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« Avons-nous été mobilisés pour rien ? »
Renée-Annie Gutter © La Libre Belgique
Article mis en ligne le 23 août 2006

Face à la pression croissante de l’opinion israélienne qui veut voir « tomber des têtes » à la suite de la guerre au Liban, le Premier ministre Ehoud Olmert a promis de décider cette semaine quel genre de commission enquêtera sur la manière dont cette guerre a été menée.

Mais les réservistes n’ont pas attendu. Ils avaient commencé à se plaindre avant le cessez-le-feu. A présent, rentrés du front, ils joignent l’acte à la parole. Comme rappellent les « anciens », ce sont les réservistes qui ont entraîné la démission du gouvernement Golda Méir-Moché Dayan après la guerre de Kippour en 1973.

Ainsi, plusieurs pétitions circulent depuis quelques jours dans les journaux, sur Internet et par messages « texto », recueillant déjà des centaines de signatures de réservistes de tous les grades et toutes les armes. Lundi, quelques dizaines de soldats et officiers de réserve ont marché sur Jérusalem et commencé à camper devant le bureau du Premier ministre. Leur exigence : la démission immédiate du Premier ministre, du ministre de la Défense et du chef d’état-major, encore avant toute commission d’enquête.

La lettre ouverte de réservistes, publiée lundi dans la presse, épingle « l’indécision » de l’échelon politique et militaire, « les objectifs mal définis » de la guerre, qui ont conduit à « l’inaction », à « l’annulation de missions en plein combat », à « notre présence prolongée en territoire hostile sans but opérationnel, par considération non professionnelle ». « Cette indécision exprime un profond manque de respect à l’égard de notre volonté de nous battre, disent les signataires, et nous fait sentir comme si on nous avait craché dessus... nous qui avions tout laissé derrière nous et étions prêts à mourir ». « Le sentiment pesant qu’à l’échelon supérieur, il n’y a rien d’autre que manque de préparation, manque de sincérité, manque de vision et incapacité de prendre des décisions rationnelles, nous amène à la question : avons-nous été mobilisés pour rien ? »

Le commandant sortant des forces d’infanterie, le général Yossi Heiman, a été le premier officier à battre sa coulpe. « Nous avons commis le péché d’arrogance », a-t-il déclaré dimanche, soulignant qu’il avait lui-même « échoué dans la préparation de l’infanterie pour la guerre ». « Malgré le combat héroïque des soldats et leurs commandants, a-t-il déclaré, nous avons tous un sentiment d’échec et d’occasion manquée ».

Parallèlement, un nombre croissant de députés et activistes civils, toutes tendances confondues, insistent pour que la commission d’enquête, dont le gouvernement Olmert doit décider cette semaine la création, soit une commission d’Etat qui a le pouvoir d’enquêter de façon indépendante et peut mettre les dirigeants nationaux sur la sellette. M. Olmert préférerait toutefois un format moins menaçant. Par exemple, une commission d’enquête gouvernementale, dont la composition et le fonctionnement restent soumis au gouvernement. Le ministre de la Défense, Amir Peretz, a déjà établi une commission. Mais elle a pour mission d’améliorer le fonctionnement de l’armée et non de « lyncher » ses responsables. Le contrôleur de l’Etat a annoncé, lundi, qu’il ouvrait sa propre enquête « sur tous les aspects de la guerre ». Mais ses recommandations sont rarement appliquées.



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