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Extradition : La France qui coule...
Simon Pilczer
Article mis en ligne le 1er novembre 2004

Le décret d’extradition de Cesare Battisti a été signé par le ministre de la justice, dès que la cour d’appel de Paris a rejeté son pourvoi.

La France, amie sûre, accueille Arafat, malade et isolé

Des plaintes ont été déposées par des avocats en France (cf. le livre « le dossier Arafat » des avocats Calvo) contre cet assassin en chef, responsable notamment de la mort de citoyens français en Israël.

Dominique Perben, si diligent pour Battisti, et je ne lui en fait pas reproche, n’a pas encore trouvé le temps de diligenter les procédures à son encontre.

Mais puisque la justice des hommes est faillible, et depuis quelques temps, la justice en France est même carrément risible (cf. les récentes affaires d’Outreau, sans parler des scandales politico-financiers en voie d’amnistie déguisée), il faut nous en remettre à la justice divine. Et Arafat n’a pas été « inscrit dans le Livre de la Vie ».

Déjà, l’AFP commence à lui tresser des couronnes... mortuaires (?).

Citations d’une dépêche parue le 28 octobre 2004 :

.../ « Le président Arafat, qui pendant des décennies a symbolisé à lui seul la cause d’un peuple en quête d’un état indépendant, est âgé de 75 ans. »/...

.../ Le vieux « raïs » n’a désigné aucun successeur depuis son retour d’exil aux termes des accords de paix d’Oslo, en 1993, pour lesquels il avait partagé un prix Nobel de la Paix avec des dirigeants israéliens."/...

L’auteur de la dépêche, Mohammed Assadi, qui pense sans doute rédiger la rubrique nécrologique de son « raïs », ne croit pas utile à ce stade de mentionner les noms des dirigeants israéliens nominés : dans la mythologie palestinienne en cours de refabrication permanente, Arafat sera placé à la droite d’Allah, et Itsh’ak Rabin et Shim’on Pérès, vrais hommes de paix, seront rejetés dans les poubelles de .. « l’entité sioniste ». Leur nom ne vaut pas d’être retenu au regard des « forgeries » palestiniennes.

M. Assadi poursuit sa dépêche validée par l’AFP :

.../"Israël l’accuse d’être à l’origine des violences qui ensanglantent la région depuis septembre 2000. Arafat rejette ces allégations./...

Et le tour est joué ! Le « raïs » a parlé, la messe est dite !

C’est donc à la justice divine de nous en remettre, puisque celle des hommes, et tout particulièrement celle dont nous sommes témoins en France et au Proche-Orient, est faillible. Poursuivons notre lecture de l’AFP :

.../ « Selon des sources médicales, Arafat perd sporadiquement connaissance, et à d’autres moments, semble distrait et désorienté »/...

…/« Il est dans un état très, très critique, mais nous ne pouvons pas dire qu’il soit mourant, a déclaré un »haut responsable"/...

Il y a, contenue dans cette phrase, toute la tragicomédie du drame du conflit palestino-israélien : les Palestiniens, qui comprennent dans leurs rangs des élites éduquées, sont conduits depuis des décennies par des irresponsables pour lesquels le déni de la réalité vaut la réalité.

Selon le principe goebbelsien, un mensonge mille fois répété devient la vérité…

Et pourquoi en serait-il autrement, puisque toutes les « bonnes âmes islamo-gauchistes »de la planète, alliées à une vieille extrême-droite en tapinois (cf. les dérapages incontrôlés de Golnisch), leur donnent raison de distordre la réalité ?

Et puis, la phraséologie palestinienne est complètement endossée par l’AFP, qui est tout de même notre agence de presse nationale française :

.../« Un Proche du président palestinien a fait savoir que ce dernier préférait être soigné dans son QG plutôt que dans un hôpital palestinien ou étranger. Il craint en effet que l’état juif ne le laisse pas revenir à la Moukata’a »/...

Que de fiel est contenu dans cette formulation, que de couches de mensonges, de non-dits, de contradictions endossées par l’AFP !

Ainsi d’abord, Arafat est « confiné » à la Moukata’a depuis bientôt trois ans, et c’est cela qui l’aurait « empoisonné ». Mais il préfère y rester ? Et puis il ne veut pas d’un hôpital palestinien : pourquoi, il n’a pas confiance dans nos confrères palestiniens ?

