L’antisémitisme des Palestiniens a longtemps été considéré comme un véhicule de haine. Depuis les enseignants qui déclarent que le judaïsme autorise le meurtre et le viol des non-juifs, jusqu’aux dirigeants religieux qui affirment que l’islam réclame l’extermination des Juifs, l’antisémitisme palestinien est une force incontestable qui alimente le terrorisme et la haine.

L’Autorité Palestinienne décrit les Juifs comme les archétypes du mal au cours de l’histoire. Les Juifs sont supposés être responsables de tous les problèmes du monde : les guerres, les crises financières et même de la propagation du SIDA. Les Juifs sont donc un danger pour l’humanité.

Certes ce concept a déjà été utilisé dans le passé, mais les Palestiniens poussent le bouchon encore plus loin en faisant de la diabolisation des Juifs la base de leur négation du droit à l’existence d’Israël et un élément central de l’identité palestinienne.

Selon la thèse palestinienne, c’est en raison de la nature perverse des Juifs que les nations du monde ont dû entreprendre des actions défensives pour se protéger. L’oppression antisémite, les persécutions et expulsions que les Juifs ont connues tout au long de l’histoire sont présentées comme une réaction de légitime défense de la part des autres nations.

Ibrahim Mudayris, un dirigeant religieux officiel a décrit cette idéologie : « Les Juifs sont un virus comparable au Sida qui sévit dans le monde entier. L’histoire l’a prouvé … Demandez à la Grande Bretagne ! …Demandez à la France ! … Demandez au Portugal ! … Demandez à la Russie des Tsars qui invita les Juifs lesquels s’empressèrent de comploter pour assassiner le Tsar !

… Ne demandez pas à l’Allemagne ce qu’elle a fait aux Juifs puisque ce sont les Juifs eux-mêmes qui ont défié les Nazis à combattre le monde. » (TV Palestinienne, le 13 mai 2005).

Le summum de l’idéologie palestinienne et sans doute son but est d’utiliser cette diabolisation des Juifs comme la base de leur refus d’accorder une légitimité à Israël et de présenter les Palestiniens comme les victimes suprêmes. Selon cette théorie palestinienne, les Juifs qui ne sont censés n’avoir aucun rapport avec ce pays, n’auraient jamais envisagé de venir en « Palestine » : les Européens ont donc crée le sionisme, ultime mesure de légitime défense, pour se débarrasser du fardeau qu’étaient les Juifs.

Le commentateur politique Fathi Buzia a récemment expliqué cette théorie à la télévision palestinienne : « L’Europe, menée par les Britanniques, a crée Israël … A l’époque de Herzl, les Juifs empêchaient les sociétés européennes de dormir. Celles-ci voulaient s’en débarrasser et ils les installèrent donc en Palestine » (TV palestinienne le 17 juin 2009). Un professeur d’histoire de l’université Al Azhar de Gaza, le Dr. Riad el Astal, l’a expliqué de la façon suivante : « En aidant le sionisme, le but premier de la Grande Bretagne était de se débarrasser des Juifs qui provoquaient des conflits et des crises financières en Allemagne, en France et dans d’autres pays européens (TV palestinienne le 28 décembre 2003).

Cette diabolisation des Juifs qui sous-tend la délégitimation d’Israël fait partie intégrante de l’idéologie palestinienne et elle a été reprise par les dirigeants religieux, politiques ou intellectuels depuis l’établissement de l’Autorité Palestinienne. Déjà en 1998, l’organe de presse officiel de l’AP décrivait la tentative d’Hitler d’exterminer les Juifs et le soutien britannique au sionisme comme des mesures défensives : « Hitler n’avait pas de colonies où envoyer les Juifs et donc il les détruisit, tandis que Balfour (fit de) la Palestine sa colonie et y envoya les Juifs. Balfour est un Hitler qui a des colonies, alors qu’Hitler est un Balfour qui n’en a pas. Tous deux veulent se débarrasser de leurs Juifs … Le sionisme fut capital pour les intérêts de l’Occident dans la région car il débarrassa l’Europe du fardeau que constituaient ses Juifs. (Al Hayat al Jadida, Fatah, 12 juin 1998).

Il ne s’agit pas simplement d’incitation, c’est la base de l’idéologie palestinienne. Israël est dénué de légitimité et la victimisation des Palestiniens devient la base sur laquelle repose l’identité nationale palestinienne. C’est pour cela que la structure de l’antisémitisme palestinien est si problématique et si difficile à déloger. Le but de l’antisémitisme palestinien n’est pas seulement de promouvoir la haine mais elle fait partie d’une diabolisation systématique des Juifs qui refuse à Israël le droit d’exister, de fait, prouver que les Juifs sont mauvais est devenu un élément de l’actuelle narration palestinienne.

En effet, même pendant la période de la Conférence d’Annapolis, l’AP n’a jamais cessé de diffuser la haine des Juifs et des Israéliens. Ils accusaient les Juifs et Israël de propager le Sida, de répandre la drogue auprès de la jeunesse palestinienne, de préparer la destruction de la mosquée El Aksa et de tuer Yasser Arafat. Ils prétendaient que les Juifs avaient vécu dans des ghettos non en raison de la haine des Européens mais parce qu’ils se croyaient supérieurs et ne voulaient pas se mélanger aux autres.

Quant au président du tribunal religieux palestinien, il a récemment déclaré que le Coran met en garde contre les traits de méchanceté inhérente des Juifs. Ils assurent que les Sionistes avaient soumis les Palestiniens à des « sélections » pendant la guerre d’Indépendance et qu’ils mettaient les plus forts dans des camps de travail et tuaient les autres, certains étant même brulés vifs. Tout cela a continué et s’est amplifié depuis la reprise du processus de paix.

Le plus tragique est que l’antisémitisme palestinien et ses conclusions sont probablement profondément enracinés dans la société. Ainsi, pendant une émission pour les jeunes sur la télévision officielle de l’AP, une jeune fille expliqua la raison pour laquelle les Juifs vivent en Israël : « Au sujet de la présence juive, il est évident que cela libère les autres pays du monde de cette source nocive. Le mal qui se trouve chez les Juifs nous a contaminé tel un cancer qui nous enterre. Nous sommes ceux qui souffrons de ce cancer. » (TV palestinienne 23 juin 2002). Le modérateur adulte ne prit pas la peine de la corriger, et pourquoi le ferait-il ? Elle ne faisait que citer un fait de base de l’identité palestinienne.

Dans d’autres pays, l’antisémitisme a été un outil pour répandre la haine pour de multiples raisons internes. Du reste, lorsque la haine n’était plus nécessaire, l’antisémitisme d’état pouvait être éliminé comme dans l’Allemagne d’après guerre.

Mais le but de la diabolisation des Juifs par l’AP transcende cette simple haine. L’antisémitisme est son outil politique pour diffamer le sionisme, refuser à Israël le droit d’exister et créer la victimisation comme ciment de l’identité nationale palestinienne. Dans la mesure où ce but subsistera tant qu’Israël existera, l’antisémitisme palestinien sera beaucoup plus difficile à éliminer.

Si nous voulons à parvenir à la paix dans cette région, les Palestiniens devront définir une nouvelle identité nationale qui ne repose pas sur l’antisémitisme, le délégitimation d’Israël et sa destruction.