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« Israël a le droit de se défendre, mais... »
Stéphane Drai, Juriste en Droit International, Montréal.
Article mis en ligne le 18 août 2006

« Israël a le droit de se défendre, mais... » voilà le résumé en une seule phrase des diverses réactions engendrées par la guerre. Après le « mais », on a en général une longue énumération d’arguments qui revient à expliquer qu’Israël n’a pas le droit de se défendre.

Du point de vue médiatique, la couverture de ce nouveau conflit au Moyen-Orient est désolante. Les images du Liban ne montrent que des enfants ensanglantés, amenés dans les hôpitaux. Il est clair que ces images qui ont fait le monde sont ignobles, mais les journalistes oublient bien souvent de reporter les démonstrations de joie haineuse des futurs martyrs du Hezbollah. Aucune interview de ces courageux (et pourtant masqués) militants qui ont voué leur vie à exterminer tous les Juifs où qu’ils soient n’est diffusée par les medias, et il ne s’agit pas, pour les journalistes occidentaux, d’avoir du mal à prendre contact avec les plus radicaux des islamistes ; le choix est juste de ne pas les montrer à l’antenne. Il est clair qu’il ne vaut mieux pas envenimer une situation où, déjà, seul l’Etat israélien semble être responsable de tous les maux de la terre.

Pourtant, il a bien fallu des combattants pour prendre d’assaut des postes de l’armée, tuer et prendre en otage les militaires ! Les milliers de roquettes et missiles qui se sont abattus sur l’état hébreu depuis le début de l’affrontement n’ont pas été tirés par des fantômes. Médiatiquement en tous cas, cela pourrait paraître comme tel.

En revanche, lorsque les reporters interviewent de simples passants, tout de suite c’est l’émoi : Israël est responsable de tout ; ils sont fous ; ils infligent une punition collective aux Libanais.

Quant aux civils israéliens, ils ne sont interrogés que pour expliquer comment ils s’organisent pour vivre sous les roquettes. Les Libanais (de même que les Palestiniens) auront par contre le droit de s’exprimer sur les tenants et aboutissants du conflit, de partager leur point de vue sur l’histoire de la région, et de présenter le sens qu’ils donnent à ce nouveau combat, avec une interprétation toute particulière de la vérité.

Sans doute les journalistes estiment-ils qu’à partir du moment où ils laissent parler un tiers dûment sélectionné, ils ne sont plus sujets à l’équilibre du temps de parole ou la moindre réserve déontologique.

J’entendais à la télévision un Libanais prit « au hasard » expliquer que depuis que les bombardements ont commencé, toute la population libanaise fait, comme lui, corps avec le Hezbollah : « (...) avant que Tsahal ne nous attaque, il y avait des gens contre le Hezbollah ; maintenant, tout le monde est pour le Hezbollah. (...) » Il est sûr qu’avec un Président comme Emile Lahoud, ouvertement pro-syrien et qui n’hésite pas à dire que le Hezbollah était en droit de détenir des armes tant que le « conflit Arabo-Israelien n’était pas résolu », la dissidence, à juste titre, ne peut que se faire entendre...

J’espère néanmoins que la même logique qui voulait que tous les Français ne sont pas devenus pro-nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale, suite aux bombardements de l’Hexagone par les Alliés, s’appliquera. Il me semble pourtant que les Français comprenaient alors davantage le sens du conflit à l’époque que les Libanais qu’on nous montre à la télévision aujourd’hui, continuellement bercés et abrutis par la propagande anti-juive.

La guerre n’est pas la solution ! Mais alors Messieurs les journalistes, serait-elle plus légitime quand elle est livrée par des mouvements terroristes contre la population juive ? J’imagine que dans ce cas de figure, on peut protester mollement, et laisser faire.

J’oubliais presque le « Israël et les mouvements terroristes qui l’agressent ne sont pas du même niveau ». Il s’agirait donc de l’un de ses conflits dissymétriques, si chers aux analystes géostratégiques et géopolitiques ; et la solution serait alors, à en croire politiciens et diplomates, qu’Israël renonce à ses avantages dans le combat. C’est sur que du point de vue de l’opinion mondiale, cette approche semblerait s’apparenter à la normalité.

Qu’on se le dise, la guerre n’est pas un match de boxe ; il n’y a pas d’arbitre et pas de règles établies qui promettent une bonne soirée aux spectateurs qui ont payé leur billet.

Une guerre ne cesse que lorsque l’un des deux camps bat en retraite ou est vaincu.

Si Tsahal s’abaissait aux mêmes tactiques que celles des terroristes qui l’attaquent, le conflit serait beaucoup plus meurtrier. Il n’y a pas que la dimension technologique, la différence de niveau entre les belligérants s’étend aussi et avant tout sur le plan moral. Si Tsahal ne s’embarrassait pas des considérations humanitaires auxquelles les adversaires d’Israël sont totalement imperméables, cela signifierait des centaines de milliers de victimes dans les populations civiles.

Aucun rapport avec la situation actuelle où l’armée, malgré la perte d’efficacité dans leurs opérations, avertit là où elle va frapper, cible les infrastructures et cherche à décapiter le Hezbollah et non à exterminer jusqu’au dernier de ses sympathisants.

Bien sûr, il y a des morts innocents. Bien sûr, ils sont exclusivement imputés à la « riposte disproportionnée » israélienne. La riposte proportionnée est sans doute de serrer les dents et de mourir discrètement, avec un minimum d’éducation, pour ne pas déranger les populations du monde pendant les flashs d’information à l’heure du repas.

Jacques Chirac à ce propos, toujours avide de se ridiculiser, n’hésita pas à se demander si l’Etat israélien n’avait pas pour objectif la destruction du Liban. Une énormité dont l’ampleur ne traduit qu’une fois de plus la totale incompréhension de l’époque par cet individu. Si Israël avait la moindre intention de détruire le Liban, les morts se compteraient déjà par millions.

La guerre actuelle entre Israël et le Hezbollah n’est pas un conflit de frontière, c’est une lutte contre l’extermination. Evidemment, il y’a une différence de taille entre les roquettes tirées par le Hezbollah et la Shoah, mais qu’on ne s’y trompe pas ce n’est qu’une question de moyens, pas de volonté. Les adeptes de la riposte proportionnée ne réalisent pas que c’est une impasse, elle laisse en permanence l’initiative à l’adversaire et rend la guerre interminable, donc meurtrière. C’est sans doute parce que la riposte a été si longtemps « mesurée » qu’Israël est en guerre larvée avec ses voisins depuis un demi-siècle, son indécision amène ses ennemis à croire qu’une victoire contre elle est possible.



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