Il craint que l’état juif... Là encore, le rédacteur « s’écorcherait le clavier » s’il mentionnait le nom d’Israël. Il ne faudrait pas que sa rubrique nécrologique soit entachée du nom honni...

De même qu’à l’Institut du monde arabe en plein Paris, que la France et notre Ministère de la culture ont très largement financé, sur la carte reproduite en verre à l’accueil, le nom d’Israël est occulté et remplacé par celui de Palestine, avec en bonne place le nom de Jérusalem, de même notre agence de presse officielle accepte de couvrir cette « déconstruction » que Derrida n’aurait pas reniée.

Une indiscutable odeur de mort règne autour du personnage Arafat.

Il va être hospitalisé à l’hôpital de la Salpêtrière : je plains les médecins qui auront à s’en occuper. Comme à l’époque de l’agonie d e Franco, celle d’Arafat va se prolonger pendant plusieurs semaines, peut-être plusieurs mois.

Les journalistes et les photographes vont pouvoir s’en donner à coeur joie.

Le ballet des diplomates arabes et des vautours palestiniens va s’accélérer du côté de la gare d’Austerlitz.

Le feuilleton « Arafat entre la vie et la mort » va nous occuper jusqu’à la fin de l’année.

La bienveillance chiraquienne va peut-être valoir la libération des otages Chesnot et Malbrunot.

Avouons qu’après le ballet agité des Villepin et Barnier au début septembre, suivi de la farce Julia commanditée par l’Elysée, le prix payé sera élevé : mais s’il s’agissait de notre ticket d’entrée dans la Ligue Arabe ?

Osons poser la question ainsi.

Voilà vingt-cinq ans qu’il est interdit en France de parler de l’immigration incontrôlée, dont la composante arabo-musulmane constitue les gros bataillons.

C’est interdit et politiquement incorrect parce que Le Pen, qui n’est qu’un vile démagogue pépère, tout à fait incapable de s’emparer réellement du pouvoir - il ne rêve que de capter les héritages de simples d’esprit qu’il a circonvenus - s’est emparé de ce thème pour défendre soi-disant la patrie : le matois Mitterrand lui a laissé cet os à ronger.

Rappelez-vous : à chaque fois que la droite républicaine « présentable » remontait dans les sondages avant des échéances électorales importantes, Mitterrand nous remettait sur le tapis « le vote des étrangers », ce qui avait pour effet immédiat d’entraîner inéluctablement une remontée du vote Front National.

Rappelez-vous : en 1981, le FN recueillait à peine 1 % des voix des électeurs ; en 1995, à la sortie de Mitterrand, il en recueillait plus de 15 % aux élections importantes, soit en moyenne 1 % de progression par an : Merci M. Mitterrand !

Chirac est sans doute moins malin. Mais il sait récupérer les idées à la mode :

1 - La fracture sociale est mise à la mode par le sociologue de gauche Olivier Duhamel : Va pour rassembler sur ce thème pendant la campagne de 1995, quitte à confier les rênes à un casseur social dès son arrivée à Matignon.

2 - La sécurité est à la mode : Va pour le sketch télécommandé d’un vieux tabassé à 48 heures du premier scrutin présidentiel en avril 2002. Et Supermenteur, à 19,2 % au premier tour, de laisser croire que les 82 % du deuxième tour lui permettent de régenter la planète, et surtout de dissoudre l’identité de la France dans une France/Allemagne pour laquelle les Français ne seront jamais consultés.

3 - L’écologie est à la mode : Va pour « Ushuaïa », mais les poids lourds et le diesel continuent de se développer à un rythme exponentiel en France, et la fréquence de l’asthme de l’enfant augmente à un rythme effrayant.

Qui vous explique qu’il existe une liaison entre les deux ?

Le trou dans la couche d’ozone lié à l’essence ? C’est le patron de Peugeot, principal développeur du diesel, qui l’accuse. Juge et partie ? Allons donc, expert !

