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Le double jeu palestinien
Freddy Eytan | Le Cape
Article mis en ligne le 7 août 2009

En dépit des déclarations « pacifiques » destinées à l’opinion internationale, les premières décisions prises à huis clos, lors du 6ième Congrès du Fatah à Bethléem risquent de gommer un long et pénible chemin vers la paix et compromettre toute coexistence possible et sincère entre Palestiniens et Israéliens. L’emblème, le symbole éloquent du Fatah, n’a pas toujours été modifié et les accords d’Oslo signés ne sont qu’un chiffon de papier pour la majorité des délégués présents à cette assemblée.

Le double jeu est flagrant et le masque est tombé. Il dévoile que la lutte armée et la « résistance » demeurent pour le Fatah la seule voie possible pour forcer Israël à se retirer des territoires occupés et pour pouvoir reconquérir la Palestine.

En fait, le Fatah n’a pas changé de visage depuis sa création par Yasser Arafat. C’était en janvier 1959, voire plus de huit ans avant la guerre des Six-Jours et la « conquête des territoires »… Rappelons que le Fatah a été inspiré par la guérilla d’Amérique latine. Il a suivi le chemin entrepris à l’époque par Che Guevara et Fidel Castro et il admire aujourd’hui les prouesses du bouillant Hugo Chavez.

Le Fatah est semblable au Hamas. Chacune des composantes de l’OLP est une organisation politique et militaire. Chaque mouvement a pour but de libérer la Palestine mandataire d’avant la création de l’Etat juif, soit une négation totale du fameux partage adopté par l’ONU le 29 novembre 1947.

Le Fatah et le Hamas sont des frères siamois devenus ennemis. Ils propagent la même idéologie et la même stratégie et seule leur tactique est différente et change selon les circonstances. Depuis la victoire du Hamas à Gaza en 2006, chaque mouvement tente de prendre le pouvoir par des moyens non démocratiques, par la ruse et la corruption, par la force armée et la terreur. L’élection des nouveaux délégués au dernier congrès est une preuve éloquente de la manière dont la gouvernance palestinienne fonctionne. Elle rappelle les méthodes des maffias.

L’objectif du Fatah a été depuis toujours la création d’un Etat palestinien démocratique et progressiste où juifs, chrétiens et musulmans coexisteront dans la paix. Dans cet Etat, les juifs qui voudront y rester seront une minorité. Dans leur propagande, les dirigeants du Fatah proclament que cet Etat sera laïc contrairement au Hamas islamique. Toutefois, dans leur campagne d’information à usage interne, ils démentent toute intention de laïcité. AL Assifa (tempête) constitue l’aile militaire du Fatah avec plus de dix mille combattants. Ses opérations visent des objectifs militaires et stratégiques. Le premier attentat perpétré le 1er janvier 1965 avait comme cible la conduite nationale d’eau en Galilée…

Le gouvernement israélien a intelligemment permis aux délégués de la diaspora palestinienne de venir à ce Congrès. Jérusalem a aussi autorisé aux députés arabes de la Knesset d’y participer. La bonne volonté israélienne se traduit aussi par une accalmie en Cisjordanie et un boum économique dans toutes les villes palestiniennes. Hélas, le dernier congrès du Fatah a été dirigé à l’encontre du dialogue et du processus de paix. Désormais, le Fatah comme le Hamas se dispute la priorité du combat contre l’Etat juif. La Cisjordanie et la bande de Gaza vivent sur un volcan et la responsabilité incombe uniquement aux dirigeants palestiniens.

A l’approche de nouvelles élections législatives et présidentielles en Cisjordanie et à Gaza et en vue d’une publication prochaine d’un plan de paix américain, le président Obama et les Européens doivent agir prudemment et obtenir préalablement des assurances et garanties solides pour ne pas retomber dans le piège des accords d’Oslo. Les Palestiniens cherchent leur voie depuis 1947 et ne sont toujours pas unis et décidés à prendre des décisions pour leur avenir et leur propre Etat.

Le temps de la maturité a sonné depuis fort longtemps et une fois de plus le Fatah a raté l’heure historique Les leaders palestiniens devraient parler d’une seule et unique voix et nous dire clairement s’ils ont décidé à lancer une nouvelle Intifada ou préfèrent-ils le langage diplomatique ? Décidément, le double jeu est devenu exaspérant, pathétique et déroutant.



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