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Le désengagement : un espoir d’une relance du processus de paix
Oped de Son Excellence Yehudi Kinar, Ambassadeur d’Israël en Belgique et au Luxembourg paru le 17 août dans ‘Le Soir’ et dans ‘La Voix du Luxembourg.’
Article mis en ligne le 25 août 2005

Cette semaine, Israël entame le désengagement de la bande de Gaza, mettant fin à 38 ans de présence civile et militaire dans cette région.

En 1982 déjà, dans le cadre du traité de paix avec l’Egypte, l’implantation de Yamit, ainsi que d’autres plus petites communautés dans le Sinaï avaient été démantelées et leurs 5000 habitants évacués par l’armée israélienne, sous les ordres de l’actuel Premier Ministre Ariel Sharon, alors Ministre de la Défense.

Le retrait actuel est, pourtant, tout à fait différent, car ne s’inscrivant pas dans le contexte d’un traité de paix en bonne et due forme. Il est la conséquence de la conviction du Gouvernement israélien, de ce que l’impasse du processus de paix après l’échec de Camp David et les années de souffrances pour les deux peuples qui ont suivi, devait coûte que coûte être rompue par une initiative à même de relancer ce processus. Une initiative qui par son ampleur et ses enjeux, par le débat passionné qu’elle a suscité au sein de la société israélienne et qui s’est déroulé dans le respect de la démocratie, traduit la volonté de paix sincère du peuple israélien. C’est un signal lancé au peuple palestinien, c’est un signal lancé à la communauté internationale.

Quelque 1700 familles, soit quelque 8500 personnes devront quitter leurs foyers, leurs écoles, perdront leurs emplois, fermeront définitivement la page d’une vie construite pendant plusieurs décades, pour être relogées et réinsérées en Israël. Une vaste opération dont le coût économique est estimé à 2 milliards de dollars, soit 3,5% du budget de l’Etat pour l’année 2005. Un montant équivalent à la moitié du budget annuel israélien de la Santé, ou à environ un tiers du budget annuel de l’Education... Et qui survient alors que la société israélienne doit faire face, depuis quelques années déjà, à une crise économique et à des restrictions budgétaires sans précédent dans l’histoire d’Israël.

Mais au-delà des chiffres, au-delà des drames humains, des concepts sécuritaires et stratégiques ont du être repensés, impliquant des risques considérables dans un environnement géostratégique instable et en partie hostile. Il s’agit là d’une première, motivée par une lecture de ce que le statu quo devait être brisé et par l’espoir sincère qu’une telle initiative créerait une réalité plus stable sur le terrain qui soit le prélude à une ère moins violente avec les voisins palestiniens, pour déboucher finalement sur une paix garantissant la coexistence pacifique de deux Etats pour deux peuples. Quitte à abandonner des dogmes sécuritaires et idéologiques. Quitte à susciter le débat interne. Quitte à consentir des concessions territoriales sans garantie, sans promesse de contrepartie.

Le désengagement n’est pas un objectif en soi, ni un subterfuge quelconque auquel certains détracteurs voudraient faire croire. Il est une première étape destinée à créer une nouvelle dynamique s’inscrivant clairement dans la volonté d’Israël de retourner chaque pierre, en vue de parvenir à un règlement de paix durable avec tous ses voisins, seule garantie pour la sécurité de ses citoyens.

Il reviendra ensuite aux Palestiniens de montrer ce qu’ils veulent et ce qu’ils sont capables de faire avec le territoire dont ils gagneront le contrôle. Par ses actions, Israël montre qu’il comprend les bénéfices d’une coopération. Israël demeure confiant de ce que la logique de la coopération s’imposera de la même manière au leadership palestinien, dès lors qu’il sera confronté à la nouvelle réalité dans la bande de Gaza. Nous avons tenté par tous les moyens de coordonner l’opération de redéploiement avec les Palestiniens. Les développements très récents en la matière sont plutôt encourageants. Mais d’autre part, nous leur avons clairement signifié que le désengagement ne pourra se faire sous le feu, et qu’Israël se réserve le droit de prendre toutes les mesures sécuritaires, le cas échéant.

Après le désengagement, quatre éléments devront être traités en priorité et soigneusement évalués.

La sécurité d’abord. Il est clair qu’il y a ici un intérêt commun pour les deux parties.
Israël n’a cessé de le répéter : si les Palestiniens sont capables de remplir leurs obligations dans le cadre de la feuille de route et de faire cesser la violence et la terreur, la paix et le calme prévaudront. Nous sommes conscients que 100% de réussite sont impossibles, à ce stade. Mais nous demandons 100% d’efforts.

L’économie ensuite. Israël reconnaît qu’il est de son intérêt aussi à ce que les Palestiniens jouissent d’un maximum de prospérité et bénéficient d’un meilleur niveau de vie. Il est vital de montrer que les peuples ont plus à gagner dans des conditions de paix que de suivre la voie de l’extrémisme et de la violence. C’est pourquoi Israël fera tout son possible pour fournir et faciliter l’aide, la coopération économique ainsi que le libre mouvement des personnes, des marchandises et des services.

Sur le plan diplomatique, le redéploiement est destiné à faciliter le retour à la feuille de route, l’élément clé étant la capacité de l’Autorité Palestinienne à gouverner et à remplir ses obligations en matière de sécurité, lorsque Gaza se trouvera sous son contrôle. Si c’est le cas, et c’est notre espoir, des progrès rapides et un avenir prometteur pour tous les peuples de la région est possible.

Enfin, la communauté internationale a un rôle vital dans ce processus. Elle peut fournir une assistance de premier plan afin de garantir que le désengagement soit une réussite. Son engagement doit être de nature à renforcer les modérés et à affaiblir les extrémistes.

C’est aussi notre vœu que nos voisins arabes de la région saisissent cette nouvelle opportunité pour construire avec nous un avenir de paix, de stabilité et de coopération.

Le désengagement traduit notre espoir et notre désir de paix. Avec une réciprocité des Palestiniens et l’aide de la communauté internationale, il peut représenter une percée importante dans la relance du processus de paix.



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