4 - La globalisation de l’économie est à la mode, ou plutôt l’infantilisme altermondialiste permet de se gagner la sympathie des gauchistes en mal de combats douteux ? Allez, va pour un voyage à l’ONU où, à côté de son « ami Lula », Supermenteur va préconiser une « taxe mondiale sur les flux financiers » faussement inspirée de l’économiste Tobin.

Projet qu’il sait parfaitement inapplicable.

5 - L’immigration arabo-musulmane en France change le paysage politique, c’est indiscutable, et la France évolue : Va pour l’entrée de la Turquie, ET du Maghreb, dans l’UE. Les Français pourront se prononcer dans 15 ans ? Allons donc, les jeux seront faits, et la messe… s’il pratique encore, sera dite avant l’office.

Chirac a compris avec retard tout le bénéfice politique qu’il peut en tirer : après « les odeurs dans les banlieues » qu’il avait osées en 1989 pour reconquérir des voix d’extrême-droite, il a appris la leçon du « socialiste » Pascal Boniface depuis 2002.

Chirac est décidé à tomber du bon côté de l’histoire.

Est-ce important pour un démagogue de piloter la réalité, de redresser la barre ?

N’est-il pas préférable d’endormir les foules, de leur faire le coup du charmeur de serpent, de les anesthésier ?

C’est ainsi que le peuple français est conduit, piloté (?), depuis plusieurs décennies.

Ne vous étonnez plus que certains tirent la sonnette d’alarme : Nicolas Bavez l’an passé, avec « la France qui tombe », Michel Camdessus, ancien président du FMI, tout récemment dans un rapport sur l’état de la France, qu’il faudrait remettre au travail.

Paris s’affirme de plus en plus comme une capitale arabe.

Nos dirigeants ne tarderont pas à demander notre adhésion à la Ligue Arabe.

Mais faut-il accepter une spirale « baissière », ou doit-on proposer un modèle de spirale ascendante vertueuse ?

Depuis 30 ans, depuis la génération « Mai 68 », il est « interdit d’interdire », et les démagogues tiennent le pouvoir médiatique et politique.

L’école est en crise ? Bien sûr, c’est un modèle de système entropique à efficience décroissante.

Et comme elle est le plus puissant réservoir d’électeurs de gauche et des syndicalistes en France, pourtant peu représentatifs dans le privé, aucun pouvoir politique, de droite comme de gauche, n’ose s’y attaquer.

Ou s’il l’ose, comme Allègre à gauche ou Devaquet à droite, il est aussitôt remercié : les vrais réformistes sont rejetés. Il n’y a pas de système plus conservateur que notre Education Nationale depuis trente ans, et c’est un désastre.

Chirac me fait penser à Louis XV qui s’exclamait : « Après moi, le déluge ! ».

Nous devrions nous interroger sur l’imminence de ce déluge, et préparer l’Arche de Noë où nous réfugier.

Et puis après Louis XV, il y eut Louis XVI.

Celui qui se prépare, Sarkosy, est sympathique, jamais mouillé dans des scandales, mais encore tendre, et il met en oeuvre de fausses bonnes idées.

Ainsi, la construction à marches forcées du CFCM s’avère être une bombe à retardement que le sage Boubakeur voudrait désamorcer : Y parviendra-t-il ?

Ainsi, certaines idées que Sarkosy développe dans son livre d’entretiens « la République, les Religions, l’Espérance » - qui lui servira ans doute de manifeste politique dans les années à venir - sont dangereuses pour la laïcité et notre savoir « Vivre Ensemble ».

La laïcité « ouverte » qu’il préconise est une fausse bonne idée, qui contribuera à détruire notre tissu républicain : La laïcité se suffit à elle-même, elle n’a pas besoin d’être « ouverte ou fermée », elle doit être appliquée, comprise et respectée (Cf. le livre de J. H. Kaltenbach et M. Tribalat : « la République et l’Islam »)

D’ailleurs voyez qui approuve cette " : Boubakeur la trouve dangereuse, mais Fouad Alaoui l’accepte avec une moue gourmande : par ici la monnaie des contribuables pour construire encore plus de mosquées qui donneront davantage de surface(s) à l’UOIF, sans préjuger de l’argent qui continuera de couler à flots en provenance des pétromonarchies...

Allez, pour conclure : Chirac à Ramallah et Arafat à Paris : Chiche !



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