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Jérusalem et le complexe de Tsur Bah’er
Par Guy Senbel pour Guysen International News
Article mis en ligne le 4 juillet 2008

Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur l’attentat perpétré à Jérusalem mercredi 2 juillet. Commis par un résident de Jérusalem-est, un Arabe israélien, cet attentat a causé la mort de trois citoyens Juifs israéliens, rue Jaffa, devant l’immeuble qui abrite la rédaction et les studios de Guysen. La rue Jaffa est une des principales artères de Jérusalem. Jonchée de stèles commémorant des dizaines d’attentats, elle est devenue un théâtre de scènes morbides.

Nos journalistes ont filmé et commenté le carnage pendant de longues heures. Ils ont su garder leur sang froid, traiter à chaud un événement bouleversant. Les corps inanimés, les bébés couverts de sang, les véhicules écrasés, un autobus renversé, au sol, le sang et les traces suspectes d’explosifs, les sirènes, les hélicoptères, les soldats sur les toits. Et puis des coups de feu pour arrêter la course folle de l’assassin qui a semé la terreur et la mort. Le terroriste est originaire de Tsur Bah’er, un quartier arabe au sud de Jérusalem, tout comme l’auteur de l’attentat de l’école talmudique du Merkaz Harav qui avait coûté la vie à huit étudiants le 6 mars dernier.

Commis par des Arabes israéliens, les attentats du 6 mars et du 2 juillet ont ceci de commun qu’ils présentent un genre nouveau. Leurs auteurs ne sont pas des Palestiniens du Hamas ou des branches armées du Fatah, ce sont des Israéliens arabes qui jouissent des mêmes droits politiques et sociaux que les Israéliens de confession juive. Comment identifier des terroristes parmi 1 350 000 personnes qui vivent dans les frontières d’Israël ? Munis d’une carte d’identité israélienne sur laquelle la religion n’est pas mentionnée, encore moins l’origine, les Arabes israéliens circulent librement, exercent toutes les professions. Israël est un Etat de droit, la ségrégation y est interdite. Il n’existe pas à Jérusalem ou à Afula de citoyens israéliens de seconde zone. Il n’existe pas de ghetto non plus.

Les Arabes israéliens bénéficient, comme tous les citoyens israéliens, des aides de l’Etat, d’allocations sociales, ils sont même proportionnellement plus nombreux que les citoyens juifs à être propriétaires de leurs domiciles. En 1948, quand ils choisirent de devenir des citoyens israéliens, le taux de mortalité infantile était de 50% ; aujourd’hui, il est de 7%. Pendant plus de vingt ans, le directeur de l’information de la Première chaîne de télévision israélienne était un Arabe israélien. Salim Jubran n’est pas le premier juge Arabe israélien à siéger à la Cour Suprême israélienne. L’Arabe et l’Hébreu sont les deux langues officielles de l’Etat d’Israël. Enfin, neuf députés de la Knesset sont des Arabes israéliens.

Non, l’attentat de la rue Jaffa, le 2 juillet, n’était pas une réponse vengeresse aux mauvais traitements dont souffriraient les Arabes israéliens. Après le choc de l’attentat, il y a celui de sa représentation médiatique. « Attaque à la pelleteuse », la presse internationale présente l’événement comme une caricature d’attentat, le traitement réservé est souvent secondaire. Seules les images de l’exécution du terroriste, conduisant un engin de plusieurs tonnes pour tuer ça et là le plus grand nombre de passants, furent recherchées par les agences de presse. Celles des victimes font moins recette. Et c’est la voix de l’avocat de la famille du terroriste, qui plaide la cause d’un drogué, déséquilibré, qui aurait commis un « acte de folie »...

Même l’Autorité palestinienne que préside Mahmoud Abbas, qui a condamné l’attentat de Jérusalem, a évoqué l’hypothèse d’un acté prémédité ; le communiqué publié affirme que ’’si l’attaque a été préméditée, les Palestiniens la condamnent car de telles pratiques portent atteinte à la cause palestinienne’’.

Comment éviter d’autres attentats commis par des Arabes israéliens ? Il n’est pas question de « cloisonner les Arabes d’Israël dans leurs villes » a déclaré Ehoud Olmert jeudi 3 juillet. D’ailleurs, les habitants du quartier de Tsur Bah’er, dont était issu le terroriste, sont ’’sous le choc’’. Ils estiment que l’intégrisme ne règne pas dans leur quartier. ’’Un seul terroriste n’atteste pas de l’extrémisme’’, affirme-t-on dans les quartiers arabes de Jérusalem. Voilà défini le « complexe de Tsur Bah’er ».

La revendication de l’attentat par les « Brigades des Hommes Libres de Galilée », n’est pas prise très au sérieux, ce qui n’exclut pas que la motivation du terroriste ne s’origine pas dans un discours politique nourri de haine et de provocations.

En 2005, Azmi Bishara fut le premier député Arabe israélien à déclarer que la nationalité israélienne avait été imposée aux Arabes israéliens... En 2006, un autre député Arabe israélien, Ahmed Tibi, prônait l’établissement d’un « califat islamique » et dénonçait « l’israélisation des Arabes d’Israël ». Au début de l’opération « pluie d’été » sur Gaza en 2006, le député Arabe israélien Wassil Taha recommandait aux Palestiniens de cesser les attaques sur les civils en Israël et recommandait de procéder au kidnapping de soldats de Tsahal...
Ce fut chose faite avec Guilad Shalit.

A quelques jours d’une poignée de mains historique entre Ehoud Olmert et Bashar El Assad, alors que le Hezbollah et Israël ont trouvé un accord sur l’échange de prisonniers, morts et vivants, la question de la libération du soldat Guilad Shalit est sur toutes les lèvres.
Quelques heures après la libération d’Ingrid Bétancourt, le Président Sarkozy, mercredi 2 juillet au soir, saluait la libération de l’otage franco-colombienne. Il évoquait aussi la nécessité de libérer le soldat franco-israélien Guilad Shalit.

Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit, le dernier otage français, retenu en otage par le Hamas à Gaza, depuis 741 jours. Nous pensons aussi à Ehoud Goldwasser et Eldad Reguev, retenus en otage par le Hezbollah, et dont Ehoud Olmert a annoncé qu’ils ne sont plus en vie. Nous pensons enfin aux familles endeuillées d’Elisabeth Goren-Friedman, de Batshéva Untermann et de Jean Relevy, les trois victimes de l’attentat du 2 juillet à Jérusalem.



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