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Israël, rempart contre les dysfonctionnements des systèmes monothéistes ultérieurs
Bertrand Ramas-Muhlbach - Pour http://lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info
Article mis en ligne le 4 avril 2010
dernière modification le 5 avril 2010

En ce début avril 2010, l’Eglise catholique fait de nouveau les gros titres de l’actualité avec les scandales de pédophilie qui impliquent certains de ses responsables. Le 1ier avril, un prêtre de Rouen a été mis en examen pour agressions sexuelles sur un mineur de moins de quinze ans pendant qu’un autre prêtre du même diocèse était soupçonné de détention d’images à caractère pédo pornographique.

Plus généralement et très tristement, c’est l’ensemble des pays d’implantation du christianisme qui est concerné par ce fléau : les pays d’Europe, les Etats-Unis le Canada voire encore l’Australie. Des prêtres y sont accusés d’assauts sur de jeunes personnes et souvent incarcérés alors que leurs actes ont été dissimulés de nombreuses années par leur hiérarchie. L’Archevêque Allemand Robert Zollitsch a souhaité que ce vendredi (2 avril) Saint pour l’Eglise, marque un nouveau départ et qu’il soit mis un terme à ces scandales à répétition des dernières années. Dans cet état d’esprit, le pape Benoît XVI a prononcé son sermon pour le dimanche des Rameaux à Rome le 28 mars 2010, adressé « aux jeunes et à ceux qui sont chargés de les éduquer et de les protéger » .

Ce fléau qui frappe l’Eglise est en réalité lié aux modalités spécifiques d’exercice de leur ministère par les hommes en charge du service liturgique. L’abstinence sexuelle et le renoncement au mariage que l’Eglise catholique leur impose en vue d’une plus grande disponibilité au service de Dieu, sont, selon toute vraisemblance, à l’origine de comportements sexuels déviants. A priori, la nature humaine ne peut se passer ni de tendresse ni de relations sentimentales intimes. Autrement dit, imposer aux religieux l’offrande spirituelle d’une exclusivité donnée à Dieu, de réfréner les désirs, ou de renoncer à toute relation sexuelle alors que le fonctionnement du corps est dicté par le système hormonal, est parfaitement contre nature.

Lorsque le fonctionnement de l’Eglise catholique relève de règles ésotériques, il est possible de dissimuler la perversion de ses agents. Inversement, à une époque où chacun est instantanément informé des travers des responsables en charge du culte, il devient urgent de corriger les imperfections du système et de remettre en question ses règles inadaptées. Si elle n’accepte pas de corriger son fonctionnement sur le sujet, l’Eglise court le risque de faire douter les jeunes adeptes du système religieux et de les éloigner de la spiritualité qu’elle suggère. Actuellement, l’Eglise catholique est confrontée à une désaffection de ses lieux de prière et à une profonde crise morale et spirituelle des jeunes générations. Si la frustration spirituelle s’amplifie, les jeunes générations reviendront naturellement à des comportements violents, forme suprême de l’irrespect d’autrui.

Les valeurs chrétiennes d’amour, de générosité, de partage et d’élan vers l’autre, ne doivent donc pas être abandonnées par les jeunes générations de chrétiens au motif que l’Eglise tarde à corriger les propres incohérences de son système. En tout état de cause, et dans l’attente des modifications à venir, Israël doit conserver son statut de frère ainé et de rempart contre un rejet du fonctionnement spirituel de l’univers.

De la même manière, l’Islam ne semble pas encore avoir finalisé les règles applicables d’organisation de l’exercice de la foi, et notamment jugulé la violence qu’il suscite. Pour l’instant de nombreuses justifications sont apportées sans soit pris en compte la nécessité d’y mettre un terme définitif, alors que rien n’est susceptible de la cautionner.

La première justification de la violence en Islam tient à la certitude que le mode de foi s’impose par la force. Autrement dit, les Ulémas cherchent à prouver que l’Islam est la seule « religion vraie » qui triomphe de ses adversaires de cette manière. Ainsi, et bien que de nombreux textes du Coran glorifient la paix, les théologiens de l’Islam préfèrent recourir aux textes qui légitiment la violence et la terreur pour contraindre physiquement les Musulmans récalcitrants comme les non musulmans. Or, tant que l’Islam n’aura pas réglé ce problème d’ancrage dans les rapports de force, il continuera (à tort) de considérer ceux qui prônent la paix comme des défaitistes (qui pactisent avec l’ennemi), et la paix comme une résignation ou une perpétuation de la domination des infidèles.

La seconde justification de la violence en Islam tient à son caractère défensif, comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort. La religion de Mahomet se considère achevée et ne parvient pas à se livrer à une introspection ni à provoquer son autoanalyse. Ainsi, elle ne remet pas en question les vérités qu’elle diffuse ni n’accepte d’interpréter les textes. En Islam, le commentaire des textes (ou sa tentative) est assimilé à une déconstruction blâmable menant à l’enfer. Il est en effet une conviction selon laquelle les messages religieux l’ayant précédé cherchent à reprendre le dessus. Sur ce point, l’Islam justifie sa violence par son opposition à la civilisation occidentale et à ses vérités qui tendent à s’universaliser. Aussi, et pour prendre le contre pied des vérités occidentales que sont la paix, la liberté, la démocratie et les Droits de l’Homme, l’Islam se présente sous ses aspects (contreproductifs) de la guerre, de la violence et de l’agression, persuadé que les pays ayant à l’origine embrassé l’Islam ont positivement intériorisé ces conquêtescomme une délivrance de l’erreur dans laquelle ils vivaient.

La troisième raison de la violence en Islam relève de considérations historiques et notamment au statut d’avant-garde du mouvement anti colonialiste des peuples musulmans. Aussi, l’Islam insiste t il sur le fait que les mouvements de libération nés au lendemain de la colonisation ont trouvé dans la religion l’essence et le fondement de leur action nationaliste. L’Islam tente donc de préserver cette identité historique avec l’opposition au colonisateur et à ses soi-disant progrès scientifiques, économiques et politiques auxquels se sont toujours heurtées les populations musulmanes. Sur ce point, la justification de la violence est empreinte de contradictions dans la mesure où l’Islam estime, dans le même temps, qu’il existe une corrélation entre le sous-développement économique des pays musulmans et les situations coloniales ou post coloniales. Il est certain qu’historiquement, la lutte contre le colonialisme s’est achevée en 1960 par la Déclaration des Nations Unies sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés. Pour autant, il n’est pas certain que la conjugaison entre les trois axes que sont la libération nationale, le mode de développement autonome et le droit à une identité propre, passe nécessairement par l’affrontement avec l’Occident. L’Islam doit cesser de voir dans l’occident un ennemi mais au contraire un partenaire avec lequel les rapports pourraient être régis selon des facteurs politiques, économiques et culturels. Subsistera toutefois un risque de voir les musulmans se détourner des textes historiques pour profiter des avantages de la modernité. Tel est le véritable benjeu du conflit israélo palestinien.

Le Premier Ministre palestinien Salam Fayyad a annoncé ce vendredi 3 avril que l’Etat palestinien verrait le jour d’ici août 2011. Cela pourrait même arriver avant si les palestiniens renonçaient à la violence, et refusaient d’incarner le bras armé de l’Islam contre le monde occidental. Gaza et Ramallah pourraient alors devenir les capitales des entités palestiniennes autonomes.



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