sous commandement français (généralement peu amène à l’égard d’Israël), a été non un apport au maintien de la paix - ce qui était sa mission - mais un obstacle à celle-ci.

Quand on découvre, maintenant, les aménagements sophistiqués auxquels a procédé, durant des années, le Hezbollah - ce que les services secrets israéliens auraient pourtant dû également savoir, mais que les casques bleus voyaient manifestement sous leurs yeux - il est évident que la présence même de la FINUL empêchait toute action préventive de légitime défense de l’armée israélienne.

Nous pensons - en pesant nos mots - que la carence onusienne est largement responsable des nombreux morts, des deux côtés, que l’on a dû déplorer au cours des récents combats.

Malheureusement, il semble que l’on s’oriente vers les mêmes erreurs, à en juger par les récentes déclarations auxquelles nous faisions allusion.

Et nous ne parlons pas de la libération des deux militaires israéliens, qui est toujours aussi problématique.

Mais, cette fois, juridiquement, il n’y a pas violation formelle de la résolution 1701, car cette libération n’est pas visée par le dispositif de la résolution, mais seulement évoquée dans ses considérants.

Une fois encore, la France semble avoir choisi son camp, puisque, d’après la presse, Madame Alliot-Marie a profité de son voyage aux Etats-Unis pour essayer de faire pression sur le gouvernement américain pour qu’il intervienne auprès du gouvernement israélien afin de mettre fin au survol du territoire libanais.

Pourquoi ne pas profiter de la soi-disante bonne audience de la France auprès des Etats arabes pour obtenir le respect des obligations pesant sur le camp opposé ?

Mais au même titre que Paris reproche aux Israéliens de ne pas vouloir négocier avec le gouvernement palestinien, dont les responsables ne manquent, pourtant, aucune occasion de proclamer qu’à terme il vise - comme Arafat, autrefois - la libération de « toute la Palestine », le gouvernement français s’en tient, au Liban également, à ne voir que « l’arbre qui cache la forêt ».



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