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Le Grand rabbin de France , Gilles Bernheim , vient de rendre publique sa position concernant le projet de législation sur le mariage entre personnes du même sexe.
Raphaël Draï - Radio J le 22 octobre 2010
Article mis en ligne le 22 octobre 2012
dernière modification le 23 octobre 2012

Le document produit à cet effet est courageux, circonstancié et argumenté. Il devrait être convaincant. Chacune et chacune devrait donc en prendre connaissance et le faire valoir auprès l’autorité, des élus et des individus concernés. Car, il y va du type de civilisation dans lequel les uns et les autres nous souhaitons vivre et de ce qu’il convient de qualifier du titre de loi. Longtemps les questions relatives à l’homosexualité ont été taboues.

Je me souviens qu’étudiant en droit, celle- ci était encore considérée comme une perversion relevant de la psychopathologie d’une part et du droit pénal d’autre part. Aujourd’hui, c’est l’homophobie que le droit pénal réprime et la condition homosexuelle est mieux comprise sinon admise par ceux et celles qui ne la vivent pas directement. La législation sur le PACS a entériné ces évolutions de la société civile .Ce ne fut pas sans polémiques acerbes. Cependant, rendre à présent légal le mariage, ainsi qualifié, entre personnes du même sexe, constitue le franchissement d’une étape d’une autre nature à laquelle il n’est pas possible de consentir. Tous les théoriciens du droit savent que sous l’appellation de loi, l’on place des choses fort différentes. Au sens strict et formel, la loi est l’acte voté par le parlement à partir d’un débat ouvert et loyal entre majorité et opposition. Mais le législateur , entendu en ce sens , a t –il le pouvoir de toucher à d’autres lois qui concernent les fondements même de l’être humain et au rapport immémorial et imprescriptible entre les mots et les choses ?L’élargissement de la conscience écologique y a rendu chacun attentif : l’usage privatif des ressources limitées de la planète ne saurait se concevoir au détriment du bien commun .Pourquoi ce qui est valable pour les espèces végétales ou animales ne le serait –il pas pour l’identité humaine ? Un mariage digne de ce nom doit unir un homme et une femme, es qualités, deux êtres à la fois différents et complémentaires. Cela n’est pas un dogme figé et stérile mais la condition même de la pérennité du genre humain. Y porter atteinte ce n’est pas promouvoir le principe d’égalité ni élargir le champ de l’amour interhumain, c’est régresser vers le règne du même et de l’indifférencié d’où la création est sortie non sans efforts. Evoquer le principe d’égalité dans de pareilles conditions c’est le confondre avec celui de l’uniformité. L’on peut se demander d’ailleurs si l’invocation de ce principe dans un pareil domaine ne met pas surtout en évidence sa dénaturation puisque se vouloir égal , toujours en ce sens , c’est surtout exiger pour soi même , et par principe , ce qui distingue autrui en tant que tel . Si demain le mariage entre personnes de sexe différent était abrogé il est à parier que les promoteurs du mariage entre homosexuels à leur tour n’en voudraient plus. Répétons le : aucun législateur au monde n’a le pouvoir ni l’autorité suffisante pour attenter aux fondements même de la condition humaine .Comme le souligne Gilles Bernheim ce n’est pas parce que les uns dans tel pays s’y laissent aller que les autres ailleurs doivent les suivre comme les moutons de Panurge. Reste une dernière question pour aujourd’hui : si malgré tout le Parlement français instituait le mariage entre homosexuels, et que le Conseil constitutionnel ne le censurait pas, quelle attitude adopter ? Faudra t-il entrer en résistance ouverte contre cette loi que ne manqueront pas d’invoquer ensuite ses bénéficiaires pour revendiquer le droit au mariage religieux ? L’actuel président de la République, qui lui même ne s’est jamais lié par les liens du mariage, prendra t-il le risque d’infliger à la France une crise majeure dont sa propre autorité ne se remettra guère ?



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