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Ce qu’il appartient ou pas à la France de dire en matière de processus de paix est à géométrie variable pour François Hollande
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 18 novembre 2013

Personne ne peut douter de la sincérité de François Hollande en viste d’Etat en Israël et visite officielle à Ramallah lorsqu’il se dit à la fois ami d’Israël, de « la Palestine »et de la paix. Toutefois on observera que lors d’une conférence de presse commune avec Mahmoud Abbas le 18 novembre 2013, s’il affirmait qu’en matière de négociations de paix il n’appartient pas à la France d’être partie prenante, le Président français énonçait toutefois clairement qu’Israël doit arrêter « toute colonisation », accepterv « les focntières de 67 », diviser Jérusalem, mais il se montrait bien plus discret quant aux gestes que devraient faire les Palestiniens...

Le contexte

Exercice difficile que cette visite présidentielle en Israël et dans les Territoires palestiniens au cours de laquelle il s’agissait de ne froisser personne pour que la France puisse tenter de faire progresser les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, d’autant que les Etats-Unis, par la personne de leur Secrétaire d’Etat, y œuvrent actuellement avec détermination sur un chemin parsemé d’embûches. La démission de l’équipe de négociateurs palestiniens, dont Mahmoud Abbas disait à Ramallah le 18 novembre, au cours d’une conférence de presse commune avec François Hollande, qu’elle n’a été ni acceptée, ni refusée pour l’heure, en étant un exemple. Même si le dirigeant palestinien assurait qu’il mènerait à son terme les neuf mois de négociations auxquelles il s’était engagé, Israël ayant accepté en contrepartie de libérer par étapes cent quatre terroristes palestiniens condamnés avant les Accord d’Oslo « ayant du sang sur les mains », et en ayant d’ores et déjà libéré deux groupes. Mahmoud Abbas précisant d’ailleurs que, selon lui, il n’y avait eu aucun accord pour la poursuite de construction en dehors de la Ligne Verte en contrepartie de ces libérations, comme cela a pu être dit.

La France qui « ne doit pas dire ce que devra être un accord »israélo-palestinien, appelle pourtant « à un arrêt de la colonisation », confond reprise et aboutissement, divise Jérusalem et trace des frontières...

C’est dans ce contexte que François Hollande, dont on ne peut douter de la sincérité lorsqu’il se dit ami d’Israël, des Palestiniens et de la paix, faisait une déclaration suivie d’une session de questions, réponses, lors de cette conférence de presse. Il précisait très clairement que « la France est contre la colonisation, appelle à l’arrêt de la colonisation parce que ça complique la négociation et ça rend difficile ensuite la solution des deux Etats ». Il saluait d’ailleurs à cet égard, disait-il, « de la part du Premier ministre israélien, un geste, je l’ai regardé comme tel, qui a été de retirer un projet de colonisation, permettant d’ailleurs aux négociateurs palestiniens de revenir à la table.Voilà le bon principe : arrêt de la colonisation et aboutissement des négociations ». Le Président français se montrait ici sans doute là quelque peu optimiste car reprise ne veut pas dire aboutissement...

En réponse à une question posée par un correspondant français ne s’étant pas présenté – s’agirait-il du correspondant de France2 ?- portant sur ce que François Hollande préconise comme geste côté palestinien concernant la question des réfugiés et un « droit au retour » revendiqué – Mahmoud Abbas précisait qu’il s’agit de cinq millions de personnes, soit des descendants de ces « réfugiés »- , celui-ci répondait que ceux-ci devraient se montrer « réalistes ».Ajoutant aussitôt que « il n’appartient pas à la France d’être elle-même partie prenante de la négociation ». Volonté de ne pas intervenir exprimée par ailleurs lorsqu’il affirmait qu’il « ne revient pas à la France de dire ce que doit être cet accord ».

Pourtant il en définissait aussitôt les principes, à savoir « deux Etats pour deux peuples », des « frontières sûres et reconnues sur la base de celles de 67, mais avec la possibilité d’échanges de territoires... » et « Jérusalem capitale des deux Etats ». Cela s’ajoutant à l’arrêt de ce qu’il décrivait de manière improre comme une colonisation, cela en fait beaucoup pour qui ne veut pas se mêler...

La vidéo de ce point de presse est sur le site de l’Elysée



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