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Bertrand Delanoë se rendra en Tunisie à l’invitation d’un syndicat prônant la criminalisation de tout contact avec Israël
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 20 janvier 2014
dernière modification le 21 janvier 2014

Le 20 janvier le Maire de Paris sera à Tunis à l’invitation de l’Union générale tunisienne du travail, l’UGTT, pour la cérémonie du 68ème anniversaire de la fondation de la centrale syndicale. UGTT qui s’inscrit dans le courant pan-arabiste se réclamant de Nasser ou de Saddam Hussein, opposé à Ennhada, joue un rôle prépondérant dans le paysage politique tunisien et milite activement pour la criminalisation de toute relation avec Israël. Caractéristiques que Bertrand Delanoë ne connaît peut-être pas...

Bertrand Delanoë hôte de marque d’un syndicat qui milite activement contre Israël

L’ambassade de France à Tunis annonce en ces termes l’invitation adressée au Maire de Paris pour le 20 janvier 2014, invitation acceptée par Bertrand Delanoë, : « Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, se rendra à Tunis le 20 janvier prochain, à l’invitation de l’Union générale tunisienne du travail, à l’occasion de la cérémonie du 68ème anniversaire de la fondation de la centrale syndicale, qui a été dès le 20 janvier 1946 un acteur majeur de la lutte pour l’indépendance de la Tunisie et, plus récemment, de la Révolution de janvier 2011.
Cette cérémonie se déroulera en présence des autres composantes de la société civile (Ordre national des avocats de Tunisie, Ligue tunisienne des droits de l’homme et Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat) qui ont organisé le dialogue national, grâce auquel une résolution de la crise politique tunisienne semble se dessiner. L’UGTT a souhaité y inviter et distinguer Bertrand Delanoë pour son soutien, ainsi que celui de la ville de Paris, en faveur de l’avènement d’une Tunisie démocratique ».

Soulignant la chaleur des relations entre le Maire de Paris, le gouvernement français et l’UGTT, l’Ambassade précise : "l’événement le plus manifeste de ce soutien de Paris a été l’inauguration, le 30 avril dernier, dans le 13e arrondissement, de la place Farhat Hached, fondateur du syndicat et figure emblématique de l’indépendance tunisienne, assassiné en 1952. Cette dénomination a précédé de peu la remise par le Président de la République des archives française relatives à cet assassinat à Nouredine Hached, le fils de Farhat Hached, comme l’UGTT le demandait depuis des décennies".

Seul problème, l’UGTT, qui s’oppose au parti Ennhada, se distingue par un militantisme très actif pour faire criminaliser toute relation avec Israël. Le 30 novembre 2012 on pouvait lire sur Tunivison.net : “L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a renouvelé, vendredi, son appel à inscrire la criminalisation de la normalisation avec Israël dans la nouvelle Constitution. « Les révolutions arabes n’ont aucun sens si elles ne permettent pas de faire face à l’entité israélienne et de dénoncer les massacres et génocides perpétrés par l’entité israélienne contre le peuple arabe en Palestine » écrit l’UGTT dans un communiqué publié à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la colonisation de la Palestine, le 29 novembre. « Nous réaffirmons notre engagement total pour défendre la Palestine jusqu’à sa libération »,” ajoute l’UGTT appelant à la mobilisation des efforts pour reconstruire ce que la machine de guerre israélienne a détruit.


On lit : « non à la normalisation avec l’ennemi sioniste »

Le 29 mars 2013 le site directinfo diffusait un communiqué de l’UGTT : « A l’occasion de la commémoration, le 30 mars, de la journée de la terre, le bureau exécutif de l’Union Générale Tunisienne du travail (UGTT) appelle les forces vives en Tunisie à tirer les enseignements de cet événement pour renforcer la culture de la résistance chez les tunisiens, dénoncer la politique de colonisation de l’entité sioniste et demeurer vigilant face aux complots qui se trament pour éterniser l’occupation sioniste et normaliser les relations avec Israel ». Selon la centrale syndicale « l’un des objectifs de la révolution du 14 janvier 2011 » a été « le soutien indéfectible aux causes de libération arabes, dont en premier lieu la libération de la Palestine ». Directinfo précise que " l’UGTT appelle à l’incrimination de la normalisation des relations avec l’entité sionistes dans la nouvelle constitution afin de demeurer fidèle aux martyrs de la nation arabe qui ont sacrifié leurs vies pour la Palestine et parmi lesquels beaucoup de tunisiens qui ont milité pour que le peuple palestinien recouvre sa liberté et ses droits légitimes".

Le 4 janvier de cette année on apprend que « Pour contester la normalisation avec Israël, l’UGTT boycotte l’événement de l’huile d’olive ». Annonce suivie de cette explication : "L’Institut National de Recherche Agronomique de Tunis (INAT) organisera demain, en coopération avec l’Association de l’Action Démocratique et Développement à Mahdia, un événement concernant l’huile d’olive, le régime alimentaire méditerranéen et la valorisation des aliments traditionnels, sous la supervision du gouverneur de Mahdia, Mohamed Najem Gharsali. Cependant, l’Union Régionale de Travail à Mahdia a exprimé son intention de boycotter cet événement, pour contester la normalisation avec l’entité sioniste".

Le préambule de la nouvelle Constitution ne condamne plus le sionisme mais soutient « le mouvement de libération palestinienne »

Il n’y a pourtant aucune « normalisation » avec Israël en vue. Simplement la Constitution en cours d’élaboration ne mentionne plus dans son préambule pour les mouvements de libération justes, en premier lieu le mouvement de libération palestinien, la nécessité de « lutter contre toutes les formes de discrimination et de racisme, ennemis de l’humanité, et à leur tête le sionisme  », ce qui était le cas en juin 2013 dans la première version du projet de cette constitution. Ce qui aurait été obtenu à la demande de diverses parties. Toutefois le préambule de la Constitution - partie intégrante de la Constitution., selon l’article 143 - précise être »Pour le triomphe des opprimés en tous lieux, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les mouvements de libération justes, et en premier lieu le mouvement de libération palestinienne, et afin de lutter contre toutes les formes de discrimination et de racismes ;". Ceci ne suffit apparemment pas à l’UGTT...

Une mouvance pan-arabiste pro-Hezbollah violemment anti-israélienne

Cette centrale syndicale s’inscrit dans la mouvance pan-arabiste qui est pro Nasser, Saddam Hussein et Assad, père et fils. Le 11 octobre 2013 lors d’une manifestation de tenants de ce courant pour réclamer le rétablissement des relations entre la Tunisie et la Syrie, des drapeaux palestiniens et du Hezbollah étaient brandis et un drapeau israélien était brûlé aux cris de mort à Israël...


http://www.youtube.com/watch?v=vLcBnrKymv8...
Dans la foule le fils de Mohamed Brahmi, l’un des deux députés d’opposition assassinés il y a quelques mois. La France avait alors condamné cet assassinat et exprimé son soutien.

Pour rappel, le Maire de Paris est « citoyen d’honneur palestinien » depuis juin 2013.... Tout comme l’est depuis décembre 2013 Lotfi Bouchnak, célèbre musicien tunisien...



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